Photo empruntée sur Google, appartenant au site intemporel.com
de Rolf Olsen. 1972. Allemagne de l'Ouest / Italie. 1h30. Avec Raimund Harmstorf, Gila von Weitershausen, Daniela Giordano, Gianni Macchia.
Sortie Ciné le 11 Décembre 1974
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Rolf Olsen est un réalisateur, acteur et scénariste autrichien né le 26 Décembre 1919, décédé le 3 Avril 1998 à Starnberg. 1964: Le ranch de la Vengeance. La Chevauchée vers Santa Cruz. 1967: Les Violences de la Nuit. 1968: Le Médecin de Hambourg. 1969: Nuits Blanches à Hambourg. 1970: Hôtel du vice. 1972: Vendredi sanguinaire. 1976: Shocking Asia. 1979: Ekstase. 1988: Starke Zeiten
Un dangereux bandit s'échappe une nouvelle fois de prison au cours d'un transfert vers le palaos dejustice. Aidé de ses complices, il complote un dernier hold-up, histoire de prendre le large et de quitter l'Allemagne.
Une sympathique bisserie d'exploitation surestimée à mes yeux. J'attendais quand même beaucoup plus de hargne de la part des gangsters contestataires !
Photo empruntée sur Google, appartenant au site bambootrading.com
Télé-film de Robert Greenwald. 1984. U.S.A. 1h40. Avec Farrah Fawcett, Paul Le Mat, Richard masur, Grace Zabriskie, Penelope Milford, Christa Denton, James T. Callahan, Gary Grubbs, David Friedman. . FILMOGRAPHIE: Robert Greenwald est un réalisateur et producteur de cinéma et de télévision, né le 28 Août 1945 à New-York. 1977: Sharon: Portrait of a mistress. 1978: Katie: portrait of a centerfold. 1979: Flatbed Annie and Sweetiepie: Lady Truckers. 1980: Xanadu. 1982: In the Custody of Strangers. 1984: Autopsie d'un Crime. 1986: Shattered Spirits. 1987: On Fire. 1988: Sweet Hearts Dance. L'amour a 4 temps. 1990: Forgotten Prisoners. 1993: Hear no Evil. 1995: Les Tourments du Destin. 1997: Breaking Up. 1999: The Living Winess. 2000: Steal This Movie.
Succès télévisuel public et critique lors de sa diffusion dans les années 80, Autopsie d'un crime ébranla nombre de spectateurs émus de l'étonnante prestance de Farrah Fawcett en victime asservie par un mari tyrannique. Et ce à travers un réalisme brutal peu courant dans la paysage télévisuel si bien que son intensité dramatique demeure davantage éprouvante sous l'impulsion de l'actrice au sommet de sa carrière. Lardé de récompenses dans divers festivals, ce télé-film aujourd'hui oublié reste un témoignage fort et bouleversant sur le traitement des femmes battues tributaires d'une impériosité machiste dénuée de morale. Le Pitch: Le 9 mars 1977, Francine Hughes quitte son foyer conjugal avec ses trois enfants après avoir incendié sa demeure alors que son mari s'y trouvait à l'intérieur. Appréhendée par la police, elle est assignée au tribunal pour meurtre avec préméditation. Devant son avocat et le jury, elle explique son calvaire interminable au cours duquel son mari alcoolique lui fit subir un véritable enfer plusieurs années durant. De par la prestance docile de la charmante Farrah Fawcett et de son thème racoleur ciblant prioritairement les ménagères de - de 50 ans, on était en droit de craindre le pire. Pourtant, cette oeuvre de fiction spécialement conçue pour la TV surprend beaucoup de par l'intégrité d'une mise en scène allouée à la cause des femmes battues, mais aussi à la prestance d'une illustre actrice de série TV, ici dans un tout premier rôle dramatique. Et en dépit de sa facture télévisuelle et de certaines facilités requises (le procès judiciaire est un peu trop raccourci), Autopsie d'un crime évite admirablement la facilité du voyeurisme et de la complaisance.
Par conséquent, lors d'une chronologie déclinante, Robert Greenwald nous dépeint ici le fait divers d'une femme abusée et violentée par son mari alcoolique. Comment peut-on en arriver à commettre l'irréparable lorsque l'existence conjugale d'une femme soumise est vouée à la terreur de trépasser sous les coups de l'époux aviné ? Alors que Francine est derrière les barreaux d'une geôle pour avoir provoquer la mort de son conjoint, nous allons suivre par l'entremise du témoignage de son avocat, les vicissitudes de son passé martyr. Et ce de sa première idylle avec son amant (insidieux) jusqu'à la tragédie imposée en désespoir de cause. Tandis que le tribunal tentera de défricher si le meurtre était prémédité ou s'il s'agissait d'une légitime défense ! Transcendé de la bouleversante prestance de Farrah Fawcett en victime démunie au visage tuméfié, Autopsie d'un crime souhaite mettre en lumière les failles du système judiciaire lorsqu'une femme battue tente désespérément d'envoyer devant un tribunal son mari pour tentative de meurtre. Sans esbroufe, le récit implacable nous décrit le quotidien d'une femme affable et fidèle, loyalement amoureuse de son conjoint et de ses trois chérubins. Quand bien même au fil des ans, son existence épanouie va vite se transformer en véritable enfer par la cause d'un époux déséquilibré d'une accoutumance à l'alcool. Après avoir rompu avec courage les liens du mariage civil, Francine Hughes est contrainte de subir les menaces consécutives d'un machiste mégalo délibéré à récupérer ses enfants par intimidation et par la même occasion reconquérir sa conjointe.
Son instinct maternel de daigner choyer ses enfants auprès d'elle convaincra finalement Francine à renouer avec son ex-époux, au péril de sa vie. Avec un réalisme d'une brutalité parfois rigide (certaines scènes d'humiliation ou de maltraitance sont d'une dureté impitoyable), le film met en exergue l'impuissance d'une femme battue réduite à combattre seule l'autorité orgueilleuse d'un alcoolique incurable. Le récit rigoureux démontrant à quel point une femme terrorisée, mais néanmoins vaillante d'avoir osé braver le pacte du mariage, puisse difficilement fuir un homme voué à la supplicier. Alors qu'en désespoir de cause, la victime se résout à perpétrer l'irréparable, car n'ayant trouvé aucun appui du côté de la police ou des pouvoirs publics. Si Autopsie d'un crime émeut et bouleverse lors de sa progression dramatique (des aveux cruciaux de la victime à sa délibération au procès), il le doit à l'interprétation déchirante de Farrah Fawcett (j'insiste !).En femme chétive armée de patience et de résilience, son parcours interminable de femme molestée nous provoque une vibrante empathie. L'actrice digne de conviction évitant admirablement l'écueil du pathos auquel son personnage aurait pu facilement se morfondre. Son regard accablé d'amertume morale et son physique strié par les coups laissant transparaître un jeu dépouillé, renforcé d'humilité fragile.
En dépit de son aspect télévisuel, Autopsie d'un Crime tire son épingle du jeu pour livrerun témoignage fort et éloquent sur la détresse des femmes battues, démunies de ne pouvoir convaincre l'autorité de l'état. Passé son épilogue salvateur, nous préservons pourtant en mémoire le calvaire sordide d'une femme traumatisée d'une idylle véreuse. Solitude, isolement, perte de confiance en soi, honte, Autopsie d'un crime démontrant que les femmes violentées se retrouvent souvent dans une posture de repli, de doute et de souffrance, au péril de leur vie... . A Farrah...
Un grand merci à film dvd vhs v3
* Bruno05.06.12
Récompenses: Emmy Award 1985 du Meilleur Réalisateur Robert Greenwald, Meilleure Actrice pour Farrah Fawcett, Meilleur Acteur pour Richard Masur, Meilleur scénario pour Rose Leiman Goldemberg.
Golden Globe 1985, Meilleur Acteur pour Paul Le Mat, Meilleure Actrice pour Farrah Fawcett, Meilleur télé-film.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site grotesqueinfestation.blogspot.com
de Juan Lopez Moctezuma. 1975. Mexique. 1h20. Avec Tina Romero, Claudio Brook, Lili Garza, Tina French, David Silva, Susana Kamini.
Sortie le 26 Janvier 1978
FILMOGRAPHIE: Juan Lopez Moctezuma est un acteur, scénariste et réalisateur mexicain, né en 1932 et décédé le 2 Août 1995 à Mexico.
1973: The Mansion of Madness. 1975: Mary, Mary, Bloody Mary. 1977: Alucarda. 1987: Le Tueur
1994: El Alimento del Miedo. .
. Le pitch: A sa naissance, Alucarda est adoptée par les nonnes d'un couvent sous les ordres de sa mère moribonde. Plusieurs années ont passé et la jeune fille fait la rencontre de Justine, une orpheline venue s'exiler dans le monastère. Ensemble, elles se lient d'une tendre amitié mais un jour elles libèrent une force démoniaque dans un cercueil. Depuis, les jeunes candides semblent tributaires de l'allégeance du diable. .
En pleine mouvance de démonologie issue de l'Exorciste de Friedkin, le mexicain Juan Lopez Moctezuma réalise deux ans plus tard un curieux film fantastique imprégné d'obscurantisme religieux. La première qualité de cette oeuvre étrange émane de sa nature singulière dans son alliage de culte spirituel, sorcellerie, superstitions et possession sataniste. Le réalisateur nous dépeignant ici une vision personnelle des affres de l'au-delà par l'entremise d'une communauté fondamentaliste. Justine et Alucarda sont deux jeunes filles abdiquées dès leur plus tendre enfance par leur famille. Elles se retrouvent embrigadées dans un couvent pour y vivre et subir une éducation drastique exposée aux valeurs de piété. Avides de liberté et d'épanouissement, elles décident un beau jour de partir en forêt pour y faire la rencontre d'étranges bohémiens. Elles pénètrent ensuite dans l'enceinte d'un bâtiment abandonné pour y libérer une force démoniaque inhumée dans un cercueil. C'est là qu'Alucarda va laisser libre court à son instinct libertaire, avouer son affection à son acolyte et se dévouer ensemble au satanisme en pactisant avec les forces du mal.
