mercredi 12 janvier 2022

Ballade Meurtrière / Coming Home in the Dark

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James Ashcroft. 2021. Nouvelle-Zélande. 1h32. Avec Daniel Gillies, Erik Thomson, Miriama McDowell, Matthias Luafutu 

Sortie salles France: ?. 1er Octobre 2021 (internet). 

FILMOGRAPHIEJames Ashcroft est un acteur, scénariste et réalisateur néo-zélandais né le 12 Juin 1978 à Paraparaumu. 2021: Balade Meurtrière. 2018: The Watercooler (TV Series) (1 episode)
- The House (2018). 


Production néo-zélandaise réalisée par le néophyte James Ashcroft, Ballade Meurtrière est une claque vitriolée comme on en voit très peu dans le paysage horrifique trop souvent tributaire de divertissement douillet à travers son schéma routinier du "ouh fais moi peur". Et pourtant, alors qu'en l'occurrence  James Ashcroft s'embarrasse d'une trame éculée (un duo de meurtrier s'en prend à une famille de touristes 1h30 durant en les séquestrant dans leur voiture), il parvient intelligemment à renouveler les codes en tirant parti d'un réalisme cru qui ne lâchera pas d'une semelle l'appréhension du spectateur. Et ce au sein des paysages inquiétants d'une contrée néo-zélandaise magnifiquement contrastée. 


D'une extrême violence à la limite du soutenable alors qu'aucune complaisance n'y est à déplorer (le cinéaste privilégiant notamment parfois le hors-champs afin de ne pas sombrer dans la trivialité), Ballade Meurtrière est autant une épreuve de force pour nous que pour les protagonistes constamment soumis à la tare du sentiment d'impuissance sous un ciel crépusculaire magnifiquement éclairé afin de nous exacerber un sentiment malaisant que l'on réprouve. Pour ce faire, on peut autant compter sur le charisme patibulaire des 2 tueurs sanguinaires adoptant une posture à la fois impassible et monolithique à travers leur état d'âme dénué de vergogne. Spoil ! Et ce à travers leur préméditation d'une vengeance froide que le spectateur comprendra du point de vue d'une des victimes au passé pusillanime Fin du Spoil. Le duo éminemment antipathique faisant preuve d'un flegme imperturbable à travers leur tranquilles exactions putassières renforcées de l'animosité de leurs regards viciés. Quant aux victimes fréquemment molestées, brimées et humiliées, les comédiens méconnus du public français demeurent irréprochables dans leur posture démunie où l'on ne cessera de nous suggérer: que ferions nous en pareille occasion ?


Maltraitance.
 
Angoissant et éprouvant, tendu comme un arc et d'une dramaturgie escarpée dès son insupportable prologue expéditif (assurément le moment le plus cruel du film), Ballade Meurtrière oscille climat suicidaire et dépressif derrière une métaphore sur une marginalisation meurtrie, traumatisée par un passé galvaudé. Anti ludique au possible, même si 1 ou 2 moments avaient gagné à être moins prévisibles lors de son final mortifère pour autant déprimant, Ballade Meurtrière distille un malaise rudement inconfortable sous l'impulsion d'une violence aride gratuite même si le mobile vindicatif s'y instaure pour justifier ce déchainement primal. Comme quoi aucun mobile ne justifie de s'adonner à l'auto-justice au risque d'y procréer un monstre asocial. 
Pour public averti 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire