Sortie salle France: 19 Décembre 1979
FILMOGRAPHIE: Henry Verneuil (de son vrai nom Achod Malakian) est un réalisateur et scénariste français d'origine arménienne, né le 15 Octobre 1920 à Rodosto, décédé le 11 Janvier 2002 à Bagnolet. 1951: La Table aux crevés. 1952: Le Fruit Défendu. 1952: Brelan d'As. 1953: Le Boulanger de Valorgue. 1953: Carnaval. 1953: l'Ennemi public numéro 1. 1954: Le Mouton a 5 pattes. 1955: Les Amants du Tage. 1955: Des Gens sans importance. 1956: Paris, palace Hôtel. 1957: Une Manche et la belle. 1958: Maxime. 1959: Le Grand Chef. 1959: La Vache et le Prisonnier. 1960: l'Affaire d'une Nuit. 1961: Le Président. 1961: Les Lions sont lâchés. 1962: Un Singe en Hiver. 1963: Mélodie en sous-sol. 1963: 100 000 Dollars au Soleil. 1964: Week-end à Zuydcoote. 1966: La 25è Heure. 1967: La Bataille de San Sebastian. 1969: Le Clan des Siciliens. 1971: Le Casse. 1972: Le Serpent. 1975: Peur sur la ville. 1976: Le Corps de mon ennemi. 1979: I comme Icare. 1982: Mille Milliards de Dollars. 1984: Les Morfalous. 1991: Mayrig. 1992: 588, rue du Paradis.
Largement inspiré de l'assassinat de Kennedy et sa théorie du complot démultiplié, Henry Verneuil réalise avec I... comme Icare un solide thriller politique rehaussé de la présence affirmée d'Yves Montand en procureur au sens d'observation avisé à démanteler un complot de grande ampleur suite à l'assassinat du président Marc Jary. L'intérêt "ludique" de l'intrigue résidant dans l'investigation scrupuleuse de ce procureur rassemblant moult détails incohérents avec l'appui de ses acolytes afin de prouver que l'assassin (retrouvé suicidé) n'était finalement qu'un leurre, une mise en scène afin d'éclipser les vrais responsables d'un complot international (services secrets, mafia sont mis en cause). Par cette sombre machination savamment charpentée mais truffée de maladresses, Henry Verneuil souhaite notamment dénoncer en filigrane la facilité à laquelle certains complices acceptent de se soumettre à une haute autorité pour se charger d'une mission (ici) criminelle.
Si bien que lors d'une longue séquence aussi curieuse que passionnante, celui-ci s'inspire de "l'expérience de Milgram" afin d'y radiographier les réactions morales du moniteur s'efforçant de torturer un sujet à divers degrés pour le compte d'une autorité supérieure. Quant au final que l'on redoute tragique à un moment clef (la lumière d'un ascenseur entrevue en face d'une tour d'immeuble), Verneuil fait monter très habilement la tension lorsque le procureur est sur le point de déjouer le complot avec en guise d'ultime rébus, le nom de code: I comme Icare. Ennio Morricone se chargeant d'amplifier l'émotion du suspense oppressant auprès d'une superbe mélodie hybride aux tonalités subtilement ombrageuses. Quand bien même la présence auditive de l'épouse du procureur planquée derrière son combiné du téléphone nous suscite une forme d'appréhension intuitive mêlée d'empathie face au potentiel danger invisible qui s'interpose peu à peu entre eux. Un final marquant d'une belle intensité dramatique à travers sa mise en scène studieuse.
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