mardi 7 mars 2023

Dracula et ses Femmes Vampires

                                          
                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site ecranlarge.com

de Dan Curtis. 1973. Angleterre. 1h38. Avec Jack Palance, Simon Ward, Nigel Davenport, Pamela Brown, Fiona Lewis, Penelope Horner, Murray Brown.

Diffusion France TV: 12 Mai 1976. U.S: 8 Février 1974.

FILMOGRAPHIE: Dan Curtis est un producteur, scénariste et réalisateur américain, né le 12 Août 1927 à Bridgeport, Connecticut (Etats-Unis), décédé le 27 mars 2006 à Brentwood (Californie). 1966: Dark Shadows (série TV). 1970: La Fiancée du Vampire. 1971: Night of dark shadows. 1973: Dracula. 1973: The Night Strangler (télé-film). 1975: La Poupée de la Terreur. 1976: Trauma. 1977: Dead of Night. 1977: La Malédiction de la veuve noire (télé-film). 1992: Intruders (télé-film). 1996: La Poupée de la terreur 2 (télé-film).


Réalisé par Dan Curtis, un des maîtres du Fantastique jamais reconnu à mes yeux (on lui doit quand même le chef-d'oeuvre Trauma et bien d'autres pépites parmi lesquelles The Night Strangler, La Fiancée du Vampire, la Poupée de la Terreur et le fameux La Malédiction de la Veuve noire); Dracula demeure une superbe adaptation télévisuelle du roman éponyme de Stoker. Si bien qu'il eut même droit à une sortie salles dans plusieurs pays tant le métrage cinégénique demeure techniquement soigné qui plus est saturé de rutilants décors domestiques, alors que la nuit et ses alentours s'avèrent superbement éclairés. Ainsi, sans révolutionner le mythe séculaire, Dan Curtis possède suffisamment de savoir-faire, d'affection et d'inspiration pour le mythe afin de rendre captivant un cheminement narratif que l'on connait par coeur. Et la preuve c'est qu'on marche à nouveau sans sourciller 1h38 durant. Car émaillé de séquences atmosphériques immersives, tant auprès de sa scénographie gothique susnommée, de ses cryptes bleutées que de sa nature crépusculaire tantôt onirique (notamment à travers l'allure spectrale du vampire aussi mutique qu'impérial), Dracula parvient efficacement à se renouveler sous l'impulsion d'un Jack Palance étonnamment inquiétant (pour ne pas dire idoine). 


Naturellement patibulaire à travers sa mâchoire carrée et ses petits yeux viciés, ce dernier magnétise l'écran avec une sobre conviction si bien que l'on reste régulièrement fasciné par ses factions sournoises et son comportement parfois même étonnamment singulier. De par ses exactions musclées que de ses mimiques contractées jamais ridicules. Quant aux seconds-rôles assez investis dans leur posture héroïque (la fraternité d'Arthur et de Van Helsing) ou démunie (les victimes féminines en proie à l'hypnose puis à la contamination) on parvient à s'y identifier grâce à leur jeu modéré dénué d'emphase. Et pour parachever dans l'horreur ensorcelante, on apprécie également les quelques apparitions pernicieuses des femmes vampires disséminées à travers l'intrigue pour s'y insurger alors que son final en bonne et due forme demeure une fois de plus assez intense, étrange et impressionnant quant à la mort du Comte en proie une agonie solaire que Dan Curtis filme avec un brio à la fois couillu et circonspect. 


Produit pour la TV dans une facture formellement splendide, ce Dracula 73 parvient donc à s'extirper du carcan télévisuel grâce aux talents communs de Dan Curtis, du directeur photo, des seconds-rôles et de Jack Palance mutuellement complices pour plonger le spectateur dans un révérencieux cauchemar gothique ponctué de cadrages obliques du plus bel effet. 

* Bruno
15.03.13. 47 v
06.12.18. 
07.03.23. 3èx

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