mercredi 11 août 2021

Arachnophobie

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Frank Marshall. 1990. U.S.A. 1h49. Avec Jeff Daniels, Harley Jane Kozak, John Goodman, Julian Sands, Stuart Pankin, Brian McNamara, Henry Jones; 

Sortie salles France: 17 Avril 1991. U.S: 18 Juillet 1990

FILMOGRAPHIE: Frank Marshall est un producteur et réalisateur américain né à Los Angeles le 13 septembre 1946. 1990 : Arachnophobie. 1992 : Les Survivants. 1993 : Johnny Bago - Saison 1, épisode 3. 1995 : Congo. 1998 : De la Terre à la Lune (From the Earth to the Moon) - Épisode 6. 2006 : Antartica, prisonniers du froid.

Première réalisation de Frank Marshall, un habitué des divertissements hollywoodiens "grand public", bien que sa filmo demeure timorée en terme prolifique, Arachnophobie surprend à la revoyure par son parti-pris réaliste. Si bien que celui-ci exploite très efficacement à l'écran de véritables araignées, bien que certaines, plus grosses, sont simulées par animatronic sans que cela n'interfère la crédibilité des évènements soigneusement dépeints. Par conséquent, ce qui force le respect à travers cette production  lucrative (Spielberg en est l'un des mécènes) découle de sa sobriété à ne jamais céder à l'esbroufe ou à l'outrance en se jouant de la peur viscérale des araignées au compte-goutte. Le film efficacement structuré prenant d'abord son temps à développer la personnalité de ses personnages (un médecin arachnophobe, son épouse et ses enfants, le shérif du coin, le praticien sclérosé refusant au denier moment de prendre sa retraite, l'exterminateur d'araignées que John Goodman endosse avec une ironie sardonique plaisamment cocasse) au sein d'une aimable bourgade rurale où tout le monde s'y côtoie dans le partage, le respect et la bonne humeur. C'est donc à travers l'emménagement du médecin et de sa famille dans leur maison campagnarde que l'intrigue tisse progressivement sa toile au gré de morts suspectes en nombre grandissant. 

Frank Marshall instaurant un suspense exponentiel à chaque séquence alerte lorsqu'une petite araignée (exportée du Venezuela nous décrira son magnifique prologue à travers ses vastes panoramas naturels !) est sur le point d'alpaguer sa future victime par une piqure mortelle. Sa proie trépassant d'un arrêt cardiaque en un temps furtif ! Ainsi, en dosant efficacement l'angoisse des situations de stress typiquement Hitchcockienne, Frank Marshal parvient à susciter une véritable appréhension viscérale en la présence fascinante de ses araignées morbides rampant sournoisement sur les sols. Celui-ci exploitant notamment la diversité de situations d'apparence tranquille (un terrain de foot et leurs joueurs, une fille sous la douche, un couple âgé dans son salon, le médecin reclus dans sa grange pour combattre sa phobie puis sa confrontation avec la reine dans la cave, la chambre des bambins) auquel les victimes y feront les frais d'une araignée passée maître dans l'art d'agripper leur proie d'une estocade mortelle. Bien que par intermittence il ne s'agissait en fait que d'une fausse alerte par le principe éculé de l'humour noir que le spectateur redoute instinctivement. Quand au final paroxystique, on surfe sur le mode catastrophe lorsque le médecin et sa famille sont envahis par les araignées au sein de leur cocon domestique. Un point d'orgue d'effroi décuplant sans modération les moments de stress et les offensives humaines par le biais de mains secourables, experts en entomologie ou en désintégration criminelle. 

A travers ses notes fantaisistes plutôt efficaces et quelques personnages extravagants égayant un peu  l'atmosphère, Frank Marshall n'en perd jamais le fil d'une angoisse palpable avant les confrontations de terreur oppressante que de simples araignées (réelles !!!) parviennent à distiller à l'écran avec un réalisme viscéral. C'est ce qui fait la principale réussite de cet intelligent divertissement horrifique aussi mesuré dans le jeu tranquille des acteurs que véritablement jouissif lors de ces nombreux effets de terreur phobiques. A redécouvrir sans réserve. 

*Eric Binford
3èx

Récompense: Prix du meilleur film d'horreur et du meilleur acteur pour Jeff Daniels, ainsi que nomination au prix du meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleur second rôle masculin (John Goodman), par l'Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur en 1991.

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