jeudi 26 décembre 2024

TOP 12 / FLOP CINE, 2024 (+ Séries TV). Cuvée d'exception !

                                          Top 1 ex-aecquo :

                         
                                         Top 2 ex-aecquo:

                                        
                                                    Top 3

                                                                                        
                                                                               En vrac

                           
                 

Le film que je n'ai pas vu mais qui pourrait se retrouver dans mon classement : 


                 Ci-joint Bonus inmanquables, 2024 :

                  

                   

                 

                         




                             Les bonnes surprises:

                              

                 
                                                             
                                          LES FLOPS 2024: 

  

   

   

    

        Coups de coeur SERIES TV: 

        



Séries "rétro" découvertes, coup de coeur: 

              

mardi 24 décembre 2024

Ivanhoe

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site themoviedb.org

de Richard Thorpe. 1952. U.S.A. 1h46. Avec Jean-Claude Michel, Robert Taylor, Finlay Currie, Emlyn Williams, May Hallatt, Joan Fontaine, Felix Aylmer, Elizabeth Taylor.

Sortie salles France: 19 Décembre 1952. U.S: 31 Juillet 1952

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Richard Thorpe est un réalisateur, scénariste, monteur et acteur américain né le 24 février 1896 à Hutchinson, décédé le 1er mai 1991 à Palm Springs.1936 : Tarzan s'évade. 1939 : Tarzan trouve un fils. 1941 : Le Trésor de Tarzan. 1942 : Les Aventures de Tarzan à New York. 1949 : Lassie perd et gagne. 1950 : La Main noire. 1950 : Trois petits mots. 1951 : La Vallée de la vengeance. 1951 : Le Grand Caruso. 1951 : It's a Big Country. 1951 : Le Droit de tuer. 1952 : L'Homme à la carabine. 1952 : Ivanhoé. 1952 : Le Prisonnier de Zenda. 1953 : Les Chevaliers de la Table ronde. 1953 : La fille qui avait tout. 1953 : La Perle noire. 1954 : Le Prince étudiant. 1954 : Athena. 1955 : Le Fils prodigue. 1955 : Les Aventures de Quentin Durward. 1957 : Contrebande au Caire. 1957 : Dix mille chambres à coucher. 1957 : Le Rock du bagne. 1959 : La Maison des 7 faucons. 1959 : Les Aventuriers du Kilimandjaro. 1961 : Branle-bas au casino. 1961 : Les Tartares. 1962 : La Guerre en dentelles. 1963 : L'Idole d'Acapulco. 1963 : En suivant mon cœur ! 1964 : The Golden Head. 1965 : L'aventure est au large. 1965 : Chambre à part. 1967 : Le Pistolero de la rivière rouge. 1967 : L'Énigme du scorpion. 

Quand le cinéma populaire renoue avec la noblesse de l'illusion. 

Un superbe spectacle historique digne de "la Dernière Séance" avec son lot de combats au javelot particulièrement impressionnants (qui me saisit tellement mieux que n'importe quel opus hyperbolique de Fast and Furious), ses duels à la hache et au goupillon, son assaut massif sur le château avec moult figurants, sa romance impossible en forme de trio infortuné (Elisabeth Taylor transperce l'écran de ses yeux azur avec une innocence somme toute chrétienne), ses thèmes sur l'honneur, la cohésion, le sens du devoir patriotique, la bravoure, l'abnégation (avec un témoignage en filigrane sur la chasse aux sorcières), le pardon (les rapports père/fils concernant Ivanhoé), son rutilant Technicolor aujourd'hui révolu, le charisme viril de ses acteurs de l'ancienne école (Rod Taylor en tête évidemment en Ivanhoé loyal étonnamment vulnérable !). Le tout emballé par un Richard Thorpe avisé prenant tout son temps à planter son intrigue, son univers naturel et ses preux personnages avec un art consommé de l'artisanat. D'où son charme désuet qui nous enrobe dans un linceul doux et réchauffant. Ad vitam aeternam.


*Bruno
3èx. vf

lundi 23 décembre 2024

Amal

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jawad Rhalib. 2023. Belgique. 1h52. Avec Lubna Azabal, Fabrizio Rongione, Catherine Salée, Kenza Benboutcha, Ethelle Gonzalez Lardued, Johan Heldenbergh, Babetida Sadjo.

Sortie salles France: 17 Avril 2024. Belgique: 7 Février 2024

FILMOGRAPHIEJawad Rhalib (né en 1965 au Maroc) est un cinéaste belgo-marocain habitant en Belgique1. 2014 : 7 rue de la Folie. 2016 : Insoumise (prix du jury au festival international du film de Marrakech). 2023 : Amal : Un esprit libre. 

Top 2024

Un uppercut émétique que ce film engagé, puissant cri d'alarme contre l'homophobie du point de vue d'un Islamisme radical "enseignant" (!!!) qui infecte nos (écoles, collèges) lycées dans leur conquête idéologique aussi intolérante et irresponsable que "meurtrière". 

Et l'action a beau se dérouler en Belgique, le contexte scolaire et son climat nauséeux à la fois oppressant, tendu, glaçant, terrifiant, fait inévitablement écho au profil iconique de Samuel Paty pour sa pédagogie libertaire du "vivre ensemble". 

Les comédiens belges, dénués de diction théâtrale (acting français, prenez en de la graine svp !), vivent leur rôle plus qu'ils ne jouent de manière enragée, résignée, pour ne pas dire organique. Alors que la mise en scène documentée nous ébranle sans fard pour la description limpide (car allant droit à l'essentiel) des confrontations houleuses entre professeurs, élèves, et même parents d'élève dont certains dépendent de leur dérive religieuse sectaire. Des règlements de compte verbaux intolérables suscitant incessamment auprès des protagonistes et du spectateur totalement impliqué colère, haine, rage, dégoût faute de ses dissensions morales en perdition, si bien que personne n'en sortira vainqueur. 


On sort évidemment de la projo abasourdi par sa dramaturgie sciemment prévisible (dès les 45 premières minutes on se dit fatalement que tout cela se terminera de la manière la plus tragique), tout en clamant intérieurement notre rage contre le laxisme de nos dirigeants politiques (et directeurs d'établissement scolaire !) à soumettre (parce que c'est plus facile de se débarrasser du problème) l'inversion des valeurs pour les rapports de force (si inéquitables) entre coupable et victime. 

Dommage qu'aucun enseignant (tant en France qu'en Belgique probablement) n'osera diffuser cette implacable charge contre le Jihad (souvent interprété de manière contradictoire dans le monde musulman avec réécritures et manipulations de la part d'autorités publiques comme le démontre l'un des antagonistes du film) au sein de leur propre classe pour y débattre ensuite avec les élèves ? 

On peut également rajouter que le signataire du métrage Jawad Rhalib est un cinéaste belgo-marocain résidant en Belgique et qu'il est un adepte des thèmes des droits de l'homme et de la religion à travers sa filmo.


*Bruno

Récompenses: Festival du film Nuits noires de Tallinn 2023 : meilleure actrice pour Lubna Azabal
Les Œillades 2023, festival du film francophone d'Albi : prix du public.

P.S: Merci pour la recommandation Jean-Marc Micciche.

jeudi 19 décembre 2024

Supergrave / Superbad

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Greg Mottola. 2007. U.S.A. 1h58 (version non censurée). Avec Jonah Hill, Michael Cera, Christopher Mintz-Plasse, Bill Hader, Seth Rogen, Emma Stone, Martha MacIsaac, Joe Lo Truglio.

Sortie salles France: 31 Octobre 2007

FILMOGRAPHIEGreg Mottola (né le 11 juillet 19641 à Dix Hills, dans l'État de New York) est un réalisateur, scénariste, producteur de cinéma et acteur américain. 1989 : Swingin' in The Painters' Room (court métrage). 1996 : En route vers Manhattan (The Daytrippers). 2007 : SuperGrave (Superbad). 2009 : Adventureland : Un job d'été à éviter (Adventureland). 2011 : Paul. 2016 : Les Espions d'à côté (Keeping Up With The Joneses). 2022 : Avoue, Fletch. 


Si la première demi-heure augure un divertissement un poil standard auprès de la mise en place de sa faiblarde intrigue (3 acolytes juvéniles se donnent pour mission de trouver de l'alcool pour la réunion d'une soirée festive en bonne et due forme) et de ses personnages acnéens dévergondés, Supergrave est ce que j'ai vu de plus hilarant (au point d'en avoir mal au bide par moments !) en terme de Teen Movie à la fois potache et débridé. 

