jeudi 20 janvier 2022

L'Appel de la Chair / La notte che Evelyn uscì dalla tomba

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Emilio Miraglia. 1971. Italie. 1h43. Avec Anthony Steffen, Marina Malfatti, Enzo Tarascio, Giacomo Rossi Stuart, Umberto Raho, Roberto Maldera. 

Sortie salles France: 3 Mai 1973. Italie: 18 Août 1971

FILMOGRAPHIE: Emilio Miraglia (né le 1er janvier 1924 à Casarano, dans les Pouilles, décédé en 1982) est un réalisateur et scénariste italien. 1967 : La Peur aux tripes. 1968 : Casse au Vatican. 1969 : Ce salaud d'inspecteur Sterling. 1971 : L'Appel de la chair. 1972 : Joe Dakota (Spara Joe... e così sia!). 1972 : La dame rouge tua sept fois. 


"Tu as commis un grand crime. Tu n'es plus une lady mais un assassin. Un meurtre abominable ensanglante tes mains. Te voilà couverte du sang de ton sujet"
Considéré comme mineur et plutôt méconnu, l'Appel de la Chair demeure un bon giallo dans la tradition du genre qu'Artus Films eut la bonne idée d'éditer en format HD. Et ce en y injectant une pincée d'épouvante gothique (revenant à l'appui), renforcée qui plus est de deux séquences chocs plutôt couillues et redoutablement cruelles (la répétition de coups de poignard sur une victime démunie perpétrée sur fond blanc, le cadavre d'une femme fraîchement exécuté, dévoré par des renards mastiquant à un moment ses intestins en gros plans, façon d'Amato Ketchup !). Et si le pitch simpliste (à peine sorti d'asile psychiatrique, l'aristocrate Alan, toujours hanté par la mort de sa défunte épouse, se venge sur des prostituées aux cheveux roux en les hébergeant dans son château poussiéreux) avait gagné à être plus dense et surprenant, ses rebondissements à répétition s'avèrent toutefois agréablement imprévisibles à défaut d'emporter notre totale adhésion. 


La faute incombant à son intrigue quelque peu tirée par les cheveux à force de revirements outranciers, entre faux complices et vrais coupables motivés par la cupidité du traditionnel héritage. En tout état de cause, L'Appel de la Chair n'ennuie jamais si bien qu'il retient constamment l'attention de par sa conduite narrative bien rodée misant sur le suspense latent, l'esthétisme baroque et les ambiances lugubres (le prologue SM demeure d'ailleurs envoûtant au sein de sa scénographie gothique émaillée d'instruments de torture dont un gigantesque fouet). Qui plus est, la beauté lascive de ses actrices dénudées n'échappe pas à notre voyeurisme lubrique, notamment lorsque celles-ci se délectent d'y endosser les prostituées à la fois décomplexées et effarouchées, alors qu'une épouse servile reste à la merci de son époux machiste n'hésitant pas à abuser d'elle à renfort d'étranglement hystérisé. Son cast masculin demeurant tout aussi convaincant à travers une galerie de personnages véreux, violents, erratiques, perfides et délétères si bien que tous les coups bas leur seront tolérés pour l'enjeu d'un héritage.  


Avant tout agréablement distrayant grâce à son rythme soutenu et au mystère expectatif de son énigme torturée, l'Appel de la Chair est suffisamment plaisant, séduisant et parfois horrifiant pour contenter l'afficionado du Giallo en bonne et due forme. A découvrir donc puisque tout à fait fréquentable. 

*Eric Binford

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