jeudi 24 octobre 2019

Tir Groupé. Prix de la Presse Etrangère.

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

de Jean-Claude Missiaen. 1982. France. 1h28. Avec Gérard Lanvin, Véronique Jannot, Jean-Roger Milo, Roland Blanche, Dominique Pinon, Michel Constantin, Mario David.

Sortie salles France: 22 Septembre 1982 (Int - 13 ans lors de sa sortie puis Int - 16 ans de nos jours selon Wikipedia)

FILMOGRAPHIEJean-Claude Missiaen est un critique de cinéma et réalisateur français né en 1946. 1982 : Tir groupé. 1984 : Ronde de nuit. 1985 : La Baston. 1991 : Les Hordes (mini-série). 1992 : Les Renseignements généraux (TV). 1993 : Une image de trop (TV).


Surfant sur le succès du Justicier dans la ville 2 sorti 6 mois au préalable, Jean-Claude Missiaen exploite pour sa toute première réalisation le Vigilante Movie. Récoltant tout de même 1 344 411 spectateurs dans l'hexagone, Tir Groupé mérite son succès commercial en dépit de sa trame éculée somme toute simpliste. Pour ce faire, il tire parti de son efficacité de par son casting aussi charismatique qu'expressif et par sa réalisation inspirée que Jean-Claude Missiaen peaufine à travers l'atmosphère urbaine des années 80 (même si certains clichés prêtent à sourire). Qui plus est renforcé d'une partition jazzy plutôt idoine, il alterne sans outrance flash-back (au nombre de 3) et présent par le biais d'un suspense lattent dénué d'action (en dépit d'un final contrairement explosif et plutôt bien chorégraphié). Autant donc avertir les amateurs de film d'auto-défense en bonne et due forme si bien que l'intérêt de Tir Groupé réside prioritairement dans la caractérisation de ses personnages et dans son émotion dramatique sobrement poignante. Amorçant son intrigue avec l'agression ultra violente de (la douce et tendre) Veronique Jeannot piégée par 3 loustics au coeur d'un train, on reste encore aujourd'hui estomaqué par son degré de réalisme sordide à la limite du supportable.


Tant auprès des hurlements stridents de l'actrice à la posture chétive que les coups portés sur son visage ensanglanté avant un coup de poing fatal. D'ailleurs, à travers ce trio de voyous se complaisant dans une violence aussi lâche que gratuite, on reste impressionné par leur charisme patibulaire que Jean-Roger Milo monopolise auprès de sa figure carrée à la fois impassible et monolithique. Des sales gueules de loubards que renchérissent Dominique Pinon en p'tite crapule influençable et l'excellent Roland Blanche en leader gouailleur chargé de grossière éloquence dans un costard endimanché d'une blancheur fuligineuse. Quant à l'inspecteur notoire chargé de l'houleuse enquête, Michel Constantin s'y fond sobrement épaulé de sa carrure mastard et de sa voix rocailleuse. Mais au-delà de ce défilé d'acteurs à la facture burinée, Tir Groupé gagne en densité et intensité dépouillée de par le jeu viscéral de Gérard Lanvin se taillant malgré lui une carrure de justicier suicidaire avec un naturel en berne. Jean-Claude Missiaen exploitant d'autre part sa force d'expression démunie à travers des séquences intimes bâties sur ses sentiments de révolte et d'injustice, entre une cuisante crise de nerf.


Efficacement mené tout le long d'une intrigue sans surprise pour autant soigneusement contée, Tir Groupé demeure un excellent polar, parfois émouvant, dur et violent à travers l'inévitable réflexion sur l'auto-justice dénuée en l'occurrence de caricature grossièrement fascisante. Gérard Lanvin sombrant fébrilement (voir même avec une certaine hésitation tacite) dans une dérive criminelle lors de l'ultime épilogue (inspiré d'un fait-divers si on en juge l'orateur). 

*Bruno
3èx

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