Si bien qu'il s'agit d'un énorme délire en roue libre aussi vulgaire (attention aux dialogues crus rigoureusement corsés !) que couillu et intelligent car assumant pleinement ses intentions provocatrices sous l'impulsion du politiquement incorrect et de la raillerie jamais irrévérencieuse. Comme le surlignent d'ailleurs les 2 flics bornés les plus déjantés vus à l'écran (crises de fou rire assurées lors de leur escapade urbaine en compagnie d'un de nos 3 ados prise en otage malgré lui). 


Or, en alignant les gags les plus cintrés et hilarants au rythme d'une virée nocturne totalement hallucinée où sexe, bagarres, alcool coulent à flot, Supergrave laisse finalement transparaître une réelle tendresse auprès de nos 3 ados lubriques jouant les gros durs auprès de la ligue féminine (pour mieux les courtiser) avec une maladresse candide sensiblement irrésistible.  

Chef-d'oeuvre d'un (sous-)genre trop souvent mal aimé (pour ma part il reste le number 1 du Teen movie comique) auprès de son cocktail survitaminé de rires gras proche du cartoon (vitriolé), d'actions improbables (l'équipée policière), de vulgarité assumée et de sexe frétillant, Supergrave extériorise une pêche de tous les diables au fil de son enchaînement quasi ininterrompu de délires impayables passée la 1ère demi-heure plutôt trompeuse.


Un régal roboratif à privilégier en version non censurée (1h58 au compteur).

*Bruno
2èx. vf

mercredi 18 décembre 2024

Chantons sous la pluie / Singin' in the Rain

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Stanley Donen. 1952. U.S.A. 1h43. Avec Gene Kelly, Debbie Reynolds, Donald O'Connor, Jean Hagen. 

Sortie salles France: 11 Septembre 1953. U.S: 11 Avril 1952

FILMOGRAPHIEStanley Donen est un réalisateur américain né le 13 avril 1924 à Columbia (Caroline du Sud) et mort le 21 février 2019 à New York. 1949 : Un jour à New York. 1951 : Mariage royal. 1952 : Ruse d'amour. 1952 : Chantons sous la pluie. 1952 : L'Intrépide. 1954 : Donnez-lui une chance. 1954 : Les Sept Femmes de Barbe-Rousse. 1954 : Au fond de mon cœur. 1955 : Beau fixe sur New York. 1955 : L'Étranger au paradis. 1957 : Drôle de frimousse. 1957 : Pique-nique en pyjama. 1957 : Embrasse-la pour moi. 1958 : Indiscret. 1958 : Cette satanée Lola. 1960 : Chérie recommençons. 1960 : Un cadeau pour le patron. 1960 : Ailleurs l'herbe est plus verte. 1963 : Charade. 1966 : Arabesque. 1967 : Voyage à deux. 1967 : Fantasmes. 1969 : L'Escalier. 1974 : Le Petit Prince. 1975 : Les Aventuriers du Lucky Lady. 1978 : Folie Folie. 1980 : Saturn 3. 1984 : C'est la faute à Rio . 


« Le bonheur est une étincelle d’amour qui éclate de rire. »
Découvrir pour la toute première fois (jamais trop tard qu'il disait, c'est bien connu !) Chantons sous la pluie près de 75 ans après sa sortie prouve à quel point le cinéma est un (7è) art alchimique dépassant parfois la raison lorsque nous avions affaire à un écrin aussi luminescent. Si bien qu'il est impossible de contempler non sans émotion, sans cette espèce de stupeur de gosse (retrouvée !) ses chorégraphies entêtantes réglées au millimètre par des artistes prodiges innées à se projetés sur un plateau de tournage touché par la grâce. C'est dire si Chantons sous la pluie est une fête de chaque instant, un arc en ciel fulgurant déclarant notamment sa flamme à la modernité du cinéma "parlant" alors à ses prémices. Une fête du cinéma auditif donc, un hymne à la vie, à l'amour et à l'insouciance à travers sa philosophie décomplexée d'y transcender la morosité en apprenant à cadencer des pas de claquettes sous un parapluie aqueux.


