Sortie salles France: 5 Mai 1993. U.S: 8 Mai 1992
FILMOGRAPHIE: Carl Franklin, né Carl Michael Franklin, est un réalisateur et acteur américain né le 11 avril 1949 à Richmond (Californie). 1989 : Nowhere to Run. 1989 : Eye of the Eagle 2: Inside the Enemy. 1990 : Full Fathom Five. 1992 : Un faux mouvement. 1993 : Laurel Avenue (TV). 1995 : Le Diable en robe bleue. 1998 : Contre-jour. 2002 : Crimes et Pouvoir. 2004 : Out of Time.
Loin d'être passé inaperçu, tant par la critique unanime de l'époque (celles des journaux, internet étant apparu dans les foyers en 94) que de son Grand Prix et Prix de la Critique à Cognac, Un faux Mouvement ne nous laisse pas indemne sitôt le générique bouclé. Ca démarre fort avec un prologue meurtrier proprement insoutenable lorsque trois malfrats, une métisse, son compagnon blanc et un black de type intello déciment les membres d'une soirée festive pour un enjeu de cocaïne. La violence, rigoureuse, abjecte, crapuleuse, purement gratuite nous horrifiant la vue de par l'exaction sadique d'un des tueurs recourant au self control afin de parfaire sa besogne. Une séquence abominable qui me hantera personnellement à jamais tant son réalisme cru, mais non complaisant, parvient à retranscrire avec souci de vérité le désarroi de la victime féminine aussi impuissante que suppliante face à son tortionnaire. Eprouvant et profondément malsain, ce carnage domestique ne laissera nul répit aux victimes bâillonnées réduites comme objets de soumission. La suite n'est qu'une traque langoureuse entre ce trio de psychopathes poursuivi par 2 flics émérites et un jeune shérif champêtre, et qui, durant l'enquête, tentera de prouver à ces policiers de la ville qu'il est à la hauteur de les appréhender après les avoir surpris de railleries contre lui.
Virée criminelle d'une grave intensité dramatique, tant auprès de ses éclairs de violence incontrôlés que le public subit avec dégoût et amertume, que des rapports psychologiques des personnages les plus torturés et vulnérables, Un Faux Mouvement s'édifie en chef-d'oeuvre crépusculaire (l'ambiance solaire envoûtante cède ensuite place aux nuits viciées de la façon la plus imprévue) sous l'impulsion d'un cast irréprochable faisant parfois froid dans le dos à travers leur perversité d'un flegme glaçant (Billy Bob Thornton et surtout Michael Beach plus dépouillé que son partenaire formant un tandem résolument insidieux et décomplexé). Un des plus grands polars des années 90 d'une saveur d'âpreté toujours intacte, si bien qu'il se doit d'être réservé à un public averti.
28.03.01
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