de Hugh Wilson. 1984. U.S.A. 1h35. Avec Steve Guttenberg, Kim Cattrall, G.W. Bailey, Bubba Smith, Donovan Scott, George Gaynes, Andrew Rubin, David Graf, Leslie Easterbrook, Michael Winslow.
Sortie en salles en France le 5 Septembre 1984. U.S.A: 16 Mars 1984.
FILMOGRAPHIE: Hugh Wilson est un réalisateur, acteur et scénariste américain né le 21 Aout 1943. 1984: Police Academy. 1985: Rex le Magnifique. 1987: Pie Voleuse. 1994: Un Ange gardien pour Tess. 1997: Le Club des Ex. 1999: Allo, la police ?!. 2000: Première Sortie. 2007: Mickey
Spécialiste de la comédie tous publics, Hugh Wilson n'a pu prévoir qu'il allait engendrer avec son premier long une franchise lucrative répertoriant 6 suites. Une saga commerciale très inégale qui s'étalera une décennie durant (1984/1994). A sa sortie, le succès mérité de Police Academy est immense si bien qu'il engrange plus de 80 millions de dollars de recettes pour un budget de 4,5 millions. Hélas, les épisodes suivants régresseront en terme d'inventivité burlesque au point de lasser un public fatigué de subir des gags aussi gras. Mais il serait dommage d'occulter ce premier volet proprement hilarant et mené à un rythme effréné au point de la considérer comme un classique de la comédie américaine. Le pitch: Dans une académie policière, les règles de déontologie pour s'y inscrire viennent d'être édulcorées. Ainsi, des volontaires sont enrôlés afin de suivre un stage de quelques semaines et pouvoir exercer leur métier dans un avenir prochain. Mais la nouvelle équipe recrutée sera une lourde labeur pour le lieutenant castrateur Harris, pourtant déterminé à les recadrer avec une ferme autorité !
D'un argument saugrenu inspirée de faits réels (!?), la réussite de Police Academy doit sa franche réussite à cette idée improbable poussée ici à son paroxysme (aucun examen d'entrée n'est acquis pour s'inscrire dans l'académie), permettant d'y déployer abondamment une galerie de personnages tous plus débridés, incongrus et aliénés les uns que les autres. Le film se distingue en deux parties toutes aussi loufoques et hilarantes l'une que l'autre. C'est dans un premier temps la phase d'entraînement exercée par nos recrus qui nous ait illustré lors d'un florilège de scènes délirantes avoisinant en moyenne un gag à la minute. Puis vient l'entrée en action des nouveaux flics chevronnés car entraînés dans la discipline de fer d'un lieutenant aussi drastique que ballot. Le caractère hautement sympathique de ces policiers novices et l'ambiance survitaminée de défouloir qui émane de leurs bévues parviennent à rendre cette comédie gentiment effrontée et irrésistible !
Tant auprès de Mahoney (Steve Guttenberg), play-boy obtus, arrogant et désinvolte, adepte de la drague et de la flânerie, de Larvell Jones (Michael Winslow) capable d'imiter à la perfection à l'aide de sa bouche des bruitages extravagants, d'Eugene Tackleberry (David Graf), véritable clone de l'inspecteur Harry en mode psychopathe car obsédé par les armes à feu et maladivement addict à appréhender les gangsters les plus malfamés, de Moses Hightower (Bubba Smith), homme afro à la taille disproportionnée décuplant sa force physique de manière prodigieuse, que de la timorée Laverne Hooks (Marion Ramsey), petit bout de femme afro, discrète et anémique, à l'instar de sa voix chétive ! Enfin, je ne peux aussi manquer d'évoquer Debbie Callahan (Leslie Easterbrook) dans le rôle d'une capitaine de charme dominatrice, tendance SM, ou encore la charmante Karen Thompson (Kim Cattral, inoubliable compagne de Kurt Russel dans Les Aventures de Jack Burton...), future petite amie docile du dragueur invétéré Mahoney ! Ainsi, cette galerie de personnages haut en couleurs rivalise de stupidité à commettre les situations à risque les plus improbables qui soient. D'ailleurs, dans le domaine des gaffes les plus répréhensibles, leurs exactions se clôturent sur un épilogue pétaradant lorsque nos équipiers maladroits et froussards feront preuve de courage face à l'ébullition d'une émeute urbaine ! Action, poursuites et gags s'enchaînant jusqu'à la fameuse célébration d'une procession de récompense ovationnées pour nos héros malgré eux. Une remise de médaille d'honneur potentiellement méritante, du moins pour certains de nos officiers les plus retors.
Surtout ne les appelez pas quand vous êtes dans la M... !!!
Mené à 100 à l'heure sous l'impulsion hystérisée d'une troupe de comédiens sémillants à travers leur pitreries impayables, Police Academy peut sans conteste se targuer d'être l'une des meilleures comédies des années 80. Car sans doute influencé par l'immense succès des frères Zucker, Y'a t'il un pilote dans l'avion, on retrouve ici ce même esprit débridé inspiré du cartoon lors d'une pléthore de gags défilant en moyenne toutes les 30 à 60 secondes !
04.08.11. 3è.
Bruno Matéï.