Illuminé de la spontanéité des comédiens fringants chantant et dansant à l'unisson sans jamais éprouver soupçon de relâchement (c'est l'inverse qui se produit au fil du cheminement narratif en crescendo émotif !), Chantons sous la pluie est l'incarnation de la féérie la plus exaltante sous la houlette de Stanley Donen / Gene Kelly à leur acmé mutuelle. Les compères rigoureusement complices communiant les clins d'oeil au cinéma muet puis au parlant en rendant également hommage aux doubleurs du 7è art prêtant leur diction vocale pour y parfaire leur projet (ici) musical. Vortex inépuisable d'émotions frétillantes au rythme de gags, instants de tendresse, fantaisies, amitiés (la complémentarité fusionnelle entre Donald et Cosmo) et romances éperdues que se disputent deux comédiennes pour les mirettes d'un Gene Kelly transi d'aubaine, Chantons sous la pluie table sur la simplicité d'une trame universelle pour emporter la mise. 


Car il s'agit bien de passion de sentiments sémillants (tant pour la danse, la musique, le bonheur et les conflits amoureux) que l'on nous dépeint sous un déluge de plages musicales toutes plus anthologiques les unes que les autres. Si bien que l'on verse parfois des larmes de bonheur jusqu'au final festoyant nous suscitant pour un peu la mine désolée de quitter aussi brièvement cette symphonie de l'épanouissement le plus noble jusqu'à l'ultime limite du fameux The End inscrit en or sur l'écran d'une désarmante innocence. De là à dire qu'effectivement Chantons sous la pluie est l'un des plus beaux films du monde, l'un des spectacles les plus gracieux et homogènes qui soit, il n'y a qu'un pas. Mon plus vibrant cadeau de noël "2024" que j'imprime d'une pierre blanche.

*Bruno
Vostf

Infos subsidiaires issues de Wikipedia
Le film prend son statut de film culte avec le temps et surtout à force de diffusions à la télévision, surtout à partir des années 1960 et de la télévision en couleurs. Il atteint son apogée dans les années 1970, lors desquelles il fait l'objet de nombreuses analyses par des universitaires et des auteurs célèbres. Pauline Kael en fait « probablement le film musical américain le plus agréable à regarder »s .

En 1974, la MGM sort That's Entertainment!, un film de compilation de ses meilleurs succès de comédie musicale. C'est là que Chantons sous la pluie revient sur le devant de la scène, quand Fred Astaire présente le numéro de Gene Kelly en le qualifiant de numéro classique et inoubliable et que Frank Sinatra qualifie le film de meilleure comédie musicale de tous les tempss. L'année suivante, le film est à l'affiche du Radio City Music Hall de New York pendant une semaines.

À partir du milieu des années 1970, Chantons sous la pluie est de plus en plus souvent cité comme la comédie musicale préférée dans les sondages.

Classement
Le film est régulièrement qualifié de meilleure comédie musicale de tous les temps, mais n'apparaît pas immédiatement dans les classements de meilleurs films. En 1962, seule une personne mentionne Chantons sous la pluie dans le classement décennal du magazine Sight and Sound, et cinq personnes font de même dix ans plus tards. Il devient première comédie musicale de son classement (et quatrième film) en 1982, y reste quatre éditions d'affilée et intègre deux fois le top 10 tous genres confondus.

En 1998, l'American Film Institute estime que le film est la meilleure comédie musicale de tous les temps et le place dixième de son classement général. En 2007, il est cinquième au classement générals. La même année, le film est à la cinquième place du top 100 des meilleurs films établi par l'American Film Institute. En 2008, il est huitième de la lise des meilleurs films de tous les temps d'Empire.

mercredi 11 décembre 2024

La nuit se traîne. 2024 : Festival Nouvelles Vagues de Biarritz : prix du public.

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Michiel Blanchart. 2024. France/Belgique. 1h37. Avec Jonathan Feltre, Natacha Krief, Jonas Bloquet, Romain Duris, Mustii, Sam Louwyck.

Sortie salles France: 28 Août 2024. Belgique: 4 Septembre 2024.

FILMOGRAPHIE: Michiel Blanchart, né en 19931,2 à Louvain3, est un réalisateur et scénariste belge. 2014 : L'Annonce (court métrage). 2015-2016 : Lulu (court métrage). 2017 : Dynaman (court métrage). 2018 : Cul (court métrage). 2019 : La Vague (série), coréalisé avec Stéphane Hénocque. 2020 : T'es morte Hélène (court métrage). 2024 : La nuit se traîne (long métrage).


