mercredi 20 août 2025

Body Trash / Body Melt de Philip Brophy. 1993. Australie.

                                                                                          
                                     (Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
 
"Body Trash : fête foraine de chair et latex."
Excellente surprise que cette perle horrifique australienne, que Rimini Editions exhume de sa torpeur dans une copie HD fastueuse. À tous les fans de Troma et du cultissime Street Trash de Jim Muro, Body Trash est taillé sur mesure : l’unique film de Philip Brophy en épouse les excès tout en insufflant une liberté de ton galvanisante, servie par une moisson de séquences chocs, trash et débridées. Et si le scénario ultra-linéaire n’est qu’un prétexte à enchaîner des sketchs nourris d’humour noir, de burlesque et de sang cartoonesque à base de latex, l’énergie furieuse des personnages lunaires, leur charisme saillant et l’insolence d’une satire visant capitalisme, matérialisme et culte des apparences finissent par rendre le spectacle constamment stimulant - pour ne pas dire jubilatoire. Certes, le trash viscéral de certaines scènes inspire parfois un dégoût instinctif, mais il s’impose comme une violence de dessin animé : il nous met à distance, nous autorisant à en rire avec une complicité presque innocente. Série B à la fois comique, décalée et sardonique, portée par un souffle libertaire dévastateur, Body Trash apparaît comme le prototype d’un divertissement du samedi soir aujourd’hui révolu - avec ses trognes ahuries, aussi expressives que caricaturales, vouées à s’éclater la tronche (au propre comme au figuré) dans une ambiance dévergondée de fête foraine.
 
— le cinéphile du cœur noir 
2èx. Vostf 

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