A travers ce canevas d'épouvante où le Mal s'empare de l'esprit de deux nonnes candides, le réalisateur y dénonce le fanatisme religieux lié aux superstitions séculaires au cours duquel un exorcisme moyenâgeux sera assujetti pour l'une d'entre elles. Juan Lopez Moctezuma insistant à mettre en exergue la propagande sectaire entreprise par l'église au cours des prières divines. Une doctrine inculquée auprès de nonnes terrifiées à l'idée que l'Enfer puisse les diaboliser si leur foi vertueuse en était souillée. Par la cause de cet endoctrinement et d'une existence fastidieuse, nos deux héroïnes vont finalement se réconforter auprès du démon pour y découvrir une forme d'autonomie frondeuse. Livrant leur nouvelle éthique sataniste aux autorités religieuses, Justine va d'abord devoir se confronter au jugement d'un exorcisme entrepris par ses supérieurs. Attention spoiler ! Les évènements ultérieurs vont ensuite nous amener vers une vengeance démoniaque entreprise par Justine, exhumée de sa tombe ! Tandis qu'un médecin avisé va tenter d'extraire Alucarda des forces du Mal, d'une manière plus pondérée que ses confrères anachronistes. Fin du spoiler. Émaillé de plages horrifiques laissant parfois libre court à une imagerie gore onirique, le film nous plonge dans un délire festif où l'emprise démoniaque fustige les fidèles de Dieu dans un apocalypse de feu. Certaines séquences de sensualité trouble ou de poésie morbide (l'exorcisme pratiqué sur Justine ainsi que son exhumation sanglante, le sabbat érotique dans la forêt ou encore le brasier final) faisant preuve d'imagination sans égale pour laisser dans l'esprit du spectateur une imagerie incandescente.
. Les Forces du Mal Visuellement étonnant pour son emprunt à un onirisme aussi bien macabre qu'insolite émanant d'un climat païen natif du Mexique (l'accoutrement vestimentaire des nonnes semblables à des momies obsolètes rajoutant notamment une aura indicible), Alucarda demeure une délirante fantasmagorie sur le totalitarisme religieux. La conviction des interprètes méconnus au charisme saillant rehaussant l'intensité émotionnelle des enjeux satanistes pour se laisser dériver vers une sarabande infernale à l'atmosphère chimérique. A ne pas rater !
Dédicace à l'Univers Fantastique de la Science-Fiction
01.06.12 Bruno Matéï
Photo empruntée sur Google, appartenant au site critique-film.fr
de Ridley Scott. 2011. U.S.A. 2h02. Avec Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba, Guy Pearce, Logan Marshall-Green, Sean Harris, Rafe Spall, Emun Elliott, Benedict Wong.
Sortie salles France: 30 Mai 2012. U.S: 8 Juin 2012
FILMOGRAPHIE (Info Wikipedia): Ridley Scott est un réalisateur et producteur britannique né le 30 Novembre 1937 à South Shields.
1977: Duellistes. 1979: Alien. 1982: Blade Runner. 1985: Legend. 1987: Traquée. 1989: Black Rain. 1991: Thelma et Louise. 1992: 1492: Christophe Colomb. 1995: Lame de fond. 1997: A Armes Egales. 2000: Gladiator. 2001: Hannibal. 2002: La Chute du faucon noir. 2003: Les Associés. 2005: Kingdom of heaven. 2006: Une Grande Année. 2007: American Gangster. 2008: Mensonges d'Etat. 2010: Robin des Bois. 2012: Prometheus
Pitch: Une équipe de scientifiques met le cap sur une planète hostile, guidée par une carte gravée dans une grotte, promesse de percer l’origine de la vie. À bord de cette expédition, Elizabeth et son ami Charlie espèrent rencontrer nos créateurs sur la planète LV-223.
Trente-trois ans aprèsAlien, Ridley Scott, épaulé par Damon Lindelof et John Spaihts, concrétise enfin le rêve de millions de fans : offrir une préquelle à son mythe, relancer la franchise, explorer de nouveaux horizons spéculatifs et séduire une génération fraîche.
Spectacle de science-fiction d’une sobriété presque sacrée, Prometheus brille d’abord par sa photogénie rugueuse, ce règne interlope imprégné de mystère avant le fracas d’un cataclysme terrestre. À la manière de son aîné, Scott orchestre à nouveau l’excursion ombrageuse d’une compagnie d’explorateurs venus disséquer l’origine de la vie à travers une carte symbolique. Sur place, au cœur d’une cavité rocheuse à l’atmosphère irrespirable, ils affrontent une cascade d’énigmes : apparitions furtives d’humanoïdes virtuels, corps momifié d’un extraterrestre, sculptures et monuments gravés dans les remparts d’un sous-sol où palpite une technologie funeste.
Avec une ambition formelle intacte, Ridley Scott s’approprie les codes de la mythologie dans une mise en abyme vertigineuse, réinterprétant un univers opaque, irrésistiblement inquiétant. L’immersion est totale : artiste virtuose, démiurge des grands décors organiques d’une planète caverneuse, Scott ravive la fascination pour des images inédites, nous plongeant dans une galaxie de brumes et de questions, en écho à l’origine de notre propre chaos. Maître d’un suspense souterrain,Prometheus exhale une atmosphère d’abandon et d’isolement autour d’une équipe de chercheurs dépassés par un antagoniste insidieux.
Les enjeux humains s’échinent sur leurs épaules fragiles : survivre, sauver la Terre, sauver leur foi. Sans héroïsme guerrier superflu, leurs choix contradictoires et leur métaphysique vacillante se heurtent au chaos. Mention spéciale à Naomi Rapace, héroïne opiniâtre écartelée entre science et mysticisme, et à Michael Fassbender, androïde équivoque, traître charmant et faux confident. Des scientifiques à la psychologie taillée dans la crainte et l’espérance, piégés par une évolution toxique sous la tutelle d’un esprit perfide. Et pourtant, leur quête déclinante, hantée par l’idée d’un dieu créateur prêt à anéantir sa propre progéniture, interroge notre soif de croire pour ne pas mourir de savoir.