Survival urbain d'une redoutable efficacité, tant auprès des scènes d'action aussi inventives que vertigineuses, de son incroyable montage à couper au rasoir que de la conduite du récit difficilement prévisible, La Nuit de traîne est une production franco-belge (mais réalisé par le belge Michiel Blanchart) menée sans temps morts d'après ses influences ricaines ultra musclées. Pour autant, l'action jamais gratuite reste au service du périple à perdre haleine que l'acteur Jonathan Feltre soulève à bout de bras dans sa fonction soumise de bête traquée tous azimuts après s'être défendu lors d'une violente altercation particulièrement raciste. Dénue de diction théâtrale, les comédiens méconnus chez nous parviennent facilement à nous impliquer au sein de leur chasse à l'homme sous l'impulsion d'un Romain Duris monolithique en leader à la fois impassible, renfrogné, radical, si bien que l'on oublie fissa l'illustre acteur qu'il symbolise chez nous de manière autrement décontractée. 


Ainsi donc, illuminé d'une photo à la fois ocre et sépia au sein de l'aire nocturne d'un Bruxelles quelque peu humecté, La Nuit se traine ne manque pas non plus d'atmosphère envoûtante lors des moments les plus intimistes impeccablement cadrés à travers son souci formel géométrique. L'oeuvre indépendante à la réalisation étonnamment maîtrisée affichant un esprit de série B effrontée auprès de son anti-manichéisme politiquement incorrect. A l'instar de son surprenant final (à une incohérence près pour l'évasion furtive d'un personnage) insufflant un suspense modestement haletant pour la survie d'anti-héros à 2 doigts de trépasser et avant que le générique ne se décide brutalement de couper court à la tragédie. Le tout sobrement illustré sous un contexte social de manifestation insurrectionnelle afin d'y pointer du doigt l'abus de pouvoir et les violences policières à travers une idéologie raciste. 


Oeuvre coup de poing tributaire du divertissement par excellence, La nuit se traîne ne manque ni de caractère ni de souffle épique pour s'extirper du produit standard bankable que Michiel Blanchart se refuse radicalement à singer. 

*Bruno

Récompenses:
Festival International du Film de Biarritz - Nouvelles Vagues 2024 : Prix du public
Festival de Rome 2024: Prix du jury

Info subsidiaire: Le tournage eut lieu à Bruxelles pendant 35 jours entre mars et avril 2023

mardi 10 décembre 2024

Hérétic

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Scott Beck et Bryan Woods. 2024. U.S.A. 1h51. Avec Hugh Grant, Chloe East, Sophie Thatcher, Topher Grace, Elle Young.

Sortie salles France: 27 Novembre 2024.

FILMOGRAPHIE: Scott Beck est né le 22 octobre 1984 dans le Colorado, États-Unis. Il est scénariste et producteur. Bryan Woods est né le 14 septembre 1984 en Iowa, États-Unis. Il est scénariste et producteur. 2006: The Bride Wore Blood2012: Spread. 2015: Nightlight. 2019: Haunt. 2023: La Terre d'avant. 2024: Hérétic. 


"Nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont, nous les voyons telles que nous sommes"
Formidable surprise que cette prod A24 réalisée par les compères Scott Beck / Bryan Woods parfaitement inspirés à nous concocter un jeu de dupe et de manipulation à l'instar d'un Monopoly grandeur nature fortement imprégné de mysticisme et de religion. Si bien que 2 jeunes mormones vont se retrouver séquestrées dans la demeure labyrinthique d'un étrange homme solitaire de prime abord acort. Ainsi, durant la quasi totalité du récit, ce dernier n'aura de cesse de jouer avec les croyances de celles-ci livrées à un terrible dilemme (croyance / incroyance) pour s'efforcer d'y trouver une résolution de secours dans leur condition recluse. Brillamment interprété par 2 actrices juvéniles sciemment dociles et candides auprès de leur fidélité pieuse, elles parviennent instinctivement à provoquer empathie, émoi, affectation à travers leur fragilité démunie bientôt récupérée d'un redoutable instinct de survie auprès de leur intelligence commune à départager la part de vrai et de faux auprès de la parole biaisée (ou pas !) d'un maître chanteur perfide. C'est donc ici une proposition horrifique particulièrement retorse auquel nous avions affaire sous la mainmise d'un Hugh Grant quasi méconnaissable puisque à contre-emploi de ses rôles altruistes de grand séducteur british. 


