Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
"El Camino: A Breaking Bad Movie" de Vince Gilligan. 2019. U.S.A. 2h02. Avec Aaron Paul, Bryan Cranston, Charles Baker, Matt L. Jones, Jonathan Banks, Larry Hankin.
Diffusion mondiale Netflix: 11 Octobre 2019
FILMOGRAPHIE: Vince Gilligan est un scénariste, producteur et réalisateur américain, né le 10 février 1967 à Richmond. 2000-2002 : X-Files - Je souhaite (saison 7, épisode 21) et Irréfutable (saison 9, épisode 18). 2008-2013: Breaking Bad - Chute libre (saison 1, épisode 1) - Pleine Mesure (saison 3, épisode 13) - Échec (saison 4, épisode 12) – Mat (saison 4, épisode 13) - Revenir et Mourir (saison 5, épisode 16). 2015-2017 : Better Call Saul (4 épisodes). 2019: El Camino.
"La vie est ce que tu en fais"
Créateur de la notable série TV Breaking Bad, Vince Gilligan a décidé d'offrir à ses fans planétaires une adaptation ciné en bonne et due forme afin de clore une bonne fois pour toute les vicissitudes de Jesse Pinkman, ultime survivant recherché en l'occurrence par toutes les polices de l'état. Ainsi donc, à travers la simplicité de sa trame pour autant imprévisible afin de tenir en haleine le spectateur scrupuleux aux faits et gestes de Jesse traqué tous azimuts, Vince Gilligan exploite de main de maître un jeu de la survie aussi tendu qu'angoissant eu égard des moult rebondissements que notre anti-héros tentera de déjouer en faisant preuve d'esprit retors mais aussi de maladresse (à l'instar de sa houleuse transaction avec le vendeur d'aspirateur que campe au travers d'une posture impassible le vétéran Robert Foster au charisme sclérosé).
Magnifiquement réalisé, tant auprès des cadrages alambiqués, des effets de style épaulés d'une photo solaire que de ses influences westerniennes (avec un duel d'anthologie à couper le souffle !), El Camino rappelle entre autres dans notre inconscient le cinéma perfectionniste de Tarantino à travers ses dialogues ciselés (un régal permanent !) et ses confrontations masculines chargées de dérision, de perversité et de sournoiserie. D'une durée standard de 2h02, on aurait peut-être souhaité un métrage un peu plus quantitatif de 3h00 tant le temps s'étiole à la vitesse de l'éclair. Si bien que l'on surprend de quitter Jesse sur cette ultime image même si sa conclusion rationnelle ne déçoit aucunement. Ce qui prouve donc l'effet hypnotique qu'eurent si bien procurés sa charpente narrative (tant indécise) et les déplacements des personnages matois impliqués dans un enjeu pécuniaire en lieu et place de confort (pour les méchants) ou de survie (pour le destin précaire de Jesse). Au-delà du plaisir éprouvé à son imagerie stylisée et à ses péripéties instillées au compte-goutte avec un art consommé du suspense latent, El Camino est évidemment transcendé du jeu borderline d'Aaron Paul toujours aussi habité à travers ses expressions contradictoires où s'entrechoquent appréhension, espoir fébrile et détermination pugnace sans jamais se laisser distraire par l'invraisemblance du geste héroïque.
"Aller là où l'univers t'emmènes."
Tourné en format scope, El Camino demeure donc une excellente prolongation à l'éminente série Breaking Bad (à défaut d'y parfaire le chef-d'oeuvre auprès des plus gourmets), même si on aurait souhaité poursuivre un peu plus le périple de Jesse (avec 1 ou 2 rebondissements supplémentaires. Quand bien même Vince Gilligan est parvenu sans aucune prétention à boucler la boucle avec une indiscutable cohérence, tant en terme de cheminement narratif d'une remarquable fluidité que de psychologie des personnages (parmi 2/3 apparitions surprises impliquées dans une éthique existentielle !).
*Bruno
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