vendredi 5 janvier 2024

Le Cercle des Neiges / La sociedad de la nieve

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Juan Antonio Bayona. 2023. Espagne/Uruguay. 2h24. Avec Enzo Vogrincic, Matías Recalt, Agustín Pardella, Tomás Wolf, Diego Vegezzi, Esteban Kukuriczka, Francisco Romero. 

Diffusion Netflix: 4 janvier 2024

FILMOGRAPHIEJuan Antonio Bayona est un réalisateur et scénariste espagnol, né en 1975 à Barcelone. 2004: Sonorama (video). 2004: 10 anos con Camela (video). 2005: Lo echamos a suertes (video). 2007: l'Orphelinat. 2012: The Impossible. 2016: Quelques minutes après minuit. 2018 : Jurassic World: Fallen Kingdom. 2023 : Le Cercle des neiges. 

Authentique cauchemar horrifique transplanté dans le cadre du survival réfrigérant, Le Cercle des Neiges retrace avec un réalisme à froid, pour ne pas dire sans anesthésie, l'histoire vraie du vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 effectué en Octobre 1972 par une équipe de Rugby au Chili. Or, après que leur appareil s'écrasa dans la cordillère des Andes, 29 survivants vont tenter de s'extirper de cet enfer enneigé en perpétrant des actes extrêmes de manière aussi désespérée qu'héroïque. Et ce en y perpétrant l'impensable auprès des plus téméraires: le cannibalisme. Eprouvant, nauséeux, fétide, viscéral, étouffant car dénué de concession à ausculter au plus près de leurs tourments moraux les profils torturés d'une poignée de survivants constamment proches de l'agonie au sein d'un no man's land sans repères, Le cercle des Neiges est autant leur chemin de croix qu'une épreuve de force de dernier ressort à tenter de s'extirper du trépas d'une rare cruauté. 

L'oeuvre glaçante, austère, crépusculaire, s'érigeant en pur film d'horreur auprès de sa mise en image insalubre où plane constamment au dessus d'eux un climat putride de désolation, de déréliction, de silence feutré, notamment au travers des visions morbides de cadavres décharnés immobilisés par la température et leur absence de vie. Les comédiens méconnus chez nous renforçant à point nommé leurs sentiments de découragements et de désir de surpassement de par leur sobriété tranchée à se fondre dans le corps de martyrs probablement condamnés d'avance. Or, à travers cette thématique essentielle de ne jamais céder au désespoir préjudiciable, l'intrigue adopte petit à petit une tournure salvatrice quasi miraculeuse lorsque les plus courageux d'entre eux vont une nouvelle fois tenter l'impossible afin de croire encore à leur plausible sauvetage. Et si l'absence d'émotions dérangea certains critiques ou spectateurs durant une grosse majorité du métrage (alors que justement cela renforce l'aspect mortifère de son climat cauchemardesque dénué de toute vie humaine / animale en dépit de leurs sombres présences), son final bouleversant demeure d'une dramaturgie névralgique à illustrer avec autant de pudeur que de dignité la nouvelle condition de ses fantômes errants applaudis comme des héros en dépit de leur morphologie décharnée. 

Partagés entre la cruauté d'éléments naturels atrabilaires se déchainant contre eux de manière impromptue (je songe aux avalanches en pagaille), animés entre l'épuisement, la maladie (nécrosée !), la soif et la famine au point d'y perpétrer le cannibalisme que nous serions nous-même contraints de perpétrer en pareille situation moribonde, Le Cercle des Neiges ne nous laisse pas indemne à nous dépeindre sans fard les bravoures suicidaires de ses survivants en berne ballotés tous azimuts. En tablant notamment sur leur foi religieuse afin d'y trouver un sens à leur condition damnée (grâce à la mort de leurs amis, ils restent en vie) que le spectateur s'interroge autant par l'entremise du réalisateur si scrupuleux d'avoir dresser sans répit leurs exploits et tragédies personnelles 2 mois de labeur durant au sein de l'immensité d'un panoramique immaculé magnifiquement cadré.  

*Bruno

Récompenses

Prix du cinéma européen 2023 :

Meilleurs maquillage et coiffure

Meilleurs effets spéciauxercle des Neo

jeudi 4 janvier 2024

La Grande course autour du Monde / The Great Race. Prix d'Argent, Moscou 1965.

