Photo empruntée sur Google.com
de Franco Prosperi. 1984. Italie. 1h32. Avec Lorraine De Selle, John Aldrich, Ugo Bologna, Louisa Lloyd, John Stacy, Enzo Pezzu, Monica Nickel.
Sortie salles France: 30 Octobre 1985
FILMOGRAPHIE: Franco E. Prosperi est un réalisateur, scénariste et producteur italien né en 1928 à Rome. 1955: I viaggi meravigliosi (doc). 1958: I santuari della natura (doc). 1962: Mondo cane (doc). 1963: La femme dans le monde (titre belge). 1963: Mondo cane 2 (doc). 1966: Adieu Afrique. 1971: Les négriers. 1975: Mondo candido. Savana violenta (doc). 1984: Les bêtes féroces attaquent.
Le pitch: Sous les effets d'une drogue déversée dans l'eau d'un zoo, les animaux enragés s'échappent de leur cage pour importuner les citadins de la ville. Un vétérinaire et son adjoint tentent de les neutraliser puis de secourir les victimes.
A partir d'une idée saugrenue (pourtant inspirée d'un fait divers au Congo !) déjà exploitée dans le sympathique Day of Animals (1977), Franco E. Prosperi en extrait un film d'exploitation aussi ludique et débridé que glauque et malsain si bien que ce dernier n'hésite pas à infliger quelques sévices à certains mammifères purement et simplement molestés face caméra (chat martyrisé par une flopée de rats alors que plus tard quelques uns d'entre eux seront brûlés vifs; vache, cheval et cochon sévèrement agressés par des félins au sein du cadre exigu de leur étable). Autant dire que ces séquences abjectes introduites en intermittence du récit provoquent évidemment gêne et malaise dans leur évidente volonté de renchérir le réalisme des situations catastrophes. Pour autant, et en dépit d'un attachant cast inexpressif et d'un suspense inexistant, l'intrigue ne s'appuyant que sur les séquences d'agressions animales à rythme métronomique, les Bêtes féroces attaquent compile de folles offensives et poursuites en roue libre à travers un ténébreux cadre urbain.
Car entièrement tourné de nuit au sein d'une bourgade étrangement déserte, le film multiplie les séquences audacieuses aussi impressionnantes qu'inopinément crédibles lorsque les animaux lâchés dans la nature s'en prennent aux quidams avec une rage incontrôlée. A l'instar du jeune couple agressé par des rats dans l'habitacle de leur voiture (ma séquence attitrée instaurée en 1ère partie tant elle provoque un véritable effroi viscéral !), d'une femme écrabouillée par la patte d'un éléphant, d'une automobiliste coursée par un guépard en plein centre urbain (une poursuite surréaliste émaillée de cascades automobiles au montage assez efficient), des passagers d'un métro agressés par un tigre ou encore de l'intrusion d'un ours blanc (bizarrement apathique) dans un gymnase. Mais la cerise sur la gâteau émanera de son final d'un réalisme autrement horrifique à travers sa thématique de l'enfant diabolique. Cette ultime séquence déviante parvient par ailleurs à cultiver un climat d'angoisse à la fois trouble et oppressant lorsque le marmot sardonique (pour lui ça n'est qu'un jeu) plantera sa victime d'un violent coup de poignard. Une séquence qui plus est filmée en slow motion afin d'amplifier le malaise de l'acte crapuleux. Ainsi, il faut avouer que l'étonnante figuration constituée de véritables lions, tigres, guépard, ours et éléphants impressionnent sans fard de par leur authentique présence tantôt patibulaire, tantôt furibarde. Quand bien même, et comme de coutume chez nos artisans bisseux assumant leur complaisance typiquement transalpine, Prosperi abuse de maquillages gores très réussis de par leur aspect aussi bien craspec (membres et chairs déchiquetées sous les coups de griffes ou de crocs) que putride (l'état calciné de certains cadavres).
Bisserie gore frappadingue irréalisable de nos jours (notamment faute des innommables snufs animaliers que les italiens osèrent perpétrer sous l'oeil de leur caméra voyeuriste durant les décennies 70 et 80), les Bêtes Féroces demeure toutefois un fascinant délire improbable à travers sa moisson d'agressions animalières fréquemment percutantes ! Une oeuvre insensée en somme, à réserver toutefois à un public averti.
Bruno
Bruno
29.07.24. Version Italienne Stéréo. 4èx
30.10.19.
02.03.17. 412
30.10.19.
02.03.17. 412
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