Sortie salles France: 29 Novembre 1995. U.S: 13 Octobre 1995
FILMOGRAPHIE: William Friedkin est un réalisateur, scénariste et producteur de film américain, né le 29 août 1935 à Chicago (Illinois, États-Unis). Il débute sa carrière en 1967 avec une comédie musicale, Good Times. C'est en 1971 et 1973 qu'il connaîtra la consécration du public et de la critique avec French Connection et L'Exorciste, tous deux récompensés à la cérémonie des Oscars d'Hollywood. 1967: Good Times. 1968: l'Anniversaire. 1968: The Night they Raided Minsky's. 1970: Les Garçons de la bande. 1971: French Connection. 1973: l'Exorciste. 1977: Le Convoi de la peur. 1978: Têtes vides cherchent coffres pleins. 1980: The Cruising. 1983: Le Coup du Siècle. 1985: Police Fédérale Los Angeles. 1988: Le Sang du Châtiment. 1990: La Nurse. 1994: Blue Chips. 1995: Jade. 2000: l'Enfer du Devoir. 2003: Traqué. 2006: Bug. 2012: Killer Joe.
Démoli par la critique (et le public) de l'époque après l'avoir comparé comme un vulgaire plagiat de Basic Instinct, Jade demeure toutefois un excellent thriller érotique mené de main de maître par la sommité William Friedkin. Il est donc temps de remettre les pendules à l'heure tant ce divertissement regorge de qualités esthétiques, techniques et narratives n'ayant point à rougir de son modèle susnommé. Car outre le savoir-faire de sa mise en scène posée et d'une intrigue à suspense incessamment captivante (on reste scotché jusqu'au générique de fin); Jade est notamment rehaussé d'un cast 3 étoiles à la sobriété payante. Tant et si bien que l'on reste par exemple en suspens face à son épilogue équivoque, dans la mesure où les acteurs ne débordent pas dans leur persuasion perfide à nous brouiller l'esprit une ultime fois. Outre la posture saillante de David Caruso en flic placide délibéré à boucler son enquête de manière circonspecte, de Chazz Palminteri en amant infidèle couard et du regard méprisant de Richard Crenna en gouverneur altier sans vergogne, Linda Fiorentino affronte ses partenaires avec une force tranquille et de sureté à contre-emploi de la performance clinquante de Sharon Stone. Tout du moins c'est ce qu'elle nous dévoilera au premier abord de son interrogatoire.
Car sans dévoiler les tenants et aboutissants de l'intrigue émaillée de rebondissements sans fard (tout est charpenté et admirablement mis en image avec un réalisme parfois démonstratif), l'actrice parvient à distiller un certain doute dans l'esprit du spectateur avec un naturel à la fois dépouillé et sans fard de par sa personnalité notoire (bon chic bon genre) à la sexualité névrosée. Car bien entendu l'intrigue en vogue repose sur les composantes de la luxure, de l'échangisme, du fantasme, du fétichisme et du sado-masochisme avec un goût prononcé pour l'art chinois (d'où son titre révélateur faisant allusion à 2 détails). Quand bien même les protagonistes tentent de démêler le vrai du faux parmi de potentiels suspects en grande fragilité de survie. On peut enfin relever une scène d'action faisant office d'épicentre émotionnel à travers une poursuite automobile à couper le souffle (on appelle ça aussi une "anthologie artisanale"), qui plus est au service du récit au climat délétère sous-jacent.
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