mardi 9 septembre 2014

Les Tueurs de la Lune de miel / The Honeymoon Killers

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Leonard Kastle. 1969. U.S.A. 1h47. Avec Shirley Stoler, Tony Lo Bianco, Mary Jane Higby, Doris Roberts, Kip McArdle, Marilyns Chris.

Sortie salles U.S: 4 Février 1970

FILMOGRAPHIE:  Leonard Kastle est un réalisateur et scénariste américain, né le 11 Février 1929 à New-York, décédé le 18 Mai 2011 à New-York.
1969: Les Tueurs de la lune de miel.

 
"Jalousie crasse et crimes tendres".
Unique réalisation de Leonard Kastle, Les Tueurs de la lune de miel retrace l’histoire vraie des amants assassins Raymond Fernandez et Martha Beck, avec un réalisme quasi documentaire. La photo en noir et blanc accentue la dimension de vérité dans cette histoire d’amour dévoyé, corrompu par le vice et le sang. Surnommés les « Tueurs aux petites annonces », ils sont soupçonnés d’avoir commis pas moins de dix-sept homicides entre 1947 et 1949.

Jeune infirmière solitaire, Martha Beck tente de combler son vide affectif en s’inscrivant dans une agence matrimoniale. Raymond Fernandez, gigolo de bas étage vivant aux crochets de veuves esseulées, lui répond, et l’attire dans sa toile. Une étrange liaison adultérine naît entre eux : Martha, endossant le rôle fictif de sa sœur, accompagne Raymond dans ses escroqueries jusqu’à franchir, à deux, le seuil du meurtre.

En matière de crudité et de malaise palpable, Leonard Kastle frappe fort : il épouse avec une rigueur glaçante le quotidien pathétique d’un couple rongé par l’obsession amoureuse et la cupidité, complices dans la perversion. À travers leur relation dévorante, leur aplomb à flouer les femmes seules, le cinéaste dresse surtout le portrait sentimental de Martha : infirmière bedonnante, physique trivial, rongée par la jalousie. Sa rancœur envers les femmes que Raymond séduit sans répit se manifeste d’abord par des tentatives de suicide, pour éprouver sa fidélité. Mais cette aversion finit par la mener à l’irréparable, sous l’œil complice et trouble de son amant.

Dans un souci d’authenticité, Kastle s’attarde sur leur quotidien véreux, à mesure qu’ils s’infiltrent dans la vie de chaque nouvelle proie. Leur duplicité, leur cynisme distillent un malaise croissant, jusqu’au moment où Martha franchit le pas — et Raymond, ébranlé, découvre le poids du crime. Littéralement possédés par leur ignominie, Shirley Stoler et Tony Lo Bianco incarnent avec une intensité crasse un couple aussi paumé socialement que répugnant dans ses actes.

Avec son climat oppressant, quasi irrespirable, Les Tueurs de la lune de miel nous entraîne dans une spirale de violence d’autant plus brutale qu’elle semble surgir sans prévenir. Cette love story fangeuse se referme sur un épilogue sardonique.

 
"L'amour au bout du couteau".
Poisseux, malsain, incommodant jusqu’à l’écœurement, Les Tueurs de la lune de miel demeure l’un des portraits de serial killers les plus glaçants du septième art. Par son réalisme implacable et le jeu incandescent de ses comédiens, il s’inscrit sans honte aux côtés des mastodontes du genre : Maniac, Henry, Schizophrenia.
Public averti.

*Bruno
3èx

  

2 commentaires:

  1. un film cultissime pour ma part, avec deux acteurs totalement investis. Je viens justement de voir la nouvelle version de cette histoire signé Fabrice du welz ("Calvaire", "Vinyan"), "Allélluia" que je trouve tout aussi ravageuse et malsaine, et heureusement adoptant un point de vue aussi interessant que le film de Kastle,avec une approche frontale et déstabilisante dans la relation, et une fin notamment saisissante en termes d'intensité.

    RépondreSupprimer
  2. J'attends de le voir prochainement Atreyu ! ^^

    RépondreSupprimer