mercredi 30 mars 2022

Massacre at central High

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de René Daalder. 1976. U.S.A. 1h27. Avec Derrel Maury, Andrew Stevens, Robert Carradine, Kimberly Beck, Ray Underwood, Steve Bond, Steve Sikes.

Sortie salles France: 11 Janvier 1978 (int - 18 ans). 

FILMOGRAPHIE: René Daalder est un réalisateur, producteur, éditeur, responsable d'effets visuels, compositeur de musique et scénariste américain né le 3 Mars 1944 à Texel, Noord-Holland, Netherlands, décédé le 31 Décembre 2019 en Californie. 1997: Hysteria. 1997 Habitat. 1985 Supertramp: Brother Where You Bound (Music Video). 1976 Les baskets se déchaînent. 1969 De blanke slavin.

Human Bomb.
Ovni improbable surgit de nulle part, véritable précurseur de Class 84 de Mark Lester, Massacre at central High est sorti en salles chez nous sous le titre aussi ubuesque que ridicule: Les Baskets se déchainent. Un titre honteusement fallacieux si bien qu'il ne s'agit nullement d'une comédie potache pour ados mais plutôt d'un film de bande accouplé au psycho-killer et au vigilante movie dans un esprit sarcastique insidieusement délectable. Rien que ça ! L'intrigue retraçant de manière aussi inattendue que décomplexée (et parfois elliptique) l'équipée sauvage d'un quatuor de lycéens semant la terreur au sein de leur lycée. Or, depuis l'arrivée de l'étudiant David, ceux-ci vont sérieusement déchanter lorsqu'un mystérieux assassin s'en prendra à eux lors d'un décompte chronologique. Tout du moins c'est ce que la première partie nous amorce à renfort de séquences tantôt incongrues, tantôt vrillées. Tant auprès des brimades que les lycéens sont contraints de supporter dans leur fonction soumise que des violences plus corsées à l'instar de viols perpétrés dans une classe sur 2 gamines par la bande de Bruce. Tout un programme débridé donc (si j'ose dire) que le cinéaste souligne au gré d'un vent de liberté anticonformiste qui ravira les amateurs de cinéma d'exploitation des Seventies. Cette manière bisseuse à la fois sincère et perfectible de filmer les lâches agissements de ses cancres de bas étage voués à une violence triviale distillant un climat désinhibé sous l'impulsion d'acteurs méconnus prenant leur rôle  primaire au sérieux. 

On s'immerge donc dans l'action bas de plafond avec une curiosité amusée permanente mêlée de fascination macabre. Le réalisateur recourant par ailleurs à une certaine inventivité dans les stratégies criminelles confectionnées à l'artisanale par un amateur éclairé. Bougrement ludique donc, en zieutant en intermittence les poitrines dénudées de quelques actrices de seconde zone se prélassant avec leurs amants sur la plage ou sous une tente, Massacre at central high est quasi indescriptible dans son savant dosage d'humour très noir, de romance volage, de suspense oppressant (son final explosif durant le bal de promotion !) et de règlements de compte décérébrés tous azimuts. Sans compter l'ambiguïté de certains personnages, à l'instar de la petite amie de Marc lui avouant qu'elle faillit copuler quelques heures plus tôt avec l'étranger David que le spectateur reluqua en mode voyeuriste dans la séquence antécédente ! (Nos 2 amants s'élançant spontanément sur la plage dans leur plus simple appareil). Mais alors que la vengeance méthodique se clôture à mi-parcours de l'intrigue à travers des séquences-chocs plutôt malsaines car dénuées de concession, v'la ti pas que le cinéaste relance l'action improbable lorsque le vengeur décide ensuite de s'en prendre aux copycat du lycée depuis la disparition morbide du quatuor d'harceleurs. Dès lors, une foule d'étudiants subitement zélés s'empressent de se la jouer violemment rebelle afin d'y diriger tout le lycée. S'ensuit une multitude de séquences semi-cocasses, semi-inquiétantes, semi-cintrées alors que les exactions meurtrières s'avèrent toujours plus nombreuses, impromptues (effets de surprise assurés) et sans pitié. 


Atomic College
B movie déjanté sans nous avertir de son contenu hybride à la croisée des sous-genres, Massacre at central High est une merveille d'insolence, d'audace, de provocations et de savoureuses incohérences (pas un flic à l'horizon malgré le carnage ostensiblement déployé, en dépit de l'ultime minute du métrage !) sous l'impulsion de trognes cartoonesques ou autrement saillantes, comme le soulignent modestement Robert CarradineKimberly BeckAndrew Stevens (Furie de De Palma), Ray Underwood (quasi sosie de Timothy Van Patten célébré dans Class 84 !) ou encore l'inquiétant Derrel Maury  dangereusement discret en justicier psychopathe en roue libre. A ne pas rater, notamment du fait de sa rareté infondée car on peut sans rougir prétendre à l'oeuvre culte en bonne et due forme du moule underground.  

*Bruno Matéï
05.03.11.
04.03.21.
30.03.22. 3èx

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