vendredi 14 janvier 2022

Les Granges Brûlées

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jean Chapot et Alain Delon. 1973. France/Italie. 1h38. Avec Simone Signoret, Alain Delon, Paul Crauchet, Bernard Le Coq, Pierre Rousseau, Catherine Allégret, Miou-Miou, Béatrice Costantini, Renato Salvatori, Jean Bouise, Christian Barbier. 

Sortie salles France: 30 Mai 1973

FILMOGRAPHIEJean Chapot est un acteur, dialoguiste, compositeur, producteur, réalisateur, metteur en scène et scénariste français né le 15 novembre 1930 à Bois-Guillaume, en Seine-Maritime, et mort le 10 avril 1998 à Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine. 1965 : Le Dernier Matin de Percy Shelley (CM). 1966 : La Voleuse. 1972 : Le Fusil à lunette (CM). 1973 : Les Granges Brûlées. 1982: Ce fut un bel été (TV Movie). 1982 Un fait d'hiver (TV Movie). 1981 Livingstone (TV Movie). 1994: Honorin et l'enfant prodigue (TV Movie). 1993 Polly West est de retour (TV Movie). 1992 Honorin et la Loreleï (TV Movie). 1991 Les mouettes (TV Movie). 1988 Le crépuscule des loups (TV Movie)


"Les monstres Delon / Signoret dans un drame criminel enneigé au sein d'une ruralité archaïque."
Qu'on se le dise, Les Granges Brûlées n'est pas le grand film tant attendu auprès de la réunion du duo proverbial Delon / Signoret. La faute incombant à une réalisation classique peinant à susciter une certaine intensité dramatique au fil d'une trame criminelle plutôt prétexte à dépeindre la quotidienneté rurale de paysans coexistant en autarcie, entre chamailleries familiales et conjugales. Si bien que leur progéniture tue d'ailleurs leur ennui en s'enfuyant à la ville, soit pour s'y saouler soit pour courtiser. Pour autant, les Granges Brûlées mérite que l'on s'y attarde de par l'excellence de son casting irréprochable (jusqu'aux seconds-rôles communément attachants) et de l'affrontement (gentiment) psychologique que se dispute Simone Signoret (en matriarche prévenante mais sur le qui vive) / Alain Delon (en juge autoritaire mais accessible). 

Leur confrontation étant bâtie sur une commune posture à la fois chafouine et suspicieuse depuis que le juge concentre son enquête sur cette famille Cateux à la suite du témoignage d'un des fils rentré aviné le soir du crime. Et bien que le récit linéaire, sciemment redondant, ne passionne guère, il demeure toutefois inopinément captivant (avec modestie cela dit) sous l'impulsion de ses acteurs issus de l'ancienne génération et de son réalisme réfrigérant au sein d'une nature enneigée superbement photogénique. L'époque vintage des Seventies auquel l'action se déroule demeurant également un atout de séduction à dépeindre scrupuleusement les us et coutumes de ces métayers artisanaux en proie à la contrainte et à la contrariété, aux doutes et aux complexes depuis que la police est aux aguets de leurs faits et gestes.  

A découvrir donc ou à revoir, ne serait ce que pour les performances du duo susnommé aussi magnétique qu'équivoque à travers leurs jeux de regards hésitants Spoil ! percés finalement d'une certaine déférence eu égard de l'issue salvatrice du dénouement Fin du Spoil. Delon et Signoret hypnotisant comme de coutume l'écran à chacune de leur apparition inscrite dans la réserve en dépit de leur désir de s'apprécier timidement parlant. On peut enfin relever la partition musicale étonnamment dissonante signée Jean Michel Jarre pour sa première collaboration au cinéma alors que durant le tournage le réalisateur Jean Chapot et Alain Delon s'effritèrent à moult reprises si bien que ce dernier acheva les dernières séquences en s'imposant derrière la caméra.

*Eric Binford

Box-Office France: 991 624 entrées

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