Quand j’ai revu Les 101 Dalmatiens hier soir pour la seconde fois uniquement, j’ai été saisi par cet enchantement permanent, seconde après seconde. La magie de Disney est imprimée dans la pellicule comme jamais. À tel point que je considère ce film comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de Walt Disney. Tout y transpire une évidence lumineuse : l’humour badin, omniprésent, la poésie, le pouvoir d’enchantement irrésistible suscité par ces chiots dalmatiens terriblement expressifs, mais aussi par leurs propriétaires, ce couple profondément humain, tendre et sincère, militant pour la cause animale avec amour indéfectible.
J’aime également beaucoup, en filigrane, cette forme de plaidoirie contre la fourrure animale, incarnée par l’une des plus grandes méchantes de l’histoire de Disney : Cruella, toujours drapée dans son manteau de fourrure, silhouette glaciale et obsessionnelle à la limite d'une figure horrifique. Le film ne moralise jamais frontalement, mais son message s’impose avec une clarté redoutable.
L’implication émotionnelle est totale, notamment dans les séquences d’action. La poursuite finale en voiture est d’une folie extravagante, presque démente, comme rarement dans un film d’animation Disney. On est happé, impressionné, littéralement emporté. Certes, l’histoire reste assez simple - deux malfaiteurs, magnifiquement dessinés, dérobent les quinze chiots pour le compte de Cruella - mais cette simplicité devient une force émotionnelle. Le récit avance avec une efficacité implacable, les rebondissements surgissent de manière quasi métronomique, toujours au bon moment, dans la juste mesure de ne pas épater la galerie.
J’ai aussi adoré ce détail cocasse et délicieux : les chiots sont de véritables cinéphiles. Ils regardent à la télévision des films animaliers, et cette mise en abyme, à la fois drôle, tendre et poétique, m’a profondément touché.
Et que dire de plus, si ce n’est que la magie Disney transparaît à chaque plan. Les 101 Dalmatiens est d’ailleurs le premier film à avoir utilisé la xérographie en animation, un procédé d’impression issu de la photocopie et de l’impression laser. Sans cette technique, le film n’aurait tout simplement jamais pu exister, tant le nombre de chiens à animer était colossal. À l’écran, cette profusion est impressionnante : d’abord quinze, puis peu à peu, jusqu’à ce chiffre mythique de cent un. Une idée aussi folle que génialement justifiée.
Un pur chef-d’œuvre de Walt Disney donc, traversé d'une émotion candide et pure, exaltante, loufoque, profondément épanouissante - un divertissement bienveillant qui continue de battre comme un cœur vivant, intact, éternel près de 70 ans après sa sortie.
— le cinéphile du cœur noir 🖤

