L'acteur se délectant à imposer une force tranquille glaçante auprès de son amabilité trompeuse davantage en roue libre dans son désir d'oppresser ses hôtes féminines entièrement vouée à leur cause divine. Or, tout le périple psychologique constituera à les opposer (toujours plus rudement) à leurs propres croyances en faisant intervenir un pion capital dont je tairai l'indice. Particulièrement maîtrisé auprès de sa mise en scène studieuse décryptant les regards troubles, insécures, angoissés; et filmant avec soin formel une demeure formica toujours plus fuligineuse, pour ne pas dire pestilentielle, Heretic passionne, inquiète, angoisse de par sa montée de la pression cérébrale tout en tablant notamment sur quelques rebondissements hallucinés qui culminera vers une splendide image équivoque à la fois bouleversante, cruelle et optimiste. Un final en demi-teinte qui ne plaira assurément pas selon les propres croyances de tout un chacun mais qui, selon mon humble avis idéologique, tend à rassembler, étreindre, préserver une lueur d'espoir auprès des âmes galvaudées (qu'elles soient légitimes ou maléfiques) mis à mal par un destin nécessaire à la compréhension du monde selon notre observation somme toute personnelle. 


Huis-clos horrifique en mode survival psychologique à perdre haleine, Heretic joue dans la cour des grands à considérer le genre tel un sacerdoce dans sa capacité studieuse à faire frissonner sans fard tout en nous triturant les méninges sur notre perception de la réalité avec une insolente efficacité. Aussi cruel et douloureux que beau et bouleversant soit son contenu hérétique. 

*Bruno
Vost. 4K

Ci-joint l'avis de Pascal Frezzato:

Heretic est un thriller intelligent qui detruit toutes formes de religion et j'adore ca !!
On ne va pas mentir, l'addition "Hugh Grant + A24 + Scott Beck & Bryan Woods" était très alléchante. Évidemment, le tournant jubilatoire pris par la carrière du génial premier terme, s'éclatant à casser son image de séducteur de comédies romantiques dans des rôles toujours plus inattendus ces dernières années, était déjà irrésistible en soi. Mais alors l'imaginer en psychopathe dans un film de genre marqué du gage de qualité A24 (et on connaît la capacité du studio à étonner niveau propositions hors norme en la matière !) rendait le visionnage de cet "Heretic" obligatoire ! 
Ce film m’a captivé par l’audace de son scénario, brillant et non conventionnel, qui explore avec pertinence et un nihilisme assumé la complexité des croyances religieuses. le detricotage de toutes ces stupides religion est jouissif et tellement vrai au final (des copies de copies de copies...)Mr Reed (hugh grant à son top  un de ses meilleur rôle pour moi ) va critiquer et démonter ouvertement les religions et les pratiquants lors d'une scène à la fois jouissive et malaisante. En prenant comme exemple le Monopoly et la chanson "Creep", il va expliquer le concept "d'itérations" que l'on retrouve dans les différentes religions. Cette scène est extrêmement importante pour le message du film puisque l'on comprendra plus tard que sa maison est la matérialisation de ces itérations.
Tout y semble pensé pour bousculer, questionner et inviter à la réflexion sans sombrer dans le manichéisme. Mais ce qui élève réellement l’œuvre, c’est la performance exceptionnelle de Hugh Grant. Nuancé, incisif et charismatique, il insuffle à son personnage une profondeur remarquable. Une œuvre qui brille par son écriture.
Scott Beck et Bryan Woods qui signe un Thriller Psychologique Horrifique a la fois Anxiogène, Effrayant, Diabolique et Brillant qui s’avère comme l'un des Films Épouvantes les plus Réussis et Surprenant de l'année a ne pas manquer. et bon la performance de Grant qui est excellente !!

mardi 3 décembre 2024

Conclave

                                                Photo empruntée sur Google appartenant au site Imdb.com

de Edward Berger. 2024. U.S.A/Angleterre. 2h01. Avec Ralph Fiennes, Stanley Tucci, John Lithgow, Isabella Rossellini, Lucian Msamati, Carlos Diehz, Sergio Castellitto.

