jeudi 22 avril 2021

Snake Eyes

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Brian De Palma. 1998. U.S.A. 1h38. Avec Nicolas Cage, Gary Sinise, John Heard, Carla Gugino, Stan Shaw, Kevin Dunn 

Sortie salles France: 11 Novembre 1998

FILMOGRAPHIE: Brian De Palma (Brian Russel DePalma), est un cinéaste américain d'origine italienne, né le 11 septembre 1940 à Newark, New-Jersey, Etats-Unis. 1968: Murder à la mod. Greetings. The Wedding Party. 1970: Dionysus in'69. Hi, Mom ! 1972: Attention au lapin. 1973: Soeurs de sang. 1974: Phantom of the paradise. 1976: Obsession. Carrie. 1978: Furie. 1980: Home Movies. Pulsions. 1981: Blow Out. 1983: Scarface. 1984: Body Double. 1986: Mafia Salad. 1987: Les Incorruptibles. 1989: Outrages. 1990: Le Bûcher des vanités. 1992: l'Esprit de Cain. 1993: l'Impasse. 1996: Mission Impossible. 1998: Snake Eyes. 2000: Mission to Mars. 2002: Femme Fatale. 2006: Le Dahlia Noir. 2007: Redacted. 2012: Passion. 2019: Domino. 

Mal accueilli à sa sortie (critique et public) même s'il engrange toutefois chez nous 1 094 735 entrées, Snake Eyes est peut-être le dernier grand film de De Palma selon mon jugement de valeur. Non pas qu'il trône auprès de ses plus grands chefs-d'oeuvre, loin de là, mais tout du moins qu'il parvient à se hisser à l'excellence du thriller ludique redoutablement passionnant pour sa virtuosité technique, la présence volcanique de Cage et son suspense à couper au rasoir. C'est dire si le rythme vigoureux, neurotique, nous plaque au siège 1h38 durant à travers une intrigue retorse traditionnellement vouée au jeu de dupe et du faux semblant. Un complot de grande ampleur exécuté en huis-clos d'une salle de boxe bondée de 14 000 témoins que De Palma filme avec une précision chirurgicale. Et ce en usant parfois louablement de ralenti cinglant si je me réfère à l'élaboration du meurtre intenté autour d'une foule transie d'émoi. D'entrée de jeu, on est déjà ébaubi par son (faux) plan-séquence (numérisé) d'une durée de 15 minutes sous l'impulsion d'un Nicolas Cage déchainé en flic véreux aussi décomplexé que borderline à venir applaudir sa star notoire en usant d'extravagance, gestuelle et labiale. A ce titre, l'acteur livre également l'une de ses dernières performances à travers son passionnant profil investigateur si bien que le puzzle qu'il tente savamment de reconstituer lui permettra de se racheter une conduite rédemptrice à partir de sa prise de conscience à entériner ou refuser une juteuse transaction.

L'aspect également jouissif de l'intrigue émanant du brio inébranlable de De Palma à réexploiter durant le cheminement investigateur son fameux plan-séquence liminaire établi cette fois-ci sous différents angles. De manière à reconsidérer les actions vues préalablement sous la mainmise d'une pléthore de témoins, complices et coupables impartis à une conjuration politique. Sans compter la présence voyeuriste des nombreuses caméras TV et de surveillance filmant sous toutes les coutures le combat et son public. "Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film". On connait la musique et Snake Eyes ne déroge pas à la règle Hitchcockienne quant à la présence détestable Spoil ! de Gary Sinise en manipulateur félon se vautrant dans la criminalité avec son arrogance impassible Fin du Spoil. Tant et si bien que la dernière partie du film (si décriée à sa sortie de par ses conventions requises) demeure également tendue et oppressante de par sa résignation d'éliminer l'unique témoin gênant. De Palma recourant notamment habilement à un élément naturel perturbateur afin de rehausser son suspense voguant vers le genre catastrophiste de manière alarmiste. Le tout étant admirablement servi par un score musical idoine de Ryūichi Sakamoto résolument influencé par les ambiances classieuses de Sir Alfred, notamment en y magnifiant les réactions expressives des personnages féminins vulnérables ou autrement insidieuses. On peut d'ailleurs compter sur la beauté nacrée de la fluette Carla Gugino en témoin équivoque se liant d'amitié avec l'inspecteur avec une tendresse et une fragilité démunies. 

Impeccablement mené et interprété autour d'une passionnante intrigue en trompe l'oeil et jouissant d'un brio technique singulier au point de reconsidérer sans cesse l'action préalablement entrevue, Snake Eyes se fixe comme ambition d'y parfaire un palpitant thriller parmi l'autorité dégénérée de Cage plus fringant que jamais ! A réhabiliter d'urgence. 

*Bruno
3èx

Récompense: Blockbuster Entertainment Awards 1999 : meilleur acteur catégorie suspense pour Nicolas Cage

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