Je ne sais rien mais c'est ce que je choisi de croire
Si tant de questions restent suspendues (pourquoi ces Ingénieurs veulent-ils éradiquer la Terre ? Que dissimulent réellement ces armes biologiques ?), Prometheus reste dense, tangible, convaincant - parfois même terrifiant - et pose les fondations d’une franchise renouvelée. Spectaculaire, esthétiquement fascinant, impressionnant : l’avortement forcé devient scène d’anthologie horrifique, la cruauté de certaines mises à mort renforce son cauchemar organique. En prime, un nouvel antagoniste ésotérique, humanoïde accouplé à une forme bien connue des amateurs, dévoilée ici dans sa gestation primitive.
Ce n’est peut-être pas le chef-d’œuvre promis, mais la démesure de Ridley Scott fait de Prometheus un grand film d’anticipation sur l’horreur d’une menace inconnue, l’infini qui nous échappe - et la brûlure de vouloir en percer le sens.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site CulturBisZ
de Brian De Palma. 1980. U.S.A. 1h45. Avec Angie Dickinson, Michael Caine, Nancy Allen, Keith Gordon, Dennis Franz, David Margulies, Ken Baker, Susanna Clemm, Brandon Maggart, Amalie Collier.
Sortie salles France: 15 Mars 1981. U.S: 23 Juin 1980 .
Récompense: Saturn Award de la meilleure actrice pour Angie Dickinson,en 1981.
FILMOGRAPHIE: Brian De Palma, de son vrai nom Brian Russel DePalma, est un cinéaste américain d'origine italienne, né le 11 septembre 1940 à Newark, New-Jersey, Etats-Unis.
1968: Murder à la mod. Greetings. The Wedding Party. 1970: Dionysus in'69. Hi, Mom ! 1972: Attention au lapin. 1973: Soeurs de sang. 1974: Phantom of the paradise. 1976: Obsession. Carrie. 1978: Furie. 1980: Home Movies. Pulsions. 1981: Blow Out. 1983: Scarface. 1984: Body Double. 1986: Mafia Salad. 1987: Les Incorruptibles. 1989: Outrages. 1990: Le Bûcher des vanités. 1992: l'Esprit de Cain. 1993: l'Impasse. 1996: Mission Impossible. 1998: Snake Eyes. 2000: Mission to Mars. 2002: Femme Fatale. 2006: Le Dahlia Noir. 2007: Redacted. .
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Après avoir enchaîné les réussites (Soeurs de sang, Phantom of the paradise, Obsession et Carrie), Brian De Palma s'inspire, pour entreprendre Pulsions, d'un fait de jeunesse (pister la suspicion d'adultère de son père sous la requête de sa mère) et d'un article de presse évoquant des crimes dans la communauté gay des années 70. Kate Miller est une jeune femme sexuellement inassouvie par son amant. Elle consulte le psychiatre Robert Elliot pour tenter de comprendre les raisons de sa frustration. Quelques instants après l'entretien, elle s'aventure dans un musée et y rencontre un charmeur invétéré. Après avoir passé la nuit ensemble, Kate se fait sauvagement assassinée à coups de rasoirs dans un ascenseur devant le témoignage d'une prostituée. Interrogée par la police, la jeune fille décrit le meurtrier comme une femme blonde à lunettes noires. Pendant ce temps, le fils de Kate Miller a déjà entamé une investigation pour tenter de démasquer l'assassin. .
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Sorti en 1980, Pulsions est un des titres emblématiques des années 80 en terme de thriller sulfureux à l'érotisme prégnant. Hommage ironique à Psychose (humour salace à l'appui !), Brian De Palma renoue avec l'art d'Hitchcock etuse de roublardise pour nous mener en bateau dans un savant jeu de miroirs et faux semblants. A l'image du préambule charnel sous une douche embuée auquel notre héroïne se caresse langoureusement les parties intimes devant l'insouciance de son amant. Un leurre savamment planifié puisqu'un mystérieux individu situé à revers viendra la saisir par surprise pour tenter de la violer ! Toute la narration agencée autour des frustrations ou pulsions sexuelles de nos protagonistes est établie en fonction du simulacre pour mieux nous surprendre dans sa science aiguisée du suspense. La séquence de filature dans le musée, loisir lubrique de l'aguicheuse convoitée par un séducteur arrogant, est un exemple encore plus confondant dans les rapports de manipulation/ soumission. Alors que la drague improvisée culmine sa devise dans le véhicule d'un taxi puis sous la couette d'un lit, on apprendra un peu plus tard que l'amant est atteint d'une maladie sexuellement transmissible ! Un rebondissement interlope, une manière perfide à favoriser la fébrilité anxieuse de la victime, juste avant son cinglant trépas dans l'étroitesse d'un ascenseur.
Cette mécanique de suspense est judicieusement distillée afin de décupler la contrariété de la victime et du public préoccupé par son inévitable sort. Sitôt le fameux meurtre au rasoir perpétré avec violence géométrique, De Palma nous transcende une cuisante agression structurée par un montage millimétré. Que ce soit au niveau de la victime démunie, sévèrement assaillie par son assassin, que par le témoignage en dernier ressort d'une call-girl qui aura eu l'aubaine d'observer son apparence efféminée à travers le reflet d'un miroir. L'iconographie giallesque du meurtrier affublé d'une combinaison noire et d'un rasoir étincelant exacerbe également un caractère ombrageux à la situation horrifiée. La course effrénée dans le métro poursuit sa contraction dans un jubilatoire jeu mesquin de peur quand notre call-girl, irritée, est courtisée par une bande de délinquants au moment où le tueur est lancé à ses trousses. Alors que notre héroïne réfugiée à l'intérieur du train demandera l'assistance d'un flic de routine, les potentiels agresseurs auront déjà disparu. Mais l'assassin, lui, aura eu l'alternance de s'infiltrer dans l'un des compartiments du wagon ! C'est au moment opportun de l'estocade présagée qu'un autre revirement inopiné viendra une fois de plus contredire nos illusions. Dans son alliage de sexe et d'horreur, Brian De Palma organise donc un astucieux jeu d'apparences jalonné de moments d'anthologie vertigineux. Tandis que sa seconde partie, toute aussi captivante par la motivation fructueuse des personnages se confine vers l'élaboration d'une enquête autonome auprès d'une prostituée et d'un bricoleur juvénile, féru d'électronique. Quand au point d'orgue cynique et révélateur, il s'achève de manière aussi escamoteuse pour confronter le meurtrier pris à parti avec nos deux investigateurs. Mais une nouvelle duperie confessée par une police complice nous sera finalement avouée après avoir découvert l'identité du tueur au rasoir. Enfin, le réalisateur clôture la boucle par une boutade sardonique lorsqu'un ultime fantasme iconographique va renouer avec la charge érotique de son prologue.
Sensuel, provocant, excitant et charnel, Pulsions est un jeu de séduction avec la mort. Un canular impudique où la sexualité refoulée est livrée à toutes les exubérances. Soutenu par la mélodie lascive de Pino Donnagio et interprété avec impudence par deux femmes objets, ce chef-d'oeuvre du thriller voyeuriste se révèle un joyau de mise en scène à l'esthétisme immaculé !
30.05.12 Bruno Matéï. 4è
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
de Ken Russell. 1971. Angleterre. 1h52. Avec Oliver Reed, Vanessa Redgrave, Dudley Sutton, Max Adrian, Gemma Jones, Murray Melvin, Michael Gothard, Georgina Hale, Brian Murphy, Christopher Logue.
Sortie salles France: 29 Octobre 1971. U.S: 16 Juillet 1971
FILMOGRAPHIE: Ken Russell est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur, monteur et directeur de la photographie britannique né le 3 juillet 1927 à Southampton.
1967 : Un cerveau d'un milliard de dollars, 1969 : Love , 1970 : The Music Lovers, 1971 : Les Diables, 1971 : The Boy Friend, 1972 : Savage Messiah, 1974 : Mahler, 1975 : Tommy, 1975 : Lisztomania, 1977 : Valentino, 1980 : Au-delà du réel, 1984 : Les Jours et les nuits de China Blue,1986 : Gothic, 1988 : Salome's Last Dance , 1988 : Le Repaire du ver blanc ,1989 : The Rainbow ,1991 : La Putain, 2002 : The Fall of the Louse of Usher, 2006 : Trapped Ashes segment "The Girl with Golden Breasts".
"Les Diables : une messe noire pour la tolérance".
Chef-d'œuvre d'hystérie ecclésiastique, Les Diables relate, avec une provocation couillue, l’affaire de Loudun dans les années 1630. Cette chasse aux sorcières, fomentée par le cardinal de Richelieu, fut une manœuvre politique destinée à éradiquer le père Urbain Grandier, prêtre libertin et militant de la cause protestante. En 1634, à Loudun, Grandier devient la proie des convoitises de nonnes cloîtrées. Tandis que Richelieu souhaite abattre les remparts du temple religieux, Mère Jeanne des Anges, secrètement éprise de Grandier, fomente de graves accusations de sorcellerie à son encontre.
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. Œuvre frappadingue d’une audace incongrue, Les Diables est une spirale de folie pure où l’intolérance et le fanatisme religieux se nourrissent de superstitions démoniaques. Ken Russell, en pourfendeur furieux, pousse le délire et l’aliénation jusqu’à l’extrême pour mieux exposer l’absurdité des mentalités fondamentalistes. Sa mise en scène, démesurée, érige l’architecture baroque en théâtre de la démence. Il y narre le déclin d’un abbé, homme de foi mais sexuellement affranchi, emporté dans le chaos par la jalousie d’une religieuse bossue, mentalement égarée. Acculé devant un tribunal pour sorcellerie, Grandier devient l’agneau sacrificiel d’une mascarade inquisitoriale. Soumises à la torture, d’autres nonnes se laissent prendre au simulacre, trouvant là une étrange délivrance. Sauvées in extremis d’une mort certaine par un exorciste dévoré de zèle, elles sombrent dans une orgie furieuse pour s’affranchir de leurs frustrations charnelles. Tout autour, les badauds assistent, complices et voyeurs, à cette sarabande infernale.
Scènes scabreuses, psychés torturées, visions hallucinées :Les Diablesest une descente aux enfers sans filet. Un délire historico-emphatique où l’ombre d’un pouvoir théocratique pousse les êtres à leurs instincts les plus vils, pour mieux condamner un homme d’église porté par la tolérance. Cinéaste expérimental et téméraire, Ken Russell nous emporte dans un cauchemar frénétique, où l’hystérie collective secoue le spectateur sans jamais verser dans le racolage. Si certaines images heurtent par leur crudité, le film évite la complaisance, préférant dénoncer une réalité historique effrayante : celle d’un fanatisme qui consume tout sur son passage. Irrigué d’un florilège d’images scandaleuses, outrancières, subversives, Les Diables n’oublie jamais de révéler la dimension humaine d’un prêtre libéral. Le calvaire d’un homme de Dieu, fustigé par un État totalitaire et trahi par les siens, alors que sa seule éthique était d’offrir tolérance et charité.
Dans le rôle de Grandier,Oliver Reedincarne son personnage avec une vérité humaine, pugnace, désabusée, dans une quête rédemptrice pour prouver à un tribunal biaisé qu’il n’a jamais renié Dieu. Son courage inflexible face à la torture, sa dignité face au bûcher, élèvent sa foi en la liberté jusqu’à l’incandescence. Et Vanessa Redgrave, dans le rôle de Mère Jeanne — étrangement suave —, glace le sang en martyre estropiée rongée par la jalousie et les visions christiques. Son profil pathologique, tout en fêlures, nous terrifie autant qu’il nous émeut, emporté par une déchéance mentale nourrie par l’idéologie puritaine.
"La foi en flammes".
Pamphlet furieux contre l’intégrisme religieux et l’inquisition, Les Diables reste un témoignage sans fard d’une époque effrayée par la réforme. Hystérique, choquant dans sa représentation des « possédées de Loudun », ce chef-d’œuvre blasphématoire sacralise pourtant une chose essentielle : l’ode à la tolérance.
de Lucio Fulci. 1977. Italie. 1h40. Avec Giuliano Gemma, Sven Valsecchi, Ettore Manni, Gianni De Luigi, Cinzia Monreale, Licinia Lentini, Aldo Sambrell, Philippe Hersent.
Inédit en France. Sortie salles Italie: 20 Avril 1978
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Lucio Fulci est un réalisateur, scénariste et acteur italien, né le 17 juin 1927 à Rome où il est mort le 13 mars 1996. 1966: Le Temps du Massacre, 1969 : Liens d'amour et de sang , 1971 : Carole, 1971: Le Venin de la peur,1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme, 1974 : Le Retour de Croc Blanc, 1975: 4 de l'Apocalypse, 1976: Croc Blanc, 1977 :L'Emmurée vivante, 1979: l'Enfer des Zombies, 1980 : la Guerre des Gangs, 1980 : Frayeurs, 1981 : Le Chat noir, 1981 : L'Au-delà, 1981 : La Maison près du cimetière , 1982 : L'Éventreur de New York , 1984 : 2072, les mercenaires du futur, Murder Rock, 1986 : Le Miel du diable , 1987 : Aenigma, 1988 : Quando Alice ruppe lo specchio,1988 : les Fantomes de Sodome, 1990 : Un chat dans le cerveau, 1990 : Demonia, 1991 : Voix Profondes, 1991 : la Porte du Silence.
Pas une grande réussite mais un sympathique western, jalonné de bonnes scènes d'action et suffisamment efficace pour maintenir l'intérêt jusqu'au bout.
Photo empruntée sur Google, appartenant au sitepapyblues.com/
de Terence Fisher. 1958. Angleterre. 1h22. Avec Peter Cushing, Christopher Lee, Michael Gough, Melissa Stribling, Carol Marsh, Olga Dickie, John Van Eyssen, Valérie Gaunt, Janina Faye, Barbara Archer.
Sortie Salles France: 4 Février 1959. U.S: 8 Mai 1958
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville. 1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur, 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer. .
Un an après l’immense succès de Frankenstein s’est échappé, Terence Fisher renoue avec la même équipe technique (directeur photo, décoriste, scénariste, compositeur) et enrôle les deux vétérans de l’épouvante, Cushing et Lee, pour réactualiser sa version de Dracula, librement inspirée du roman de Bram Stoker. À l’arrivée, ce titre emblématique de la Hammer, concrétisé en 1958, demeure LE chef-d’œuvre absolu du mythe vampirique — maintes fois copié, jamais égalé !
Le pitch : Jonathan Harker se rend au château du comte Dracula sous couverture de bibliothécaire. Résolu à l’éliminer, il attend la tombée du jour pour le sacrifier dans son cercueil. Mais une jeune femme vampire, asservie par le comte, l’attaque et le mord. Le docteur Van Helsing part alors à sa recherche, craignant que son acolyte ne soit tombé à son tour sous l’emprise du prince des ténèbres.
Le Cauchemar de Dracula ! Titre culte qu’une génération de fantasticophiles découvrit, un mardi soir de 1985, dans La Dernière Séance d’Eddy Mitchell — il était 23h ! Que reste-t-il aujourd’hui de ce souvenir mythique, gravé dans le cœur des passionnés, où Van Helsing tentait encore de sauver le monde en traquant inlassablement le comte des Carpates ? Si les diamants sont éternels, le chef-d’œuvre de Fisher brille lui aussi d’un éclat immuable, porté par une mise en scène d’une rigueur géométrique, d’une pureté saisissante.
. Beauté gothique des décors architecturaux, environnement champêtre d’un onirisme tranquille, teinte sépia d’une photographie picturale, narration structurée avec un sens aigu du vraisemblable. Mais surtout: un affrontement légendaire entre deux gentlemans de l’horreur — Peter Cushing / Christopher Lee. En revoyant l’œuvre, encore et encore, on mesure à quel point la fascination que suscitent ses images flamboyantes tient de la sidération pure.
