mercredi 26 avril 2017

LE BAISER DU DIABLE

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

Una vela para el diablo /A candle for the Devil d'Eugenio Martin. 1973. Espagne. 1h31. Avec Avec Aurora Bautista, Esperanza Roy, Judy Geeson, Vic Winner (Victor Alcazar), Lone Fleming, Blanca Estrada.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Eugenio Martin est un réalisateur et scénariste espagnol, né en 1925 à Grenade. 1983: Sobrenatural. 1965: L'uomo di Toledo. 1966: Les Tueurs de l'Ouest. 1969: La vida sigue igual. 1971: Les 4 Mercenaires d'El Paso. 1972: Terreur dans le Shangaï express. 1972: Pancho Villa. 1973: La Chica del Molino Rojo. 1973: Una vela para el diablo (as Eugene Martin). 1966: Les Tueurs de l'Ouest. 1964: Mes Aventuriers de la Jungle. 1961: Les Corsaires des Caraïbes.


Célèbre pour avoir réalisé le génialement barré Terreur dans le Shangaï Express, Eugenio Martin est également l'auteur d'une petite curiosité ibérique sortie un an plus tard, "Una vela para el diablo" resté inédite dans nos contrées. Propriétaires d'une pension, deux soeurs catholiques sombrent dans la criminalité à la suite de l'exhibition d'une jeune fille en maillot de bain sur le toit de leur établissement. Inquiète de son absence, la soeur de la victime se rend sur les lieux et s'étonne du rigorisme des mégères rivalisant d'intolérance castratrice. 


Série B horrifique dédiée à son ambiance aussi baroque (certains décors domestiques de la pension) que (tantôt) malsaine, le Baiser du Diable puise son charme dans sa facture visuelle typiquement hispanique, à l'instar du trouble et atmosphérique Cannibal Man, et dans la prestance vénéneuse des deux sexagénaires plutôt insidieuses par leur idéologie réactionnaire. L'une d'elle se réconfortant discrètement dans les bras d'un jeune amant de 20 ans d'écart quand bien même l'autre ose secrètement observer les corps dénudés d'ados batifolants dans une rivière. Cette séquence dérangeante s'avère l'épicentre de déviance morale si bien que durant son départ, cette dernière s'écorchera le corps (et ce de manière masochiste !) au moment de traverser un champs semé de ronces. Même si la caractérisation distincte des deux soeurs aurait gagné à être un peu plus étoffée, Eugenio Martin les dirigent tout de même avec suffisamment d'habileté et d'attention pour mettre en exergue leur déliquescence immorale à s'autoriser le crime en guise d'expiation. Jalonné de quelques meurtres parfois sanglants et assez violents, Le Baiser du Diable se permet aussi d'insuffler en fin de parcours un petit suspense oppressant en la présence perplexe de la soeur de la victime en investigation autonome.


La providence du mal.
Réquisitoire vitriolé contre l'obscurantisme et plaidoyer pour l'émancipation féminine au sein d'une société réactionnaire en mutation, Le Baiser du Diable emprunte le genre horrifique parmi l'exploitation d'un gore (gentiment) crapoteux et d'un érotisme polisson issu du roman photo. Une sympathique curiosité au climat d'étrangeté assez séduisant, à découvrir avec attention.

Remerciement particulier à Video Party Massacre

Eric Binford.

2 commentaires:

  1. Merci ton analyse ma beaucoup donner envie de le voir.
    Merci de partager ta passion du cinéma fantastique avec nous

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