Sortie salles France: Février 2022
FILMOGRAPHIE: Eskil Vogt est un réalisateur et scénariste norvégien né en 1974. 2014 : Blind. 2021 : The Innocents.
Eskil Vogt décrivant sans ambages, et ce à l'aide d'un malaise à la fois moral et viscéral terriblement déstabilisant (on peut d'ailleurs établir un rapprochement avec l'autrement malaisant l'Exorciste de Friedkin), les thèmes de l'instinct pervers et du sadisme inné en nous sous l'impulsion d'un hyper réalisme suffocant. The Innocents demeurant une épreuve de force, tant pour le spectateur que pour les protagonistes (infantiles / adultes) confronté à l'incitation au Mal du point de vue d'une innocence prenant goût rapidement à la violence grâce à une impériosité quasi indestructible. Mais outre son climat malsain infiniment perméable ne lâchant pas d'une semelle l'attention du spectateur confronté au cauchemar le plus lâche, cruel et désespéré, The Innocent est transcendé du talent naturel hors-pair de ces gamins en culotte courte dégageant un humanisme torturé ou meurtrier littéralement communicatif (on vit à travers eux, telle une entité voyeuriste !). Tant et si bien que l'on suit et subit leur parcours moral avec une appréhension constamment interrogative quant à leur évolution indécise et leurs décisions de dernier ressort à tenter ou pas d'y déjouer la menace dans leur petit corps meurtri. Une hostilité en roue libre nappée toutefois de rage et de chagrin, comme si l'innocent, le plus intolérable, prisonnier de son âge néophyte, prenait conscience de ses dérives démoniales sans pouvoir les canaliser ou les obstruer.
Modèle de mise en scène s'apparentant au coup de maître pour un second essai (on reste autant ébahi qu'impressionné par la géométrie du cadre auscultant les visages des bambins, entre infinie douceur et inquiétude latente ! ???), The Innocent transfigure le genre Fantastique avec une maturité forçant le respect. Immortalisé par ces 4 bouilles norvégiennes exprimant "en profondeur" un humanisme à fleur de peau gangrené par l'influence et la susceptibilité du Mal le plus insidieux, The Innocents nous reste en mémoire tel un éprouvant cauchemar moral dénué d'issue et de résolution. Et ce en dépit des apparences quelques peu salvatrices de son épilogue bipolaire, si bien que nos nerfs malmenés 1h57 durant finissent par nous lâcher au moment du générique de fin. Une date du Fantastique.
Pour Public Averti (du fait de son climat capiteux constamment malaisant et de sa cruauté parfois trop réaliste).
*Eric Binford
Récompense:
L'Étrange Festival 2021 : Grand Prix Nouveau Genre
Prix du cinéma européen 2021 : Meilleur ingénieur du son
ça donne envie de le découvrir !
RépondreSupprimerJ'espère qu'il t'impressionnera autant que moi
RépondreSupprimerBonjour comme le commentaire précédent "ça donne envie de le découvrir !"
RépondreSupprimerMerci à vous pour vos résumés et critiques .
Bonjour, merci à vous de prendre la peine de me lire. J'espère donc qu'il vous plaira car pour moi il s'agit de VRAI cinéma Fantastique au sens noble, personnel et intègre.
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