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Blake Edwards. 1965. U.S.A. 2h37. Avec Tony Curtis, Natalie Wood, Jack Lemmon, Peter Falk, Keenan Wynn, Arthur O'Connell, Vivian Vance, Dorothy Provine, Larry Storch, Ross Martin, Marvin Kaplan, Hal Smith, Denver Pyle.

Sortie salles France: 17 Février 1966. U.S: 1er Juillet 1965

FILMOGRAPHIE: Blake Edwards est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 26 Juillet 1922 à Tulsa (Oklahoma), décédé le 15 Décembre 2010 à Santa Monica (Californie). 1955: Bring your smile along. 1956: Rira bien. 1957: L'Extravagant Mr Cory. 1958: Le Démon de Midi. 1958: Vacances à Paris. 1959: Opération jupons. 1960: Une seconde jeunesse. 1961: Diamants sur canapé. 1962: Allô, brigade spéciale. 1962: Le Jour du vin et des roses. 1963: La Panthère Rose. 1964: Quand l'inspecteur s'emmêle. 1965: La Grande course autour du monde. 1966: Qu'as-tu fait à la guerre, papa ? 1967: Peter Gunn, détective spéciale. 1968: La Party. 1970: Darling Lili. 1971: Deux Hommes dans l'Ouest. 1972: Opération Clandestine. 1973: Top Secret. 1975: Le Retour de la Panthère Rose. 1976: Quand la panthère rose s'emmêle. 1978: La Malédiction de la Panthère rose. 1979: Elle. 1981: S.O.B. 1982: Victor, Victoria. 1982: A la recherche de la Panthère Rose. 1983: L'Hériter de la Panthère rose. 1984: L'homme à femmes. 1984: Micki et Maude. 1986: Un sacré bordel. 1986: That's Life. 1987: Boires et Déboires. 1988: Meurtre à Hollywood. 1988: L'Amour est une grande aventure. 1991: Dans la Peau d'une blonde. 1993: Le Fils de la Panthère rose. 

Feu d'artifice luminescent d'actions, d'aventures, de romance, de cape et épée, de film musical, de film catastrophe (la tour Eiffel réduite à néant !) et de western en y dédicaçant cette conjugaison des genres au duo intemporel Laurel et Hardy, la Grande Course autour du monde est autant un hommage au cinéma muet qu'au cinéma tout court (dépaysant en diable !) si bien que le maître de la comédie déjantée Blake Edwards use et abuse (sans modération aucune !) de générosité, d'inventivité disjonctée, de délire assumé afin d'emporter le spectateur dans un vortex d'émotions résolument fringantes. 

Spectacle festoyant de tous les excès et de tous les délires au sein d'une folle course automobile entre New-York et Paris sous l'impulsion de comédiens résolument pétulants (quel naturel inné de nous retransmettre avec une ferveur ébouriffante leur soif de gagne, leur goût immodéré du bonheur, leur fureur de vivre au sein d'une harmonie à la fois sémillante et capiteuse !); Le grande course autour du monde est sans nul doute possible l'une des meilleures comédies de tous les temps d'y aligner 2h30 durant, et ce sans une once de répit, les gags les plus désopilants, les délires les plus lunaires au gré d'une succession de sketchs aussi ubuesques qu'improbables, aussi saugrenus que spectaculaires, parmi la procession d'une foule de figurants. Tant et si bien que ce cartoon live nanti de magnifiques décors (autant gothiques que féériques et naturels) inspira 3 ans plus tard la série animée Les Fous du Volant créé par Hanna et Barbera en 1968. On peut également dénoter qu'en filigrane, Blake Edwards se permet humblement d'émettre un discours sur l'émancipation féminine (il fut tourné en 65, date charnière juridique) sous la houlette d'une Nathalie Wood aussi inspirée que littéralement décomplexée. Tous les comédiens se déchainant tous azimuts face caméra (à l'instar de cet anthologique concours de tartes à la crème !) avec un peps, une appétence hystérisée infiniment survoltée. 

Divertissement tous publics à la recette infaillible aujourd'hui révolue, La Grande course autour du monde est incapable de plisser d'une ride à travers cette communion de sentiments frétillants que son auteur Blake Edwards et ses comédiens complices nous communiquent avec un grain de folie inégalé. Devrait être remboursé par la sécu. 

