de Mikkel Nørgaard. 2013. Danemark/Norvège/Suède/Allemagne. 1h37. Avec Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Sonja Richter, Mikkel Boe Følsgaard, Søren Pilmark, Peter Plaugborg, Lucas Lynggaard Tønnesen
Sortie en France en Vod le 27 Mars 2015
FILMOGRAPHIE: Mikkel Nørgaard est un réalisateur et scénariste suédois. 2010: Klovn: The Movie. 2013: Les enquêtes du Département V: Miséricorde. 2014: Les enquêtes du Département V: Profanation. 2015: Klovn Forever. 2020: Klovn the Final.
"Miséricorde sous pression."
Excellent thriller latent que cette première enquête danoise du Département V, d’après l’illustre roman de Jussi Adler-Olsen. Photo monochrome léchée, mise en scène studieuse, intrigue solide et substantielle : tout converge vers un climat malsain, où le huis clos exigu devient irrespirable. Le duo de flics, malgré leurs divergences de caractère, s’attache dans une solidarité rugueuse, empreinte de respect et de désir de vaincre hormis la sinistrose pesante de Karl.
Mikkel Nørgaard conte scrupuleusement son histoire vénéneuse, nourrie d’un réalisme blafard : celui d’une victime démunie, enfermée dans une chambre de pressurisation. Effet claustro garanti. Une caisse métallique hermétique qui la réduit peu à peu à une dégénérescence physique et morale, éprouvante autant pour elle que pour le spectateur, impuissant face à sa déchéance. Mais l’admiration naît de son stoïcisme, de sa rage à ne pas céder à l’agonie, malgré l’autorité intraitable d’un bourreau invisible, trafiquant sa voix derrière un micro.
Outre sa structure narrative captivante, rehaussée par la profondeur psychologique des inspecteurs résignés à résoudre l’affaire, on se laisse happer par la tension d’un final haletant, riche en altercations cruelles et en interrogations troublées. Les interprétations dépouillées, portées par des comédiens au charisme ordinaire, renforcent le réalisme de ce thriller danois qui n’oublie jamais l’émotion humaine des plus humbles. Tandis que le tueur, glacé de retenue, convoque l’aversion par sa lâcheté et son cynisme sans vergogne.
Une belle entrée en matière pour les fans de thriller adulte dénué d'humour, de fard et d'effets de manche.
— le cinéphile du cœur noir



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