vendredi 1 octobre 2021

Une Nuit trop noire

                                                
                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site cult-trash-in-french-dvd-composite.blogspot.com

"One dark night" de Tom Mcloughlin. 1983. U.S.A. 1h29. Avec Meg Tilly, Melissa Newman, Adam West, Robin Evans, Kevin Peter Hal, Leslie Speights, Donald Hotton, Elizabeth Daily.

Sortie salles France: 1982, au Rex de Paris. U.S: 25 Février 1983

FILMOGRAPHIE: Tom Mcloughlin est un scénariste et réalisateur américain né en 1950. 1983: One Dark Night, 1986: Jason le mort-vivant, 1987: Date with an angel, 1991: Sometimes they come back, 1992: Something to live for: the alison gertz story, 1999: Anya's Bell, 2001: The Unsaid, 2002: Murder in Greenwich, 2003: D.C. Sniper: 23 Days of fear, 2004: She's too young, 2005: Odd Girl Out, Cyber Seduction: His secret life, 2006: Not like everyone else, 2007: The Staircase Murders, 2008: Fab Five: The Texas Cheerleader Scandal.

                                      

Une perle du macabre que ce pur film d'ambiance old school à faire pâlir de jalousie le produit d'horreur mainstream s'efforçant d'insuffler une étincelle d'aura funèbre.
Connu auprès des amateurs grâce à Jason le mort-vivant (Vendredi 13 VI), Tom Mcloughlin débuta trois ans plus tôt avec un premier film d'horreur, Une nuit trop noire réalisé en 1983. Série B sans prétention au scénario linéaire, sa réussite émane de son incroyable ambiance horrifique rétro (qu'on ne retrouve plus de nos jours), épaulée qui plus est d'FX supervisés par Tom Burman et à moindre échelle de sa photo saturée renforçant son attrait envoûtant. Le pitchDans un mausolée, un trio d'étudiantes décide de jouer un mauvais tour à l'une de leur rivale en l'enfermant durant une nuit dans ce lieu macabre situé à proximité du cimetière. Ainsi, dans ce lieu funéraire vient d'être inhumé un étrange professeur doué de pouvoirs télékinésiques, potentiellement responsable de la mort d'adolescents retrouvés dans son ancien appartement. Bientôt, ce vampire mental libérera ses forces surnaturelles pour annihiler ses hôtes venus perturber le repos des mortels. Production mineure donc ficelée avec de modestes moyens (en dehors d'FX artisanaux fort soignés pour son final paroxystique !), Une nuit trop noire amorce sa première partie auprès d'une stratégie vindicative que des adolescentes rancunières vont renchérir afin de brimer leur victime. Quand bien même la fille du défunt en apprendra un peu plus sur les agissements funèbres de celui-ci capable d'absorber les énergies de ses victimes par son ressort psychique. Or, cette mise en place conventionnelle va rapidement céder au fameux clou de l'intrigue avec cette redoutée épreuve macabre au sein d'un mausolée en proie à une force démoniaque.

                  
Dans la mesure où Julie (interprétée avec sobriété par la novice et charmante Meg Tilly eu égard de ses partenaires potiches à gifler !) doit résister une nuit entière dans cet environnement morbide avec comme seules compagnies sa lampe de poche et un duvet de campeur. Cette épreuve morale commanditée par le trio de donzelles lui est infligée depuis qu'elle fréquente l'un de leur ex petit ami. En mal de reconnaissance (si bien qu'elles forment à elles 3 une "association"), ces rebelles de fortune finiront par pénétrer dans l'enceinte funéraire pour tenter d'effrayer leur camarade prise en otage à travers leurs farces macabres. Efficacement menée sans temps mort (et ce en dépit d'une mise en place dénuée de soubresauts) et exploitant avec habileté les corridors lugubres de la morgue, cette seconde partie sédiut d'autant mieux de par son ambiance ombrageuse émanant de sa scénographie sépulcrale. Qui plus est, la partition lancinante idoine qui imprègne tout le récit accentue à merveille ce sentiment anxiogène principalement vécu par Julie (Meg Tilly). Et ce jusqu'à ce que la dernière partie à la fois haletante et affolante, car déployant une armée de cadavres exsangues à l'aura pestilentielle, insuffle une ambiance autrement mortifère auprès des protagonistes désorientés. Outre son ambiance macabre génialement indécrottable, on peut saluer l'efficacité des effets-spéciaux, spécialement les maquillages putrides peaufinant l'état de dégénérescence des cadavres récalcitrants téléguidés par Tom Burman. Le soin apporté à leur morphologie à la fois décharnée et visqueuse renchérissant le réalisme morbide d'une situation improbable rendue ingérable auprès des participantes en fuite. Des macchabés redoutablement fétides que l'on croirait extirpés d'une prod des années 70 de par leur réalisme quasi documenté !


En dépit de son intrigue minimaliste mais jamais ennuyeuse se permettant au passage d'innover le thème du vampirisme (ici mental !), de quelques incohérences (l'héroïne trop facilement ébranlée par les brimades de ses camarades alors qu'elle ne s'aperçoit jamais de leurs présences empotées) et de personnages stéréotypés que l'on adore toutefois détester dans ce genre de série B au charme désuet, Une Nuit trop noire demeure une perle du genre de par son ambiance mortifiée génialement perméable. Autant dire que l'immersion est assurée pour tous amateurs de films de zombies putrescents !

*Eric Binford                
01/10/21. 6èx
03.10.18. (171)
10.05.11.  (310 v) 

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