*Bruno

Récompenses

Festival international du film de Moscou 1965 : prix d'argent

Golden Reel Awards 1966 : Meilleur montage sonore pour Treg Brown, partagé avec L'Express du colonel Von Ryan

Oscars 1966 : Meilleurs effets sonores pour Treg Brown

mardi 2 janvier 2024

How to Have sex. Prix Un certain regard, Cannes 2023.

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Molly Manning Walker. 2023. Angleterre/Grèce. 1h31. Avec Mia McKenna-Bruce, Samuel Bottomley, Lara Peake, Daisy Jelley, Shaun Thomas, Eilidh Loan 

Sortie salles France: 15 Novembre 2023

FILMOGRAPHIEMolly Manning Walker, née le 14 septembre 1993, est une directrice de la photographie et une réalisatrice anglaise. 2023: How to have sex. 

Sprink Breaker inferno

S'il n'est pas un chef-d'oeuvre désenchanté, How to have sex est suffisamment fort, bouleversant, personnel, immersif auprès du jeu hyper naturel des acteurs et actrices méconnu(e)s que de la maîtrise de la réalisation privilégiant intelligemment la suggestion, le non-dit (tout passe par la gestuelle, le regard sentencieux pour retransmettre les émotions) pour sortir de la projo désabusé, contrarié, ému, interpellé.

L'actrice Mia McKenna-Bruce portant son immense fardeau du poids de ses épaules avec une vibrante dignité déchue.

*Bruno

vendredi 29 décembre 2023

Dream Scenario

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Kristoffer Borgli. 2023. 1h41. Avec Nicolas Cage, Julianne Nicholson, Michael Cera, Tim Meadows, Dylan Gelula, Dylan Baker, Kate Berlant

Sortie salles France: 27 Décembre 2023

FILMOGRAPHIEKristoffer Borgli est né en 1985 en Norvège. Il est réalisateur et scénariste. 2022: Sick of Myself. 2023: Dream Scenario. 

C'est effectivement génial, incroyable, complètement dingue; authentiquement culte, parfois même hilarant. Peut-être même le meilleur rôle de Cage depuis Birdy. Mais c'est aussi déroutant et déconcertant, trop cruel, trop malaisant, trop perturbant, trop éprouvant, trop étouffant, tellement triste aussi sous la mainmise du wokisme. Ce qui en dit long sur l'égoïsme de tout un chacun et cette soif d'évasion virtuelle en lieu et place de solitude existentielle.

Triste époque de synthèse...

*Bruno

mercredi 27 décembre 2023

Darby O'Gill et les Farfadets / Darby O'Gill and the Little People

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site wikipedia.org

de Robert Stevenson. 1959. U.S.A. 1h30. Avec Albert Sharpe, Janet Munro, Sean Connery, Jimmy O'Dea, Kieron Moore, Estelle Winwood, Walter Fitzgerald

Sortie salles France: 13 Juillet 1960. U.S: 26 Juin 1959

FILMOGRAPHIE: Robert Stevenson (né le 31 mars 1905 à Buxton, dans le Derbyshire en Angleterre et mort le 30 avril 1986 à Santa Barbara, en Californie) est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma britannique. 1932 : Happy Ever After. 1933 : Falling for You. 1936 : Marie Tudor. 1936 : Cerveaux de rechange. 1936 : Jack of All Trades. 1937 : Les Mines du roi Salomon. 1937 : New York Express. 1938 : Owd Bob. 1938 : The Ware Case. 1940 : Young Man's Fancy. 1940 : Return to Yesterday. 1940 : Tom Brown étudiant. 1941 : Back Street. 1942 : Jeanne de Paris. 1943 : Et la vie recommence. 1943 : Jane Eyre. 1946 : American Creed. 1947 : La Femme déshonorée. 1948 : Opium. 1949 : La Grève des dockers. 1950 : L'Étranger dans la cité. 1951 : Mon passé défendu. 1952 : Scandale à Las Vegas. 1957 : Johnny Tremain. 1957 : Fidèle Vagabond. 1959 : Darby O'Gill et les Farfadets. 1960 : L'Enlèvement de David Balfour. 1961 : Monte là-d'ssus. 1962 : Les Enfants du capitaine Grant. 1963 : Après lui, le déluge. 1964 : Les Mésaventures de Merlin Jones. 1964 : Mary Poppins. 1965 : Un neveu studieux. 1965 : L'Espion aux pattes de velours. 1967 : La Gnome-mobile. 1968 : Le Fantôme de Barbe-Noire. 1968 : Un amour de Coccinelle. 1971 : L'Apprentie sorcière. 1974 : L'Île sur le toit du monde. 1974 : Le Nouvel Amour de Coccinelle. 1975 : Objectif Lotus. 1976 : Un candidat au poil. 

