jeudi 28 octobre 2021

Alone in the Dark / Dément

                                             
                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imbd.com

de Jack Sholder. 1982. U.S.A. 1h33. Avec Dwight Schultz, Deborah Hedwall, Donald Pleasence, Jack Pallance et Martin Landau.

Sortie salles France: ?. U.S: 12 Novembre 1982

FILMOGRAPHIEJack Sholder est un réalisateur américain, né le 8 juin 1945 à Philadelphia. 1973: The Garden Party (court-métrage). 1982: Alone in the dark. 1985: Le Revanche de Freddy. 1987: Hidden. 1988: Vietnam War Story 2. 1989: Flic et Rebelle. 1990: By Dawn's Early Light (télé-film). 1993: 12H01: prisonnier du temps (télé-film). 1994: Sélection naturelle (télé-film). 1994: The Omen (télé-film). 1996: Generation X (télé-film). 1997: Panique sur l'autoroute (télé-film). 1999: Wishmaster 2. 2001: Arachnid. 2002: Beeper. 2004: 12 Days of terror.


Jack Sholder, modeste artisan révélé en 1987 par Hidden (Grand Prix à Avoriaz tout de même !), se fit connaître auprès des amateurs d'horreur avec ce premier long abordant le psycho-killer parmi la présence d'un trio de vénérables vétérans (Martin LandauDonal Pleasance et Jack Palance). Ainsi, à partir d'une idée simple mais originale (profitant d'une gigantesque panne électrique, quatre psychopathes s'échappent d'un asile  pour semer la terreur chez une famille ricaine), Jack Sholder réalise un petit miracle d'efficacité où terreur et humour noir se télescopent harmonieusement. Et si certaines situations s'avèrent éculées, son réalisme inopiné (renforcé du jeu étonnamment convaincant des interprètes, notamment auprès du jeu naturel de l'attachante Elizabeth Ward du haut de ses 12/13 ans) ainsi que la dérision macabre que le réalisateur emploie avec sagacité permet d'y détourner les clichés, effets de surprise en sus. Je songe surtout à la séquence du "monstre du placard" illustrant un jeune couple en étreinte réfugié sous la couette alors que l'un des tueurs est planqué à un endroit inhabituel de la chambre ! Mais bien avant ce principe ludique du huis-clos cauchemardesque, Jack Sholder cumule les séquences humoristiques ou saugrenues en nous présentant les patients de l'hôpital que le Dr Leo (Donald Pleasance toujours aussi naturellement magnétique) éduque avec un humanisme lunaire. Une première partie fort plaisante donc traité avec réalisme décalé, notamment lorsque le Dr Dan Potter (endossé avec aplomb par le méconnu Dwight Schultz) s'invite dans une boite punk sous l'influence de sa soeur et de son épouse. 


Par cette occasion débridée d'ambiance de carnaval (les chanteurs sont affublés de costumes horrifiques), les nostalgiques de cette tendance musicale marginale éprouveront les joies festives de la danse désordonnée du Pogo. Alors que dès que nos quatre demeurés se retrouvent en liberté pour se venger du suppléant Dan Potter (car persuadés que ce dernier est responsable de la mort de l'ancien praticien), le film s'adonne à une série de péripéties meurtrières renforcées d'un humour noir irrésistible. Il faut dire que nos quatre lurons s'en donnent à coeur joie pour perpétrer leurs exactions à travers leur complicité railleuse rancunière. L'ambiance horrifico-saugrenue s'affirmant davantage vers l'ultime demi-heure, home invasion affolant lorsque la famille du Dr Potter tentera de se prémunir contre la menace externe tentant de pénétrer à moult reprise en interne de leur bâtisse. Là aussi, Jack Sholder réussit à nous convaincre d'une situation rebattue au gré de rebondissements vigoureux rehaussés de la caractérisation affolée des protagonistes usant pour autant de bravoure pour venir à bout de l'intrusion dégénérée des envahisseurs au rictus diablotin (Martin Landau en tête de peloton). Or, derrière cette satire macabre fort ludique s'y dévoile  une certaine réflexion sur la réinsertion sociale des schizophrènes en y adoptant une démarche humaniste pleinement inscrite dans la tolérance. Si bien qu'au final, nous comprendrons pour quelle véritable motivation affective nos demeurés s'étaient empressés de venger la disparition du médecin altruiste particulièrement compétent pour pouvoir les comprendre, les aimer et éventuellement les guérir.


Doctor in love
Sous couvert d'une parabole sur la névrose sociétale (un dément y est tapi en chacun de nous !), Alone in the Dark demeure donc une perle (rare) d'humour noir malencontreusement occultée de nos jours en dépit de son irrévocable efficacité à jouer au jeu du chat et de la souris sous l'impulsion d'aimables vétérans désaxés s'en donnant à coeur joie dans leurs expressions décomplexées.    

*Eric Binford
28.10.21. 3èx
04.04.13. 129v

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