lundi 21 octobre 2019

Frankenstein, la véritable histoire

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com

de Jack Smight. 1973. U.S.A/Angleterre. 3h05. Avec James Mason, Leonard Whiting, David McCallum, Jane Seymour, Nicola Pagett, Michael Sarrazin, Michael Wilding.

Diffusé uniquement à la TV en France sur FR3 en 1976. U.S: 30 Novembre 1973

FILMOGRAPHIEJack Smight est un réalisateur américain, né le 9 mars 1925 à Minneapolis, dans le Minnesota, mort d'un cancer le 1er septembre 2003 à Los Angeles, en Californie (États-Unis). 1959 : Les Dix Commandements (TV). 1960 : Destiny, West! (TV). 1961 : The Enchanted Nutcracker (TV). 1964 : I'd Rather Be Rich. 1965 : Le Témoin du troisième jour. 1966 : Détective privé. 1966 : Kaleidoscope. 1968 : Évasion sur commande. 1968 : No Way to Treat a Lady. 1969 : Strategy of Terror. 1969 : L'Homme tatoué. 1970 : Rabbit, Run. 1970 : Le Bourreau. 1971 : Columbo : Poids mort (série TV). 1972 : L'Enterrée vive (TV). 1972 : Banacek (TV). 1972 : The Longest Night (en) (TV). 1973 : Partners in Crime (TV). 1973 : Double Indemnity (TV). 1973 : Linda (TV). 1973 : Frankenstein: The True Story (TV). 1974 : The Man from Independence. 1974 : 747 en péril. 1976 : La Bataille de Midway. 1977 : Les Survivants de la fin du monde. 1978 : Roll of Thunder, Hear My Cry (TV). 1979 : Fast Break. 1980 : L'Amour à quatre mains. 1982 : Remembrance of Love (TV). 1987 : Number One with a Bullet. 1989 : The Favorite.


Si la génération 80 s'en remémore avec nostalgie lors de sa diffusion sur FR3 en 1976, Frankenstein la véritable histoire traverse bien le temps si bien qu'il s'agit d'une excellente adaptation fleuve du roman de Mary Shelley. Car réunissant un casting irréprochable (James Mason en médecin condescendant, Leonard Whiting, David McCallum, Jane Seymour, Nicola Pagett, Michael Sarrazin et enfin Ralph Richardson dans de courtes apparitions) autour d'une intrigue plus réaliste que les oeuvres de la Universal et de la Hammer, ce télé-film de 3 heures capte l'attention de par les enjeux humains que se disputent les praticiens à la fois orgueilleux, lâches et sans scrupule tentant de donner chair à leurs créations. Des cobayes conçus (selon les dires de Victor) pour prodiguer intelligence, altruisme et sagesse quant à l'avenir de notre race qu'incarnent brillamment Michael Sarrazin en noble créature davantage esseulée et Jane Seymour en "fiancée" égoïste victime de sa fastueuse apparence. Une beauté divine de porcelaine pour autant incarnation de la chipie gouailleuse quant ses rapports conflictuels qu'elle provoque auprès de la fiancée de Victor. Sombre histoire de vengeance auprès du monstre victime de sa condition estropiée (son physique se dégradant au fil des semaines), et lâchement discrédité par son créateur, Frankenstein, la véritable histoire génère de la densité humaine lorsque celui-ci témoin de sa déchéance physique assiste impuissant au pouvoir de fascination que la créature féminine insuffle auprès de son entourage.


Réflexion sur l'apparence donc au grand dam des sentiments, de la dignité et de l'intellect, Frankenstein, la véritable histoire redore sobrement le mythe en optant pour une démarche personnelle anti codifiée. Notamment si on y prête une fameuse analogie à l'homosexualité du duo Victor / Le Monstre lors de leur relation amicale naissante. Ce que la première partie sous entend avec une juste mesure dans le partage de leurs sentiments fougueux. Plus noir et dramatique lors sa seconde partie, on s'étonne par ailleurs de la tournure cruelle des évènements, notamment auprès de son incroyable scène choc érigée en plein coeur d'un bal. Une scène de décapitation réalisée hors-champs mais franchement dérangeante de par son effet (couillu) de surprise et par la posture tranchée du monstre délibérée à détruire une vie humaine en guise de vendetta. Et sur ce point, Michael Sarrazin s'en sort avec les honneurs de nous esquisser à l'aide d'une force d'expression affectée un monstre solitaire anéanti par l'injustice et le refus de l'indulgence dans sa triste condition de prototype défectueux. Quant aux nombreux décors gothiques ou naturels, ils s'avèrent d'autant plus probants auprès d'une reconstitution étonnamment soignée pour un télé-film, qui plus est épaulée de moyens techniques assez conséquents, notamment eu égard de l'impressionnante tempête nocturne à bord du bateau ou encore du final réfrigérant instauré autour de montagnes glacières.


Une excellente déclinaison du mythe qui nous reste en mémoire, principalement grâce aux jeux étonnamment convaincants de Michael Sarrazin et de Jane Seymour en monstres sans fard. 

*Bruno
2èx

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