jeudi 12 août 2021

L'île du Dr Moreau

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"The Island of Dr. Moreau" de John Frankenheimer. 1996. U.S.A. 1h41(Director's Cut). Avec Marlon Brando, Val Kilmer, David Thewlis, Fairuza Balk, Ron Perlman, Marco Hofschneider, Temuera Morrison, William Hootkins.

Sortie salles France: 8 Janvier 1997. U.S: 23 Août 1996

FILMOGRAPHIE: John Frankenheimer est un réalisateur américain né le 19 Février 1930 à New-York, décédé le 6 Juillet 2002 à Los Angeles. 1957: Mon père, cet étranger. 1961: Le Temps du châtiment. 1962: l'Ange de la Violence. Le Prisonnier d'Alcatraz. Un crime dans la tête. 1964: 7 Jours en Mai. Le Train. 1966: Grand Prix. l'Opération Diabolique. 1968: l'Homme de Kiev. 1969: Les Parachutistes arrivent. The Extraordinary Seaman. 1970: Le Pays de la Violence. Les Cavaliers. 1973: l'Impossible Objet. The Iceman Cometh. 1975: French Connection 2. 1977: Black Sunday. 1979: Prophecy le monstre. 1982: A Armes Egales. 1985: Le Pacte Holcroft. 1986: Paiement Cash. 1989: Dead Bang. 1990: The Fourth War. 1992: Les Contes de la Crypte (Saison 4, épis 10). 1992: Year of the Gun. 1996: l'Ile du Dr Moreau. 1997: George Wallace. 1996: Andersonville (téléfilm). 1998: Ronin. 2000: Piège Fatal. 2002: Sur le Chemin de la guerre.

Naufrage artistique resté dans les annales avec une préproduction chaotique (mésentente entre la prod et Richard Stanley, cinéaste et scénariste à l'origine du projet, changements d'acteurs et de réalisateur, suicide de Cheyenne Brando, fille de Marlon Brando dévasté par sa disparition au point de s'exiler dans l'urgence) et un tournage houleux (divergence entre Brando et Kilmer alors que John Frankenheimer est irrité par le comportement de ce dernier, modification du scénario), l'île du Dr Moreau est clairement ce un film maudit à travers sa formulation éculée de Remake hollywoodien tentant de rajeunir le mythe. Bénéficiant d'une superbe photographie au sein d'une somptueuse nature australienne, et de formidables effets spéciaux confectionnés par le maître Stan Winston (bien que certains mouvements des créatures accourant dans la nature font tâche à travers leur facture visuelle), l'ïle du Dr Moreau aurait pu être une bande-dessinée homérique de par son alliage d'action, d'horreur, de romance et de fantastique exotique dénonçant en filigrane notre instinct à la fois primitif et destructeur d'après les travaux démesurés d'un savant démiurge conjuguant notre ADN avec celui d'animaux. Mi-hommes, mi-créatures, ceux ci étant asservis par le Dr Moreau s'efforçant de maîtriser leurs pulsions sauvages à l'aide d'un implant électrique transplanté sous leur peau. Mais l'arrivée d'un naufragé frondeur va semer le trouble et l'anarchie au sein de la communauté hybride. 

Si la première demi-heure assez prenante et convaincante nous séduit à travers cette fascinante monstrueuse parade qu'Edward Douglas redoute, entre fascination et répulsion, notamment auprès de la brutalité de Moreau martyrisant à sa guise ses sujets dans sa doctrine contrairement pacifiste (avec une effrayante séquence d'accouchement !), le reste est un joyeux délire borderline rendu quasi incontrôlable. A croire que John Frankenheimer aurait quitté précipitamment le plateau pour laisser quartier libre aux casting littéralement en roue libre. Val Kilmer se ridiculisant à outrance après la mort de Moreau en substituant son trône alors que Marlon Brando occupait juste avant un poste de dictateur cabotin grimé de pommade sur la tronche depuis son allergie solaire. Fort heureusement, le rythme nerveux ne laisse que peu de place à l'ennui, entre 2/3 séquences involontairement cocasses ou hilarantes; si bien que la seconde partie accorde beaucoup de place à l'action belliqueuse lorsque les créatures de Moreau tente d'asseoir leur autorité en détruisant tout sur leur passage. On peut également vanter lors de quelques violences graphiques des effets gores redoutablement réalistes, à l'instar du lynchage de Moreau démembré par ses monstrueuses créations. Même David Thewlis, le héros naufragé, semble peut à l'aise dans sa fonction de redresseur de tort et de témoin effaré par tant de monstruosité, qui plus est peu favorisé par des répliques infantiles. 


Y'a t-il un réalisateur aux commandes ?
On suit donc cette farce grotesque d'un oeil aussi curieux qu'amusé, série B de luxe permutée en objet filmique non identifié sous couvert de Remake aseptique pimenté de sauce bisseuse. 

*Eric Binford. 
2èx

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