jeudi 23 janvier 2025

A l'aube de l'Amérique / American Primeval

                                               
                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
 
de Peter Berg. 2024. U.S. A. 6 épisodes. Avec Taylor Kitsch Betty Gilpin, Dane DeHaan, Saura Lightfoot-Leon, Derek Hinkey, Joe Tippett, Jai Courtney.
 
FILMOGRAPHIE: Peter Berg est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain, né le 11 mars 1964 à New York. 1998 : Very Bad Things. 2003 : Bienvenue dans la Jungle (The Rundown). 2004 : Friday Night Lights. 2007 : Le Royaume (The Kingdom). 2008 : Hancock. 2012 : Battleship. 2013 : Du sang et des larmes (Lone Survivor). 2016 : Deepwater (Deepwater Horizon). 2016 : Traque à Boston. Patriots Day). 2018 : 22 Miles (Mile 22). 2020 : Spenser Confidential.

                                                                             Coup de ❤

Retraçant avec un réalisme désaturé, aussi cru que poisseux — proche de Deadwood pour les uns, de The Revenant pour d'autres — les événements dramatiques ayant réellement sévi durant la guerre de l’Utah, entre les États-Unis et l’État du Deseret (dirigé par des Mormons — disciples religieux), À l’aube de l’Amérique est une claque émotionnelle autant que visuelle (attention les yeux !), qui élève le western vers des horizons rarement explorés à l’écran.

Ici, à travers deux points de vue féminins en initiation de survie (soutenus en filigrane par des seconds rôles masculins, anti-manichéens dans leur autonomie punitive), c’est une véritable descente aux enfers qu’on nous relate. Le cadre, ô combien hostile — rêche, sauvage, peuplé de montagnes enneigées — suinte la mort, la pourriture, la désolation, la puanteur. Un chemin de croix, fourbu, désespéré.


Les acteurs, striés, transis de viscéralité dans leur fonction de martyrs, rendent hommage à ces belligérants apatrides avec une force expressive littéralement dépouillée.

Et si la violence, omniprésente, nous martyrise l’ouïe, l’esprit, les mirettes — brutalité tranchée où tout quidam peut trépasser —, À l’aube de l’Amérique suit rigoureusement sa ligne historique : retranscrire, avec un réalisme souvent intolérable, les exactions d’une religion mégalomaniaque, déterminée à éliminer tous les témoins gênants pour mieux régner sur sa société sectaire.


Transpirant la sueur, le sang, la maladie, l’insalubrité, la fatigue, les protagonistes de cet interminable périple deviennent les figures d’un cauchemar glacé, que Peter Berg met en exergue avec une âpreté rarement abordée dans l’univers du western. Cowboys et Amérindiens apparaissent ici comme des guerriers primaux, souvent esseulés, incapables de compter les uns sur les autres, faute d’une idéologie commune — tous englués dans une logique coloniale délétère.

Et pourtant, loin de se complaire dans une sauvagerie putassière — même si l’ensemble reste en roue libre, avec une louche de menace consanguine d'origine française —, À l’aube de l’Amérique n’omet jamais la dimension humaine de ses personnages à bout de souffle. Il leur laisse même respirer, dans de rares accalmies, une dignité familiale, une rage de survivre, une détermination morale qui force le respect.


Peter Berg, jusqu’au-boutiste au rictus diablotin, n’hésite jamais à sacrifier l’innocence, poussé par une acuité dramatique d’une déchirante cruauté, que l’on peine à digérer sitôt le générique clos.

Et sa partition, si délicate et fragile, parce qu’inscrite dans la réserve et la pudeur, finit par nous achever — dans notre impuissance, dans notre isolement inconsolable.


Conclusion:
À l’aube de l’Amérique restera pour moi une expérience humaine d’une rigueur morale inextinguible, à travers un fait historique chargé de sadisme, de larmes, d’essoufflement et de férocité.
 
*Bruno

2 commentaires:

  1. Une intéressante critique, malheureusement écrite dans un français mal maitrisé. Sa lecture tourne vite au cauchemar. Relisez vous à haute voix, bon Dieu!

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  2. Les donneurs de leçon ne sont pas les bienvenus sur ce blog. Alors si vous êtes gênés, pour ne pas dire irrités par ma façon de m'exprimer à l'écrit, y'a pas plus simple et facile de zapper. Bon vent.

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