jeudi 23 juillet 2015

La Colline a des Yeux / The Hills have eyes

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site allocine.fr
 
d'Alexandre Aja. 2006. U.S.A. 1h48 (version non censurée). Avec Aaron Stanford, Ted Levine, Kathleen Quinlan, Vinessa Shaw, Emilie de Ravin, Dan Byrd.

Sortie salles France: 21 Juin 2006. U.S: 10 Mars 2006

FILMOGRAPHIE: Alexandre Aja, (Alexandre Jouan-Arcady) est un réalisateur, producteur, scénariste, dialoguiste et acteur, né le 07 Août 1978 à Paris. 1999: Furia. 2003: Haute Tension. 2006: La Colline a des Yeux. 2008: Mirrors. 2010: Piranha 3D. 2014: Horns.


"Ocre et sang : le hurlement d’Aja dans la Colline".
Remake du classique de Wes Craven, La Colline a des Yeux révèle aux cinéphiles le Français Alexandre Aja par ce coup de maître horrifique, à la violence âpre et incisive. On ne compte plus les coups de pioche et de hache fracassant les corps, qu’ils s’abattent sur les autochtones forcenés ou sur les survivants insurgés ; et la séquestration dans la caravane cristallise l’épicentre traumatique du carnage, avec une férocité presque insoutenable. Si La Colline a des Yeux oscille si bien entre angoisse et terreur, c’est d’abord grâce à l’atmosphère d’inquiétude qui cerne les collines désertiques du Nouveau-Mexique — ocre surexposé sous un soleil écrasant — où une famille de vacanciers, accidentée, s’égare à la recherche d’un secours hypothétique. Mais perdus au milieu de nulle part, ils tombent sur la sauvagerie d’une horde de cannibales, dégénérés et défigurés par les essais nucléaires qui ont souillé leur ancien village.

C’est une nouvelle descente aux enfers pour la survie que nous convie Aja, au cœur du tempérament humaniste d’une famille soudée par des valeurs chrétiennes, avant que la tragédie ne les martyrise d’une cruauté primitive. La peur viscérale du danger invisible, tapi derrière les collines ; la crainte de mourir sous les exactions d’un autre âge : voilà les ressorts majeurs qu’Aja tend, minutieux à installer une atmosphère lourde, avant de lâcher la violence brute des confrontations tribales. Par sa brutalité hardcore, parfois jusqu’au-boutiste (la tuerie dans la caravane en est l’exemple roi), et par la solidarité désespérée d’une famille jetée dans l’horreur et le chaos, Aja ressuscite le réalisme poisseux des bandes des Seventies. Il peaufine l’intensité dramatique autour de survivants épuisés, mais résolus à sauver leur peau, hache à la main. Pour mieux exalter leur rage et les affrontements barbares, Aja mise sur la sobriété de comédiens possédés par l’instinct de survie, libérant pulsions de vendetta et ruses machiavéliques (chien-cerbère en renfort !) pour piéger leurs bourreaux.


"La Colline a des Yeux (2006) : la sauvagerie retrouvée".
D’une brutalité inouïe et d’un réalisme éreintant, La Colline a des Yeux, version Aja, surpasse son modèle par la précision de sa mise en scène, l’exploitation vertigineuse d’un décor implacable et la fureur fiévreuse de ses acteurs, habités par une criminalité viscérale. Évoquant en filigrane le péril nucléaire, Aja transcende un morceau de cinéma horrifique brut de décoffrage, un survival aride et tranchant dont l’héritage se prolonge, poisseux, jusqu’aux entrailles des Seventies.

La chronique de son modèle: http://brunomatei.blogspot.fr/2013/09/la-colline-des-yeux-hills-have-eyes.html

*Bruno
3èx

    2 commentaires:

    1. Une belle relecture du film original de Craven. A mon sens, la seule vraie réussite d'Aja au cinéma.

      RépondreSupprimer
    2. Une des meilleures réussites d'Aja ! Et pourtant, contrairement au commentaire précédent, il en a fait de très bons ! Haute tension, piranha (fun et gore) et mirrors.. Moyennement aimé pour ma part. Un excellent réalisateur !

      RépondreSupprimer