Sortie salles France: 12 Février 1975. U.S: 15 Novembre 1974
FILMOGRAPHIE: Mark Robson est un réalisateur et monteur canadien qui fit carrière aux États-Unis, né à Montréal (Canada) le 4 décembre 1913, mort à Londres (Angleterre), le 20 juin 1978. 1943 : La Septième Victime. 1943 : Le Vaisseau fantôme. 1944 : Youth Runs Wild. 1945 : L'Île des morts. 1946 : Bedlam. 1949 : Le Champion. 1949 : Roughshod. 1949 : La Demeure des braves. 1949 : Tête folle. 1950 : La Marche à l'enfer. 1951 : La Nouvelle Aurore. 1951 : Face à l'orage. 1953 : Retour au Paradis. 1954 : Les Ponts du Toko-Ri. 1954 : L'Enfer au-dessous de zéro. 1954 : Phffft! 1955 : Le Procès. 1955 : Hold-up en plein ciel. 1956 : Plus dure sera la chute. 1957 : Les Plaisirs de l'enfer. 1957 : La Petite hutte. 1958 : L'Auberge du sixième bonheur. 1960 : Du haut de la terrasse. 1963 : Pas de lauriers pour les tueurs. 1963 : À neuf heures de Rama. 1965 : L'Express du colonel Von Ryan. 1966 : Les Centurions. 1967 : La Vallée des poupées. 1969 : La Boîte à chat. 1971 : Happy Birthday, Wanda June. 1972 : Limbo. 1974 : Tremblement de terre. 1978 : Avalanche Express.
Premier film catastrophe à utiliser le procédé Sensurround (effets de vibration que les spectateurs ressentaient sur leur siège au moment des secousses sismiques), Tremblement de Terre fut un gros succès international grâce à ces effets-spéciaux particulièrement réalistes, même encore aujourd'hui. Car si on peut relever sur certains plans quelques maquettes ici et là (autrement plus convaincantes qu'un Kaijū), les nombreuses séquences de destruction massive demeurent toujours impressionnantes par leur réalisme cauchemardesque. Pour autant, Tremblement de Terre ne demeure pas du niveau qualitatif de ses homologues (imputrescibles) La Tour Infernale et l'Aventure du Poséidon, aussi charismatique soit-il. La faute incombant à une absence flagrante de suspense lors des séquences de sauvetage, bien que sa dernière demi-heure rehausse le niveau lorsque Charlton Heston tente de sauver ses 2 maîtresses conjugales dans le sous-sol d'un immeuble peu à peu envahi d'eau. Tant et si bien que l'on s'étonne également de sa conclusion dramatique imposée par Heston himself afin sans doute de rehausser l'aspect tragique de la catastrophe implantée en plein coeur de Los Angeles. Ainsi, Tremblement de Terre pâtit de plusieurs séquences de sauvetage impressionnantes ou haletantes mais dénuées d'intensité affolante (même si certains moments de survie précaire y font leur petit effet d'appréhension). A l'instar de cette situation héroïque un peu trop rapidement expédiée lorsque le Sgt. Lew Slade (excellement endossé par George Kennedy de par sa force tranquille et de sureté) porte secours à une jeune femme à la suite d'une tentative de viol commise par un militaire rendu psychotique depuis le contexte cataclysmique.
Fort heureusement, Tremblement de Terre possède néanmoins une patine symptomatique des Seventies, dans la mesure où le film s'avère solidement réalisé et interprété (sacrées gueules charismatiques de la grande époque !) en prime d'être formellement fascinant (Oscar des Effets Visuels à l'époque). Mark Robson parvenant à diriger ses acteurs avec savoir-faire, notamment auprès d'un habile montage scrupuleusement établi en fonction des réactions censées de chaque personnage, jusqu'aux figurants d'arrière plan. Charlton Heston monopolisant évidemment l'écran en héros volontaire s'évertuant à sauver le plus de personnes possible en compagnie du sergent Lew Slade avec qui il réserve une franche complémentarité solidaire. On peut également louer le jeu parfaitement convaincant de Victoria Principal (Dallas) dans un rôle secondaire de plantureuse jeune femme s'attirant les avances d'un militaire pathologiquement monomane si j'ose dire (Marjoe Gortner demeurant habité par son personnage de tortionnaire criminel faute de son homosexualité refoulée). Quant à la star Ava Gardner jouant l'épouse trompée avec un tempérament borderline (sa fausse tentative de suicide), elle nous provoque une attention soutenue lors de ses moult tentatives à reconquérir son compagnon épris de la jeune Denise Marshall que Geneviève Bujold incarne avec un naturel quelque peu décomplexée lorsqu'elle s'adresse sereinement à lui pour le courtiser. On peut enfin relever à travers ce spectacle grandiose de surprenante pointes d'humour pour le genre catastrophe en la présence de Walter Matthau en ivrogne invétéré incapable de se soucier de son prochain et encore moins de sa personne lors de l'évènement sismique ou lors d'une bagarre de billard. Le type accoudé au bar poursuivant sa compétition éthylique comme si de rien n'était alors que le chaos s'acharne peu à peu autour de lui.
Sans toutefois nous passionner pour nous immerger de plein fouet auprès du désarroi des survivants; Tremblement de Terre reste néanmoins un bon film catastrophe sauvé par ses nombreux effets spéciaux souvent convaincants, sa réalisation appliquée épaulée de moyens considérables et son cast 3 étoiles irréprochable que les fans des années 70 auront bougrement plaisir à retrouver.
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