Quelle jolie trouvaille que nous offre là Warning Zone avec cette production Disney oubliée de tous si bien que j'ignorai son existence ! Et quelle ne fut ma surprise de découvrir dans l'un de ses premiers rôles à l'écran le monstre sacré Sean Connery en séducteur affable et loyal tentant de courtiser la belle Katie O'Gill que Janet Munro endosse avec une force de caractère frétillante au point d'y crever l'écran. Personnellement je ne connaissais pas cette charmante actrice juvénile plutôt resplendissante par son charisme somme toute naturel et sa gaieté communicative que le spectateur approuve un sourire constant aux lèvres. Mais outre l'aspect aussi bien ludique qu'attachant de cette romance escomptée parfois compromise par un rival pédant; Darby O'Gill et les Farfadets doit sa notoriété en la présence des lutins que les FX artisanaux transcendent avec un réalisme toujours aussi sidérant plus de 65 ans après sa sortie salles. Et à ce niveau d'enchantement il faut le voir pour le croire dans à peu près 95% des séquences tournées avec un art consommé de la perfection. Il est d'ailleurs un peu regrettable de se retrouver avec un seul et unique farfadet durant une bonne heure de métrage si on élude la première demi-heure illustrant une cinquantaine de lutins accourant tous azimuts lors d'une séquence musicale éminemment entraînante, féérique, anthologique. 

Mais si l'intrigue assez prenante ne cède pas à l'ennui par l'entremise de Darby Gill, le père de Katie (qu'incarne brillamment Albert Sharpe en père sclérosé en quête de seconde jeunesse) négociant incessamment avec le roi des lutins pour un enjeu de voeux, il manque toutefois ces grains de folie vécus plus tôt de par l'absence trop prolongée des Leprechauns que l'on ne retrouvera plus durant l'aventure restante. Pour autant, et en virant subitement de ton, on ne peut qu'applaudir l'audace des Studios Disney d'incorporer au sein de son intrigue  facétieuse quelques séquences crépusculaires d'un style étonnamment horrifique. Tant et si bien que je suis resté aussi fasciné qu'impressionné par la présence de la mauvaise fée ou encore du fiacre de la mort dévalant du haut d'une montagne pour en découdre avec Darby et Katie. Et si les trucages contrairement perfectibles peuvent ici prêter à sourire auprès de la nouvelle génération, je trouve que le côté fluo qui se dégage des séquences surnaturelles procurent un effet insécure presque malaisant sous l'impulsion du pouvoir de fascination onirico-macabre. 

Tour à tour charmant, badin, frétillant, féérique, ensorcelant, Darby O'Gill et les Farfadets est un petit divertissement fort réussi pour qui apprécie les spectacles familiaux bâtis sur le sens de l'émerveillement et l'innocence des âmes d'enfant comme le soulignent vibrement nos héros en herbe pleinement impliqués dans l'aventure. Devenu aujourd'hui une rareté aussi oubliée qu'infortunée, Darby O'Gill et les Farfadets est à redécouvrir avec un oeil fureteur qui risque de vous marquer à jamais (aussi modeste soit la simplicité de son contenu il est vrai) en préservant en mémoire de surprenantes séquences bluffantes de réalisme poétique. 

*Bruno

mardi 26 décembre 2023

Ripoux contre Ripoux

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site boxofficestory.com

de Claude Zidi. 1990. France. 1h46. Avec Philippe Noiret, Thierry Lhermitte, Guy Marchand, Jean-Pierre Castaldi, Grace de Capitani, Line Renaud, Michel Aumont, Jean Benguigui, Roger Jendly 

