(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site Imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives)
"The Toxic Avenger : entre gore potache et tendresse paternelle."
En dépit de mon instinct fureteur, je n’attendais pas grand-chose de cette réactualisation contemporaine. Or, malgré un prologue un peu lourdingue dans son comique raté, quelle surprise de me retrouver face à une attachante série B respectueuse de son modèle - même si une frange de puristes restera fidèle à la version gravée dans la mémoire des rats des vidéos. Chapoté par le même duo Troma (Michael Hertz, Lloyd Kaufman), The Toxic Avenger nouvelle mouture doit beaucoup de son charme à sa simplicité innocente. Exit toute prétention : malgré son budget plus élevé et ses acteurs familiers, ce divertissement reste aussi mal élevé que son aîné, porté par une galerie de cabotins décomplexés jusqu’à l’extravagance vrillée.
Sans jamais sombrer dans le copier-coller, The Toxic Avenger s’impose comme une déclinaison inventive, réjouissante et frétillante, bâtissant son propre univers plus futuriste que l’original, sublimé par une photo saturée inspirée de la BD. Ce côté cartoonesque, au gore vitriolé mais inoffensif, inspire une irrésistible sympathie sous l’impulsion d’un vengeur toxique au charisme étrangement persuasif. C’est l’une des vraies plus-values de cet écrin trashouille : mettre en avant un super-héros aussi grotesque que touchant, dans son design verdâtre éclatant d’une pestilence jubilatoire avec un oeil exorbité.
Étonnamment à l’aise et jamais pédant, Peter Dinklage se fond dans ce corps vitriolé avec une modestie presque paternelle, imposant une valeur affective dans sa confrontation avec son fils solitaire. Ajoutez à cela des méchants benêts tout droit sortis d’un Atomic College, des leaders mégalos aussi vulgaires qu’abrutis, et vous obtenez un climat débridé, à la fois dégénéré, déjanté et politiquement incorrect, nourri de blagues potaches et de giclées gore (parfois même musicalement rock !) qui tachent sous couvert d’une diatribe écolo bien dans l’air du temps.
Formidable moment de détente, sincère et généreux, cette nouvelle incarnation parvient à imposer sa propre personnalité dans un univers futuriste immersif, évoquant un anime joyeusement fun et crados, même si moins comique que son prédécesseur. The Toxic Avenger renaît ainsi dans la peau d’un super-héros plus expressif et empathique que son congénère originel, façonné avec une précision où aucun détail n’est laissé au hasard. Encore une belle surprise donc pour le genre horrifique, en cette année florissante digne des plus nobles souvenirs des années 80.
P.S: Restez jusqu'au dernier crédit du générique de fin !
— le cinéphile du cœur noir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire