vendredi 21 janvier 2022

Blink

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Michael Apted. 1993. U.S.A. 1h46. Avec Madeleine Stowe, Aidan Quinn, James Remar, Peter Friedman, Bruce A. Young, Laurie Metcalf, Matt Roth 

Sortie salles France: 10 Août 1994. U.S: 26 Janvier 1994

FILMOGRAPHIEMichael Apted, né le 10 février 1941 à Aylesbury dans le Buckinghamshire (Royaume-Uni) et mort le 7 janvier 2021 à Los Angeles, est un réalisateur et producteur de cinéma et de télévision anglais. 1972 : The Triple Echo. 1974 : Stardust. 1977 : Le Piège infernal. 1979 : Agatha. 1980 : Nashville Lady ou La Fille du mineur. 1981 : Continental Divide. 1983 : Gorky Park. 1984 : Firstborn. 1985 : Bring On The Night. 1987 : Toubib malgré lui. 1988 : Gorilles dans la brume. 1991 : Affaire non classée. 1992 : Cœur de tonnerre. 1992 : Incident à Oglala. 1994 : Blink. 1994 : Moving the Mountain. 1994 : Nell. 1996 : Mesure d'urgence. 1997 : Inspirations. 1999 : Me and Isaac Newton. 1999 : Le monde ne suffit pas. 2001 : Enigma. 2002 : Plus jamais. 2002 : Lipstick. 2006 : Amazing Grace. 2010 : Le Monde de Narnia : L'Odyssée du Passeur d'Aurore. 2012 : Chasing Mavericks. 2017 : Conspiracy. 

Thriller des années 90 aujourd'hui oublié, à l'instar de l'excellent Jennifer 8 auquel il entretient le point commun de la victime aveugle traquée par un tueur, Blink est un sympathique divertissement sauvé par l'interprétation irréprochable de Madeleine Stowe. Car outre un premier quart d'heure si prometteur à travers sa dramaturgie bouleversée (Emma retrouvant la vue uniquement de l'oeil droit après avoir été opérée demeure un moment véritablement émotif à travers le tact de sa réalisation et de la pudeur de l'actrice à fleur de peau) et ses FX très réussis (ses visions déformées, évanescentes sont saisissantes de réalisme trouble), Blink s'enfonce peu à peu dans les clichés et les conventions au fil d'une romance entre le flic et la victime dont on éprouve si peu d'attachement. La faute incombant à la caractérisation superficielle (pour ne pas dire mal développé) du flic investigateur qu'endosse spontanément Aidan Quinn en coureur de jupon à la fois arrogant, égoïste, machiste et orgueilleux. 

Tant et si bien qu'au fil de son évolution sentimentale avec Emma, il demeure constamment grisant, irritable, détaché ou autrement insidieux à travers sa posture versatile d'y privilégier finalement son enquête criminelle qu'il peine à résolver face à l'autorité d'un supérieur aussi mal charpenté que lui. Et bien que le réalisateur accorde beaucoup d'importance à cette romance à l'eau de rose (avec en prime l'intrusion du chirurgien en mal d'amour) au gré de clichés soumis aux crêpages de chignon, Blink parvient néanmoins à maintenir l'intérêt sous l'impulsion d'une Madeleine Stowe d'une force de caractère à la fois fragile et déterminée. Et ce en dépit du peu de séquences impressionnantes pour sa partie thriller du samedi soir et des mobiles téléphonés du tueur en série tributaire d'une vendetta monomane que le réalisateur exploite par dessus la manche et ce sans passion. A l'instar de la confrontation finale entre lui et sa victime délibérée à l'affronter pour y sauver sa peau si bien que la police est incapable de la protéger (d'ailleurs tous les flics si peu concernés et la  dédaignant à tout va semblent aussi stupides qu'empotés). Ce qui nous vaut lors du dénouement (timidement) tendu des séquences à suspense gentiment ludiques et orthodoxes avant le happy-end de rigueur (étreinte de réconciliation à l'appui). 

Mais bon, en dépit de tous ces défauts étalés brièvement, et notamment grâce au charme de sa scénographie urbaine plutôt bien filmée et photographiée, Blink devrait encore probablement contenter le fan des thrillers des Nineties initiés par le maître étalon: Basic Instinct. En applaudissant surtout l'interprétation si sensuelle mais jamais complaisante de la divine Madeleine Stowe

*Eric Binford
2èx

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