Sortie salles France: 4 Décembre 2024

FILMOGRAPHIE: Edward Berger est un réalisateur, producteur et scénariste allemand né en 1970 à Wolfsburg, Lower Saxony. 2001: Frau2 sucht HappyEnd. 1998 Gomez - Kopf oder Zahl. 1995: Wanderbread. 1994 Smelly Dinners. 1993 Sidewalk Hotel. 1992 Strait-Jacket. 2007: Windland (TV Movie). 2012: Mutter muss weg (TV Movie). 2011 Ein guter Sommer (TV Movie). 2014: Jack. 2019: All my loving. 2022: A l'Ouest rien de nouveau. 2024: Conclave. 


Convoitise, émulation, soif de pouvoir, suprématie, poids de la responsabilité morale sont les métaphores politiques pour condenser Conclave en prime d'aborder en filigrane les guerres de religion, le communautarisme et le droit à la différence à travers sa réflexion spirituelle remise en question. 
Visuellement sublime et élégamment réalisé dans son souci stylisé, le suspense Hitchcockien entretenu durant tout le conflit ne laisse que peu de place à l'accalmie psychologique tant la mise en scène d'Edward Berger (nous confirmant aujourd'hui qu'A l'ouest rien de nouveau n'était point un accident) regorge de brio à instaurer une tension latente qui ira crescendo jusqu'au revirement salvateur. Et ce passée une guerre des mots aussi belliqueux que préjudiciables afin d'honorer le trône du nouveau pape moralement irréprochable. Or, quel candidat peut se targuer de bénéficier d'une parole divine aussi tolérante qu'universelle ?


Les acteurs sclérosés vivent plus qu'ils ne jouent leur fonction cardinale sous la houlette d'un Ralph Fiennes habité d'une contrariété réservée. La partition monocorde habilement discrète mais quasi permanente ne fait que renforcer l'ambiance ombrageuse de cette curie romaine compromise de lourds secrets et de silence trop diffus pour être honnête. 

Conclave honorant la parole démiurge du point de vue tant cynique du patriarche avide d'autorité, de gloire, d'indépendance suprême. A moins que l'espoir ne perce pour de jours meilleurs auprès d'une voix céleste pacifique se refusant toute illusion de notoriété...

*Bruno

lundi 2 décembre 2024

Juré N°2 / Juror #2

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Clint Eastwood. 2024. U.S.A. 1h54. Avec Nicholas Hoult, Toni Collette, J. K. Simmons, Zoey Deutch, Kiefer Sutherland, Chris Messina, Gabriel Basso, Leslie Bibb, Cedric Yarbrough, Francesca Eastwood.

Sortie salles France: 30 Octobre 2024.

FILMOGRAPHIE: Clint Eastwood est un acteur, réalisateur, compositeur et producteur américain, né le 31 Mai 1930 à San Francisco, dans l'Etat de Californie. 1971: Un Frisson dans la Nuit. 1973: L'Homme des Hautes Plaines. 1973: Breezy. 1975: La Sanction. 1976: Josey Wales, Hors la Loi. 1977: L'Epreuve de Force. 1980: Bronco Billy. 1982: Firefox, l'arme absolue. 1982: Honkytonk Man. 1983: Sudden Impact. 1985: Pale Rider. 1986: Le Maître de Guerre. 1988: Bird. 1990: Chasseur Blanc, Coeur Noir. 1990: Le Relève. 1992: Impitoyable. 1993: Un Monde Parfait. 1995: Sur la route de Madison. 1997: Les Pleins Pouvoirs. 1997: Minuit dans le jardin du bien et du mal. 1999: Jugé Coupable. 2000: Space Cowboys. 2002: Créance de sang. 2003: Mystic River. 2004: Million Dollar Baby. 2006: Mémoires de nos pères. 2006: Lettres d'Iwo Jima. 2008: L'Echange. 2008: Gran Torino. 2009: Invictus. 2010: Au-delà. 2011: J. Edgar. 2014: Jersey Boys. 2015: American Sniper. 2016: Sully. 2017: 2018: Le 15h17 pour Paris. 2018: La Mule. 2021: Cry Macho. 2424: Juré N°2. 


Un excellent Eastwood, une histoire forte, un acteur expressif dans le non-dit, une ambiguïté morale qui chemine jusqu'au final en suspens qui déconcertera une frange de spectateurs.

*Bruno