vendredi 25 octobre 2019

La Malédiction d'Arkham

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"The Haunted Palace" de Roger Corman. 1963. U.S.A. 1h25. Avec Vincent Price, Debra Paget, Frank Maxwell, Lon Chaney Jr., Leo Gordon, Elisha Cook Jr., John Dierkes.

Sortie salles France: 3 Juin 1970. U.S: 28 Août 1963.

FILMOGRAPHIE: Roger Corman est un cinéaste américain, né le 5 avril 1926 à Détroit, Michigan
1955: Day the World Ended. 1956: It's Conquered the World. 1957: Rock all Night. 1957: l'Attaque des Crabes Géants. 1957: Not of this Earth. 1957: Vicking Women. 1957: The Undead. 1958: War of the Satellites. 1958: She-Gods of Shark Reef. 1958: Swamp Women. 1958: Teenage Caveman. 1958: Mitraillette Kelly. 1959: Un Baquet de Sang. 1960: La Petite Boutique des Horreurs. 1960: La Chute de la Maison Usher. 1961: Ski Troop Attack. 1961: La Chambre des Tortures. 1961: Atlas. 1962: The Intruder. 1962: l'Enterré Vivant. 1962: l'Empire de la Terreur. 1962: La Tour de Londres. 1963: Le Corbeau. 1963: La Malédiction d'Arkham. 1963: l'Horrible cas du Dr X. 1963: l'Halluciné. 1964: Le Masque de la Mort Rouge. 1964: l'Invasion Secrète. 1965: Le Tombe de Ligeia. 1965: Not of this Earth. 1966: Les Anges Sauvages. 1967: l'Affaire Al Capone. 1967: The Trip. 1970: Bloody Mama. 1971: Gas-s-s-s. 1971: Le Baron Rouge. 1990: La Résurrection de Frankenstein.


6è adaptation (/8) de l'écrivain Edgar Allan Poe bien qu'il faut ici préciser que Roger Corman s'inspire plutôt du roman L'Affaire Charles Dexter Ward d'H.P. Lovecraft accouplé au poème Le Palais Hanté d'après Poe, La Malédiction d'Arkham demeure un régal formel en dépit d'une intrigue somme toute simpliste assez prévisible. Car si elle est loin d'égaler ses chefs-d'oeuvre flamboyants Le Masque de la mort rouge et la Tombe de Ligeia, la Malédiction d'Arkham s'avère si constamment fascinant et pénétrant que l'on fait fi de sa modeste ambition à exploiter un schéma horrifique plutôt éculé. Le maître de cérémonie Vincent Price endossant un double rôle 1h30 durant sous l'impulsion de son regard magnétique que l'on chérie tant. A savoir que Charles Dexter Ward accompagné de son épouse Ann viennent d'hériter du château de l'ancêtre Joseph Curwen. Mais rapidement, ce dernier envoûté par le tableau de Joseph accuse un changement d'humeur et de comportement auprès de son épouse davantage contrariée. Mais follement aimante et attentionnée, elle s'efforce malgré tout de rester à ses côtés en dépit de ses diverses tentatives de quitter les lieux. Peu à peu possédé par l'esprit de Joseph parmi la complicité du gardien Simon et d'un valet, Charles se laisse influencer à ressusciter l'ancienne maîtresse de Joseph avant de réveiller le démon de l'ouvrage, le nécronomicon, et ainsi pouvoir créer une nouvelle race d'humains mutants.


Ce joli programme horrifique (à base de bestiaire monstrueux en filigrane) nous relate donc la sinistre vengeance de Joseph brûlé vif par sa population 110 ans plus tôt, et qui profite aujourd'hui de la venue de son descendant Charles Dexter afin de parfaire sa promesse d'y châtier les responsables de sa mort. Sans surprises donc, mais toujours efficace et captivant, la Malédiction d'Arkham transpire l'amour de l'horreur Gothique à l'aide de moyens modestes mais redoutablement payants. Roger Corman sublimant ses décors naturels diaphanes et domestiques à travers une atmosphère d'onirisme sépulcral. Ainsi, sur le plan visuel, le film demeure un ensorcellement de chaque instant, quand bien même les comédiens hyper charismatiques (dont l'éminent Lon Chaney Jr en faire-valoir) se fondent dans le corps de leur sinistre personnage avec une distinction génialement orgueilleuse. Quant à l'unique présence féminine qui les entourent, la sublime Debra Paget observe leurs méfaits avec une appréhension toute ténue tout en s'efforçant d'extirper des griffes du mal son infortuné époux avec une fragilité sensiblement lascive. Ce qui m'incite par l'occasion à avouer que cette modeste actrice d'une beauté gracile ténébreuse s'avère (selon mon jugement de valeur) l'une des plus belles femmes du monde. Tant auprès de son enveloppe filiforme que de la candeur de ses yeux d'amande, nuance azur.


A la fois sensiblement sensuel, ensorcelant et capiteux à travers sa beauté funeste à damner un saint, La Malédiction d'Arkham transcende la série B artisanale parmi l'amour et la passion de son auteur et de ses gentlemens acteurs. Si bien qu'il est à revoir sans se lasser jusqu'à son dernier souffle, comme chaque adaptation de Poe réactualisée par le Houdini de l'épouvante, Roger Corman

*Bruno
3èx

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