mercredi 27 octobre 2021

La Proie d'une Ombre

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"The Night House" de David Bruckner. 2020. U.S.A. 1h47. Avec Rebecca Hall, Stacy Martin, Sarah Goldberg, Evan Jonigkeit, Vondie Curtis-Hall. 

Sortie salles France: 15 Septembre 2021. U.S: 20 Août 2021

FILMOGRAPHIEDavid Bruckner est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain né en 1977 ou 1978. 2007 : The Signal (coréalisé par Dan Bush et Jacob Gentry). 2011 : Talk Show (court métrage). 2012 : V/H/S - segment Amateur Night. 2015 : Southbound - segment The Accident. 2017 : Le Rituel (The Ritual). 2019 : Creepshow (série TV) - 2 épisodes. 2020 : La Proie d'une ombre (The Night House). Prochainement : Hellraiser. 


Qu'est-ce qu'il y a ? Y'a rien là-bas. 
- Je sais.
Après nous avoir surpris avec la production Netflix, le Rituel, David Brucker s'affirme encore plus avec son dernier né, La Proie d'une Ombre. Une ghost story intimiste d'une belle sobriété quant à sa capacité maîtrisée de nous faire croire au surnaturel par l'entremise d'une réflexion spirituelle. Celle d'une foi à l'existence du Bien et du Mal selon nos convictions tant et si bien que la protagoniste en berne qui nous est habilement esquissée sera mise à l'épreuve auprès d'une énigme filandreuse constamment captivante. Car si La Proie d'une Ombre s'avère aussi inquiétant, étrange, feutré et envoûtant, il le doit beaucoup au brio de son suspense ciselé jouant efficacement avec les codes avec originalité payante. A l'instar de son final haletant exploitant des effets spéciaux aussi réalistes que dépouillés lorsque le cinéaste met en pratique les exactions d'une présence invisible que l'on croirait extirpée du parangon l'Emprise de Sidney J. Furie

Outre son suspense charpenté ne cessant de nous interroger sur la fragilité morale de l'héroïne naviguant entre rêve (/ hallucinations) et réalité, La Proie d'une Ombre est d'autant plus renforcé du jeu fébrile de Rebecca Hall parvenant à nous retransmettre une palette d'émotions tranchées ou incertaines à travers son investigation personnelle à daigner démêler le vrai du faux au sein d'un contexte macabre d'apparence improbable. Le récit en suspens demeurant suffisamment bien mené, fertile en rebondissements vénéneux pour nous faire douter du désarroi de l'héroïne en proie à une remise en question spirituelle dans sa condition meurtrie d'espérer revoir son être aimé d'autrefois. Celle-ci combattant ses propres convictions rationnelles (tout le récit intime n'étant qu'une épreuve de force) par le biais d'un ectoplasme sciemment équivoque afin de la faire douter de ses certitudes fondées sur le néant. 


L'au-delà
Réflexion sur notre perception du Bien et du Mal sous couvert de fêlures morales éprouvantes originaires d'une love story à la fois malsaine, chétive et poignante (et ce en dépit d'un manque d'émotions et d'intensité dramatique qui auraient pu confiner à la perle rare), la Proie d'une Ombre aborde brillamment le genre horrifique avec autant de soin (formel et technique) que de réalisme sans fard pour nous interroger sur l'influence d'esprits néfastes qui nous entourent selon notre conception existentielle. En d'autre terme, le Mal est bel et bien présent d'après l'alchimiste David Bruckner.

*Eric Binford

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