Sortie salles France: 28 Juin 1973.U.S: 7 Février 1971
FILMOGRAPHIE: Chang Cheh (張徹 en chinois, Zhāng Chè en hànyǔ pīnyīn) est un réalisateur chinois hongkongais, né en 1923 à Hangzhou en Chine et mort le 22 juin 2002 à Hong Kong. 1966 : Le Trio magnifique. 1967 : Un seul bras les tua tous. 1968 : Le Retour de l'hirondelle d'or. 1969 : The Singing Thief. 1969 : Le Bras de la Vengeance. 1969 : The Flying Dagger. 1969 : Le Sabreur solitaire. 1970 : Vengeance. 1970 : Les Treize Fils du Dragon d’Or. 1971 : La Rage du tigre. 1971 : Duel aux poings. 1971 : Duo Mortel. 1972 : Le Justicier de Shanghaï. 1972 : La Légende du lac. 1972 : Le Nouveau justicier de Shanghaï. 1973 : Frères de sang. 1974 : Ceinture noire contre kung-fu. 1974 : Les Cinq Maîtres de Shaolin. 1978: 5 Venins Mortels. 1982 : The Brave Archer and His Mate. 1984 : Shanghai 13. 1993 : Ninja in Ancient China.
Film mythique s'il en est que les vidéophiles des années 80 s'empressèrent de louer sous la bannière de René Chateau, La Rage du tigre est le 3è opus de la trilogie du sabreur manchot interprété en l'occurrence par David Chiang. Ou plus exactement le remake officieux de son 1er opus Un seul bras les tuas tous réalisé en 1967 du même signataire Chang Cheh comme le fut également sa séquelle réalisée 2 ans plus tard, Le bras de la vengeance. Ayant inspiré divers cinéastes parmi lesquels Tarantino pour Kill Bill et Georges Lucas pour sa trilogie Star Wars, La Rage du Tigre est un superbe film d'action célébré pour sa bataille dantesque érigée sur un pont. Et ce en plein décor naturel pour tenir lieu de souci de réalisme historique. Chang Cheh multipliant les affrontements barbares entre le sabreur et ses rivaux avec un art consommé de la chorégraphie épique. Proprement jubilatoire jusqu'au tournis !
Et ce tout en délocalisant en intermittence l'action au sein du manoir de Long depuis que Lei Li est affublé du sentiment de vengeance, Spoil ! faute de la mort de son ami Feng Chun-Chieh Fin du Spoil. L'intrigue étant bâtie sur l'abnégation de Lei Li à employer les arts martiaux depuis sa défaite avec le traitre du manoir, maître Long qui l'incita à se couper le bras pour mieux l'humilier. Or, accablé de honte et de déception, notamment pour la tare de son orgueil, Lei Li s'est réfugié dans une taverne en tant que serveur domestique incapable de se rebeller auprès de la provocation de chevaliers sans vergogne. Ainsi donc, en abordant les thématiques de l'amitié, de l'honneur, de l'humilité et de la vengeance, Chang Cheh compte sur la dramaturgie de ses profils héroïques vaincus (Lei Li et son comparse Feng Chun-Chieh) pour substantialiser l'intrigue plutôt prévisible il faut avouer. La justification de la vengeance (bicéphale) lui permettant de reprendre les armes et combattre au front, Spoil ! tant pour honorer la mort de son meilleur ami que pour punir le responsable de l'amputation de son bras. Fin du Spoil.
Très spectaculaire parmi la juste mesure de soumettre l'action à sa narration latente, La Rage du Tigre brille de 1000 feux sous l'impulsion de ses affrontements barbares perpétrés au sabre avec une intensité exponentielle. A l'instar de son ultime demi-heure jubilatoire s'autorisant tous les excès à l'aide d'une précision chirurgicale. On peut d'ailleurs relever en guise d'audace (nous sommes en 1971) et de trouvaille gorasse une hallucinante séquence morbide lorsqu'un corps en lévitation attaché par des cordes aux extrémités des poignées et des pieds se retrouve sectionné au sabre en deux parties. Outre l'impact de son action dévastatrice magnifiquement improbable comme seuls les hong-kongais ont le secret, il faut enfin louer la prestance sentencieuse de l'acteur David Chiang suscitant un humanisme à la fois accablé, noble et torturé en sabreur maudit peu à peu motivé par le désir de rébellion. Incontournable.
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