À travers une atmosphère gothique d’un érotisme brûlant, les femmes soumises deviennent l’objet du désir d’un prince des ténèbres en quête de revanche. Ici, à l’inverse du roman de Stoker ou des adaptations futures, Dracula n’est jamais épris — il violente, il contamine, il souille. Sa morsure est un acte de domination charnelle, sa mégalomanie : propager le Mal. Deux séquences magistrales montrent des femmes, alanguies dans leur lit de soie, gagnées par un vertige sexuel irrésistible, prêtes à accueillir leur bourreau. Cet érotisme rampant est exacerbé par leur posture : craintive ou extatique, elles redoutent, autant qu’elles désirent, l’irruption orgueilleuse du prince. Ce trouble de répulsion/attraction, cette impuissance face à un désir inextinguible, nous fascine — car il touche à l’obscène, à l’interdit, à l’éternel.
Mais au-delà de cette sensualité exaltée, le récit suit aussi la quête salvatrice de Van Helsing, épaulé par Arthur Holmwood, frère de la première victime, dans une traque semée d’embûches. Une maîtresse vampirisée rôde la nuit, cherchant à attirer la petite Tania dans un sous-bois brumeux. Dracula, bien décidé à contaminer la compagne d’Arthur, multiplie les subterfuges pour éliminer ses adversaires. Ce pouvoir d’envoûtement inaltéré, Le Cauchemar de Dracula le doit aussi à l’élégance virile de ses deux protagonistes.
Dans le rôle du vampire, Christopher Lee livre une performance insidieuse, en aristocrate glacé au regard noyé de perversité, son corps hiératique drapé d’une cape immense. Face à lui, Peter Cushing incarne un Van Helsing loyal et pugnace, imposant par sa prestance et sa ferveur héroïque à vouloir anéantir un damné.
Mis en scène avec une virtuosité fulgurante, alliance de gothisme funèbre et de sensualité torride, LeCauchemar de Dracula illustre la vision d’un créateur convaincu du pouvoir érotique de son mythe. Tandis que deux gentlemans, au charisme souverain, impriment leur duel dantesque dans la rétine du spectateur.
Quoi de plus belle déclaration d’amour au mythe de Dracula que cette version luminescente, vouée à nous hypnotiser ad vitam aeternam ?
Photo empruntée sur Google, appartenant au site m.iphotoscrap.com
de Adrian Hoven. 1973. Allemagne/Royaume-Uni. 1h37. Avec Erica Blanc, Anton Driffing, Percy Hoven, Lukas Ammann, Jean Pierre Zola, Astrid Kilian.
FILMOGRAPHIE: Adrian Hoven est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste, né le 18 Mai 1922 en Autriche, décédé le 8 Mai 1981 en Allemagne. 1966: der Morder mit dem Seidenschal. 1968: Im Schlob der blutigen Begierde. 1970: La Marque du Diable (non crédité). 1971: Les Fantaisies amoureuses de Siegfried. 1973: La Torture. 1974: Pusteblume. 1983: Die Madchen aus der Peep Show
Un mot sur La Marque du Diable 2, retitré chez nous La Torture sur bande Vhs "VIP", tourné trois ans plus tard.
Pur produit d’exploitation, plus malsain encore, putassier, racoleur, complaisant jusqu’à la nausée. Les séquences de torture et de viol distillent leur répulsion attendue, sans vergogne.
Dommage que la réalisation, aseptisée et supervisée par Adrian Hoven (co-réalisateur du premier opus), et ce montage elliptique, ne laissent guère de place à la maîtrise. L’intrigue rachitique, elle, risque bien d’endormir les plus patients au bout d’une heure à peine.
Avec indulgence, La Marque du Diable 2 se regarde ou se redécouvre comme une curiosité vaguement sympathique, portée par une pléiade d’acteurs attachants (pour la plupart rescapés du premier volet), hélas mal exploités à travers des personnages prémâchés. Reste quelques beaux décors, domestiques ou naturels, à l’aura diffuse, et une reconstitution historique plutôt convaincante, fût-elle façonnée avec un budget de misère.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
d'Andrew Stanton. 2011. U.S.A. 2h13. Avec Taylor Kitsch, Lynn Collins, Willem Dafoe, Bryan Cranston, Mark Strong, Ciaran Hinds, Dominic West, Thomas Haden Church, Samantha Morton, James Purefoy.
Sortie salles France: 7 Mars 2012. U.S: 9 Mars 2012
FILMOGRAPHIE: Andrew Stanton est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain, né le 3 Décembre 1965 à Boston, Massachusetts. 2003: Le Monde de Nemo. 2008: Wall-E. 2012: John Carter. 2013: Monster and Cie 2 .
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D'après l'adaptation du roman d'Edgar Rice Burroughs (Une Princesse de Mars,publié en 1912) et réalisé par un spécialiste du film d'animation (Le Monde de Nemo, Wall-E de l'écurie Pixar), John Carter bénéficia d'une promotion désastreuse de la part des nouveaux dirigeants de Disney. Si bien que vendu comme un blockbuster mercantile conçu pour rameuter un public juvénile de moins de 12 ans, dévalorisé par une affiche puérile et d'un trailer compromis au simulacre, John Carter essuya finalement un échec commercial au box-office. Avec comme conséquence la démission de Rich Ross, président des Walt Disney Studios,le film étant un des plus gros budgets jamais enregistrés pour la compagnie (250 000 000 dollars !).
