mardi 19 octobre 2021

Le Fils de Frankenstein

                                                                      Photo empruntée sur Google 

"Son of Frankenstein" de Rowland V. Lee. 1939. U.S.A. 1h39. Avec Basil Rathbone, Boris Karloff, Bela Lugosi, Lionel Atwill, Josephine Hutchinson, Donnie Dunagan, Emma Dunn.

Sortie salles France: 29 Mars 1939

FILMOGRAPHIE PARTIELLERowland Vance Lee, né le 6 septembre 1891 à Findlay et mort le 21 décembre 1975 à Palm Desert (États-Unis), est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain. En tant qu'acteur, il est crédité sous le nom de Rowland Lee.1931 : The Guilty Generation. 1932 : That Night in London. 1933 : Révolte au zoo. 1933 : I Am Suzanne! 1934 : Le Comte de Monte-Cristo. 1934 : Gambling. 1935 : Cardinal Richelieu. 1935 : Les Trois Mousquetaires. 1936 : One Rainy Afternoon. 1937 : L'Étrange visiteur. 1937 : L'Or et la Chair. 1938 : Bonheur en location. 1938 : Service de Luxe. 1939 : Le Fils de Frankenstein. 1939 : Frères héroïques. 1939 : La Tour de Londres. 1940 : Le Fils de Monte-Cristo. 1942 : Powder Town. 1944 : The Bridge of San Luis Rey. 1945 : Le Capitaine Kidd. 

Ultime épisode de la trilogie Frankenstein immortalisée par Boris Karloff, le Fils de Frankenstein fleure bon l'épouvante vintage sous la houlette de Universal (Monsters). Car bien que l'acteur regrette d'avoir participé à ce 3è opus, le Fils de Frankenstein est une splendide réactualisation du mythe de par sa fulgurance formelle (noir et blanc expressionniste, décors baroques au sein du vaste château, cadrages alambiqués, éclairages contrastés) et l'efficacité d'une intrigue mettant en exergue les exactions perfides de l'assistant Igor magnifiquement incarné par Bela Lugosi. Probablement un de ses meilleurs rôles tant l'acteur se délecte à se tailler une carrure démanchée, faute de son cou brisée par la pendaison, qui plus est saturé d'un regard sournois transpirant le vice à travers son rictus édenté. Ce dernier jouant une fonction faussement paternelle auprès du monstre afin de se venger des responsables de sa pendaison auquel il réchappa in extremis. 

Dans celui du baron Wolf (loup y est tu ?), fils de Henry Frankenstein, Basil Rathbone excelle également à se compromettre à la complicité d'une résurrection depuis que le monstre est plongé dans un coma. Son amitié équivoque avec le policier Krogh (excellement incarné par Lionel Atwill avec son bras amovible plus vrai que nature !) nous caractérisant peu à peu un homme plutôt lâche et impuissant à loser lui ébruiter la vérité en dépit des morts qui s'accumulent au village maudit de nouveau hanté par la présence du monstre. Et bien que cet opus ne soit pas réalisé par l'illustre James WhaleRowland V. Lee s'en sort haut la main à honorer dignement la franchise, notamment en y respectant le choix de Karloff à renouer avec la pantomime (à contrario du précédant volet donc) afin de rendre encore plus fascinant le monstre à nouveau victime de l'arrogance de l'homme ici voué à se venger. Le monstre répétant à son tour la même démarche punitive (tel père, tel fils !) à un moment propice de l'intrigue, de manière habile à relancer l'action vers un axe autrement dramatique.  

Aussi fascinant pour ses décors baroques vus nulle part ailleurs que passionnant pour la caractérisation consciencieuse de ses personnages jouant à nouveau les apprentis sorciers sous la mainmise d'un odieux forgeron que Lugosi immortalise au point d'y voler presque la vedette du monstre, le Fils de Frankenstein, s'il n'atteint pas la dimension poétique de ses prédécesseurs, demeure un classique incontournable de la Universal de par son authenticité monochrome infiniment minutieuse. Un fascinant spectacle donc remarquablement mené sans temps morts. 

*Eric Binford
2èx

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