Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com
"Stranger in Our House" de Wes Craven. 1978. U.S.A. 1h30. Avec Linda Blair, Lee Purcell, Jeremy Slate, Jeff McCracken, Jeff East, Carol Lawrence, Macdonald Carey.
Diffusion TV US: 31 Octobre 1978. Sortie salles France: 31 Décembre 1980
FILMOGRAPHIE: Wesley Earl "Wes" Craven est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur né le 2 Aout 1939 à Cleveland dans l'Ohio. 1972: La Dernière maison sur la gauche, 1977: La Colline a des yeux, 1978: The Evolution of Snuff (documentaire), 1981: La Ferme de la Terreur, 1982: La Créature du marais, 1984: Les Griffes de la nuit, 1985: La Colline a des yeux 2, 1986: l'Amie mortelle, 1988: l'Emprise des Ténèbres, 1989: Schocker, 1991: Le Sous-sol de la peur, 1994: Freddy sort de la nuit, 1995: Un Vampire à brooklyn, 1996: Scream, 1997: Scream 2, 1999: la Musique de mon coeur, 2000: Scream 3, 2005: Cursed, 2005: Red eye, 2006: Paris, je t'aime (segment), 2010: My soul to take, 2011: Scream 4.
Télé-film diffusé dans certaines salles françaises et américaines grâce à son succès sur les chaines NBC et CBS (si bien que j'ai eu l'aubaine de le découvrir dans un cinéma de quartier en Ardèche à l'aube de mon adolescence), L'Eté de la peur porte la signature du maître Wes Craven exploitant le filon de la sorcellerie avec une efficacité somme toute relative. Car nanar (ou navet) pour les uns, plaisir innocent pour d'autres, l'Eté de la peur se situe entre ses deux contradictions selon mon jugement de valeur. Wes Craven usant de facilités parfois trop triviales pour emporter l'adhésion à nous convaincre de l'hostilité de cette jeune cousine que la famille Bryant accueille à bras ouverts après que ses parents se soient tués lors d'un mystérieux accident de voiture. Dès lors, une inimitié va rapidement s'installer entre les cousines Julia et Rachel que Linda Blair endosse avec une expressivité aussi attachante que naïve. Cette dernière découvrant beaucoup trop facilement les preuves et indices que Julia dissémine distraitement dans les chambres du cocon familial, sans compter ses crises colériques ou éplorées un brin surjouées lors des moments les plus dramatiques. Quand bien même on peut également sourire de l'artifice grossier comme quoi une sorcière ne puisse apparaître sur un cliché après y avoir été photographiée, faute de son identité maléfique. La résultante de ce rebondissement prévisible provoquant un non effet de surprise par son absence de crédibilité, voir par le produit de son humour involontaire.
Pour autant, et assez curieusement, l'Eté de la peur se suit sans trop d'ennui grâce aux caractères assez attachants des personnages inscrits dans l'unité familiale, à son cadre bucolique solaire que l'on aimerait fréquenter et à quelques séquences-chocs assez réussies. A l'instar de l'agression sauvage du cheval contre Julia recluse au bout du compte dans une voiture pour s'y protéger. Son intensité dramatique demeurant réaliste sous l'impulsion d'un habile montage assez dynamique. On peut à nouveau souligner une autre séquence autrement grave lorsque Rachel trébuchera de son cheval rendu erratique à la suite d'une course hippique. Enfin, son final inopinément spectaculaire s'alloue d'un parti-pris grand-guignol plutôt réjouissant lorsque Julia, les yeux azur fluos soudainement métamorphosés; déploie ses talents destructeurs contre Rachel à travers la chambre, la cuisine et la cave. Et ce avant d'amorcer une course-poursuite en voiture impeccablement menée pour tenter de sauver la mère de Rachel sillonnant une route nationale. On peut également souligner la présence assez crédible de Lee Purcell endossant la sorcière juvénile avec un charme insidieux sensiblement trouble et inquiétant. Ses crêpages de chignon compromis avec Rachel demeurant gentiment amusants et ludiques à travers leur permanent conflit d'autorité à couteau tiré.
En dépit d'une intrigue prévisible ultra simpliste parfois rehaussée d'une touche provocatrice (le thème de l'inceste) et de scènes chocs susnommées, l'Eté de la Peur joue la carte de la série B télévisuelle avec une efficacité bonnard. Les interprétations enjouées de Linda Blair et de Lee Purcell permettant au fil du récit d'entretenir un certain magnétisme moral à travers leur confrontation pugnace faisant intervenir l'occulte de la sorcellerie.
Eric Binford
31.07.17
26.08.21. 4èx
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