mardi 13 août 2013

The last will and Testament of Rosalind Leigh

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site solarvip.info

de Rodrigo Gudino. 2012. Canada. 1h24. Avec Aaron Poole, Vanessa Redgrave, Julian Richings, Stephen Eric McIntyre, Mitch Markowitz.

FILMOGRAPHIE: Rodrigo Gudino est un réalisateur, scénariste et producteur canadien. 
The last will and Testament of Rosalind Leigh est son premier long-métrage.


Première oeuvre de Rodrigo Gudino directement passée par la case "DTV", The last will and Testament of Rosalind Leigh risque sévèrement de diviser le cinéphile averti et d'ennuyer le public lambda par sa lenteur imposée auprès d'une ambiance latente dénuée d'artifices. 

Suite à l'héritage de sa mère récemment disparue, Léon se retrouve isolé dans sa vaste demeure remplie de sculptures divines. Rapidement, d'étranges évènements vont ébranler la tranquillité du nouvel hôte réfutant toute croyance religieuse. 


Sous le concept éculé d'un cas de hantise, ce petit essai indépendant n'a pas pour ambition de renouer aux traditionnelles apparitions fantomatiques à base d'effets-spéciaux spectaculaires et/ou de gore explicite. Le réalisateur préférant se focaliser sur l'aura spirituelle d'une demeure opaque et de nous y balader parmi la présence d'un non-croyant. Avec son rythme languissant quasi fastidieux, nombre de spectateurs risquent fort de décrocher l'expérience par son absence de surprises émanant d'un scénario linéaire uniquement inscrit dans la foi religieuse. Sous l'entremise d'un athée ayant préalablement abdiqué sa propre mère, le récit nous plonge dans une promenade existentielle auquel des esprits ont décidé de le narguer afin de tester sa rationalité. Esthétiquement soigné dans ses décors d'architecture et ses éclairages pastels et assidûment réalisé, The last will and Testament of Rosalind Leigh dégage un charme d'étrangeté où le poids du silence et de la solitude ont une place primordiale. Par intermittence, il faut aussi relever le côté horrifique de quelques rares apparitions monstrueuses provoquant une certaine appréhension dans leur physionomie indiscernable. Je parle bien sûr de la créature animale qui hante la forêt où celles qui ont réussi à s'engouffrer dans certaines pièces de la demeure.  
Néanmoins, pour apprécier à sa juste valeur cette oeuvre originale difficilement accessible mais pleine de bonnes intentions, il faut indubitablement s'y préparer et accepter sa monotonie perpétuelle pleinement assumée par un réalisateur en pleine réflexion mystique. Y'a t'il une vie après la mort ? l'âme y survit-elle ? Dieu est-il responsable de l'univers et notre entité corporelle ? 
Avec simplicité et sensibilité, The last will and Testament of Rosalind Leigh adopte une démarche personnelle pour tendre à prouver qu'il suffit de croire à son destin et aimer son prochain pour pouvoir perdurer après le trépas. 
Après cette expérience ésotérique avec les voix d'outre-tombe et notre questionnement sur la foi, le film se clôt sur un rebondissement inopiné chargé d'une mélancolie incurable. Véritable moment d'émotion d'une intensité toute fragile, le poème prend subitement une ampleur tragique pour mettre en exergue la douleur insurmontable de la solitude ATTENTION SPOILER !!! en relation avec une démission parentale FIN DU SPOILER. Avec le poids de ce twist soudainement révélé, le spectateur semble perdre pied avec la réalité (c'est à dire tout ce qu'il venait d'endurer avec Leon !) et tente de se remémorer son cheminement pour mieux comprendre les tenants et aboutissants du point de vue d'un autre témoin éloquent. 


Dieu e(s)t la solitude
Languissant et laborieux mais inévitablement étrange et fantasmatique, The last will and Testament of Rosalind Leigh ne pourra sans doute séduire que l'amateur de curiosité singulière pour peu qu'il ait été averti de son rythme ardu et de son absence de terreur escomptée. Sa réflexion spirituelle sur notre foi en l'au-delà et l'importance divine impartie à la reconnaissance de l'amour ne nous laissent pas indifférents et nous bouleversent avec l'accablement d'une conclusion funèbre !    

Dédicace au geek canadien indétrônable, Steven Lefrançois !
13.08.13
Bruno Matéï


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