Le Pitch: John Carter, soldat de la guerre de sécession, se retrouve téléporté sur Mars après avoir manipulé un étrange médaillon. Débarqué sur une contrée désertique à gravité défaillante, il se surprend à se déplacer de manière furtive en perpétrant des bonds extraordinaires dans les airs. Rapidement, d'étranges créatures extra-terrestres affublées de quatre bras viennent à sa rencontre. Kidnappé de force, il se retrouve soumis à l'esclavage du peuple des Tharks. Dans une autre contrée, la princesse Dejah Thoris de la cité d'Helium est contrainte d'épouser contre son gré le roi de zodanga, Sab Thran, délibéré à éradiquer sa ville. John Carter se retrouve donc mêlé aux affrontements entre clans et devra user de bravoure pour contrecarrer les ambitions belliqueuses des guerriers de Zodanga. .
Epopée fantastique non dénuée de lyrisme et de souffle épique auprès de ses diverses batailles homériques, John Carter est un spectacle flamboyant comme on en savourait durant la sacro-sainte décennie 80. Le genre de divertissement familial intègre car entièrement voué à nous immerger dans une aventure échevelée hors du commun. Et si le scénario touffus, voir désordonné, peut parfois provoquer une certaine confusion dans l'esprit du spectateur, sa richesse formelle d'un univers dépaysant et la dimension humaine inscrite dans l'héroïsme des personnages y transcendent ses menus défauts. D'autant plus qu'en affiliant le western, le péplum, l'aventure et le space opéra, John Carter nous traduit sans excès d'esbroufe une planète rouge sur le déclin où des nations rivales se disputent un bout de terrain.
Au sein de ce conflit peuplé de guerriers pugnaces, de créatures humanoïdes et de monstres hybrides, un terrien se retrouve donc projeté sur leur galaxie en méditant sur l'intérêt à s'impliquer dans une guerre déloyale. Ses pouvoirs démesurés, permettant de se déplacer dans les airs à une vitesse vertigineuse attisera également la curiosité des clans en rivalité. Mais c'est surtout sa rencontre avec une jeune princesse asservie, livrée aux noces d'un odieux affabulateur qui lui permettra de redorer un sens à sa nouvelle existence en s'improvisant héros rédempteur.
Avec tempérance et refus de facilité spectaculaire, le réalisateur Andrew Stanton établit dans sa première partie une importance capitale à représenter ses personnages autoritaires, compromis à une guerre de clans pour la survie de la cité d'Helium. Ce florilège de protagonistes hétéroclites caractérisés par une hiérarchie drastique d'extra-terrestres opiniâtres et de leaders antinomiques renforcent son authenticité à daigner retranscrire un univers fantasmagorique plus vrai que nature ! Quand bien même des créatures extravagantes (la vaillance du chien-monstre royalement fidèle, les Thern, humanoides perfides ayant la faculté de changer d'apparence humaine ou encore les deux singes blancs déliés dans l'arène), participent autant à sa vraisemblance topographique. Et pour en revenir à la romance tourmentée entre notre héros Jet la princesse Dejah Thoris, elleaccentue également une certaine densité émotionnelle à travers leur psyché contradictoire dont l'enjeu est d'y favoriser une croisade guerrière au nom de la liberté. Or, c'est durant cette seconde partie échevelée, multipliant diverses rixes de bataille rangée (aériennes ou terriennes) que l'action intrépide s'y structure au sein de décors démesurés inscrits dans un environnement naturel non factice. .
. Dépaysant en diable, naturellement attachant, fertile en péripéties et truffé à rabord de personnages haut en couleurs, John Carter est le genre de divertissement déférent car entièrement voué à créer un univers atypique terriblement stimulant, expressif, endiablé, exaltant. En dépit de sa convention narrative néanmoins soutenue de quelques astuces judicieuses (l'alchimie du médaillon du 9è rayon, les véritables motivations des Therns et l'épilogue à rebondissements), ce spectacle familial rend honneur à l'intelligence du spectateur parce qu'il ne se complaît jamais dans une surenchère de caniveau. Suffisamment trop rare donc pour ne pas le surligner d'autant plus qu'une certaine réflexion sur la cause guerrière y est habilement dépeinte. On est donc très loin des baudruches de l'époque qui ont inondé sans vergogne notre box-office international (Battle Los Angeles, Prince of Persia, Transformers 3, le Choc des Titans, Battleship et consorts...).
de John Milius. 1973. U.S.A. 1h46. Avec Warren Oates, Ben Johnson, Harry Dean Stanton, Michelle Philips, Richard Dreyfuss.
FILMOGRAPHIE: John Milius est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 11 Avril 1944 à Saint-Louis, dans le Missouri, aux Etats-Unis. 1973: Dillinger. 1975: Le Lion et le Vent. 1978: Big Wednesday. 1982: Conan le Barbare. 1984: l'Aube Rouge. 1989: l'Adieu au Roi. 1991: Le Vol de l'Intruder.
Petit coup de coeur pour un film de gangsters que Jérome Roulon m'avait offert dernièrement. Dillinger, première réalisation de John Milius avec Warren Oates et une pléiade de comédiens aux trognes viriles. Cette évocation à feu et à sang d'un des plus célèbres gangsters des années 30 est criante de vérité dans son aspect documentaire, non dénué d'une sobre romance (ça peut aussi rappeler Bonnie and Clyde par moments, avec entre autre une texture visuelle similaire). Et bon dieu, les scènes d'actions, cinglantes, défoncent tous sur leur passage. On sera aussi étonné de l'extrême violence de certains passages, notamment l'épilogue fatalement tragique. Encore une rareté oubliée de tous, à réhabiliter d'urgence ! Dans les bacs pour une poignée d'euros !