Sortie salles France: 7 Février 1990

FILMOGRAPHIE: Claude Zidi est réalisateur et scénariste français né le 25 juillet 1934 à Paris. 1971 : Les Bidasses en folie. 1972 : Les Fous du stade. 1973 : Le Grand Bazar. 1974 : La moutarde me monte au nez. 1974 : Les Bidasses s'en vont en guerre. 1975 : La Course à l'échalote. 1976 : L'Aile ou la Cuisse. 1977 : L'Animal. 1978 : La Zizanie. 1979 : Bête mais discipliné. 1980 : Les Sous-doués. 1980 : Inspecteur la Bavure. 1982 : Les Sous-doués en vacances. 1983 : Banzaï. 1984 : Les Ripoux. 1985 : Les Rois du gag. 1987 : Association de malfaiteurs. 1988 : Deux. 1989 : Ripoux contre ripoux. 1991 : La Totale ! 1993 : Profil bas. 1997 : Arlette. 1999 : Astérix et Obélix contre César. 2001 : La Boîte. 2003 : Ripoux 3. 2011: Les Ripoux anonymes, série coréalisée avec son fils Julien Zidi.

Si Ripoux contre Ripoux n'arrive évidemment pas à la cheville de son modèle devenu depuis un grand classique de la comédie populaire, Claude Zidi a su toutefois préserver un certain savoir-faire dans la mise en scène assez scrupuleuse, dans sa direction d'acteurs attentionnée et dans sa sincérité à raconter une nouvelle intrigue se situant à mi-chemin du 1er opus si j'ose dire (il ne s'agit donc ni d'une séquelle ni d'un remake mais d'un midquel !), pour rendre une copie tout à fait fréquentable sans céder à l'ennui. Et si effectivement cette seconde partie demeure moins drôle, moins passionnante et moins palpitante (quoique la dernière demi-heure est particulièrement réussie dans l'élaboration d'un stratagème assez retors afin d'y alpaguer les nouveaux adversaires de François et René encore plus ripoux qu'eux), Ripoux contre Ripoux suscite fréquemment charme, humour, tendresse, espièglerie et sympathie sous l'impulsion d'acteurs notoires aussi impliqués qu'au préalable (Noiret / Lhermitte sont donc aussi attachants à travers leur solidarité amiteuse indéfectible émaillée de dissensions houleuses lorsque ce dernier décide de devenir un honnête commissaire). 

Sans compter une poignée de seconds-rôles communément convaincants pour rendre compte de l'aspect ludique de l'intrigue assez efficacement soutenue, notamment auprès de plages de tendresse romantiques qui nous manquent tant aujourd'hui à travers la comédie mainstream. Tant auprès de Line Renaud étonnamment juste et naturelle en belle de nuit au grand coeur, de la gironde et sémillante Grace de Capitani en courtisane fervente amoureuse de François que de Jean-Claude Brialy en banquier discrètement véreux à deux doigts de chavirer ou encore de Jean Benguigui en propriétaire homo gérant d'un peep-show parisien. Quant aux présences majeures de Guy Marchand et de Jean-Pierre Castaldi que l'on n'attendaient point ici, ils forment sans ambages un tandem de ripoux sans vergogne particulièrement rapaces, détendus, insatiables, goguenards à duper une petite délinquance francilienne, ancienne famille officieuse de François et René sur le point de leur prêter main forte dans leur fâcheuse posture pécuniaire. On retrouve également pour renforcer son noble climat de fidélité amicale et de passion amoureuse la partition mélancolique de Francis Lai esquissant à nouveau avec fluidité les séquences intimistes fondées sur la simplicité des sentiments de chaudes retrouvailles et la peur de l'échec. 

Non franchement, Ripoux contre Ripoux est un honnête divertissement aussi affable qu'on aurait tort de bouder aujourd'hui. En tenant compte aussi de la nostalgie de cette époque révolue que le spectateur, impliqué, perçoit avec sensibilité, amertume, quiétude, exaltation, qui plus est un sourire salvateur au terme du générique final. D'ailleurs le film cumulera quand même à sa sortie 2 910 070 entrées contre 5 882 397 amassés 6 ans plus tôt. 

Ci-joint la chronique des Ripouxhttp://brunomatei.blogspot.fr/…/les-ripoux-cesar-du-meilleu…

*Bruno
2èx

vendredi 22 décembre 2023

Top 17 / Flop 2023

 1: Ex-aecquo


2: Ex-aecquo  

                 
3: Ex-aecquo


4: Ex-aecquo

                                                                                                                             
Quatuor de Coups de coeur: 

                      

              
      Dans le désordre: 






Bonus: 



FLOP 2023