FILMOGRAPHIE: Ernst Ritter von Theumer est un réalisateur, scénariste et producteur autrichien né le 5 Septembre 1926 à Vienne. 1987: Hell Hunters. 1985 Chaleur rouge (uncredited). 1984 Les guerriers de la jungle. 1979 Die Totenschmecker. 1972 La nonne et les sept pécheresses (as Richard Jackson). 1967 Le baron vampire. 1965: 001 destination Jamaïque. 1962 Les hyènes chassent la nuit. 1961 In der Hölle ist noch Platz.
Pur produit d'exploitation 100% Grindhouse, La Nonne et les 7 pécheresses se décline en spectacle du samedi soir que l'on fréquentait dans les cinémas de quartier. Réalisé par l'autrichien Ernst Ritter von Theumer (le Baron Vampire), l'intrigue, littéralement improbable, suit la fuite désordonnée de taulardes dans les contrées africaines parmi la faible autorité d'une nonne tentant maladroitement de les remettre sur le droit chemin. Ainsi, durant leur traque chaotique semé de kidnappings et de cadavres, elles n'auront de cesse d'être pourchassées par des trafiquants de traite des blanches et des arabes, violeurs misogynes (dont un nabot sadique adepte du fouet !). Complètement foutraque, faute d'un montage bordélique que Roger Corman supervisa pour son exploitation Outre-Atlantique en le raccourcissant de 20 minutes, La Nonne et les 7 pécheresses n'est qu'un généreux prétexte pour satisfaire les bas instincts du spectateur embarqué dans une improbable traque entre prisonnières frondeuses et phallocrates dans le désert de l'Afrique du Nord. Truffé d'actions, de tortures (en mode flagellations), de vulgarité, de dialogues primaires, de gueules puantes, de seins nus et de fesses à l'air, cette série B étonnamment ludique ne nous ennuie guère à travers son rythme trépidant d'une action à la fois haletante et sanglante que le réalisateur exploite jusqu'à redondance.
Et ce sans jamais y éprouver une quelconque lassitude, notamment lorsque celui-ci exploite efficacement ses splendides décors naturels que l'on croirait issus d'une grosse production ricaine. Sans compter que les comédiens à la trogne parfois familière se prêtent au jeu de l'aventure et au goût du risque avec une fougue assez communicative de par leur charisme franchement bisseux (mâchoire serrée, mitraillette à la main !). Outre la gratuité métronome de ses provocations SM et érotomanes amorcés par des mâles en rut, on se distrait autant de ses situations capillotractées lorsque certains antagonistes (ou héroïnes) adoptent un revirement nonsensique dans leur posture schizo. Quand bien même son final calqué sur le jeu de massacre de La horde Sauvage adopte une inopinée tournure dramatique sans que le spectateur y éprouve de l'effarement faute de son absence de réalisme (on est clairement dans une sorte de western cartoonesque pour adultes) et de sa moisson de rebondissements dénués de crédibilité. Pour l'autant, l'action permanente, la bonhomie des donzelles farouches jouant les guerrières suicidaires et l'insolence des phallocrates sans vergogne parviennent à y instaurer un charmant climat de délire décomplexé propre aux bisseries des seventies.
Evidemment mineur, elliptique (pour le montage d'1h11 dont la violence et la nudité restent toutefois intégrales) et savoureusement maladroit, La Nonne et les 7 pecheresses ne démérite nullement à nous imposer un divertissement trivial pétri de générosité et de sincérité de la part d'un auteur en roue libre s'amusant comme un gosse avec ses joujous belliqueux. A découvrir.
Remerciement à Warning Zone pour sa splendide version 1080P
*Eric Binford
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