vendredi 12 septembre 2025

Erin Brockovich

                  (Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site Imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).

"Elle a mis une petite ville à ses pieds et une multinationale à genoux."
Relatant un célèbre fait divers qui fit grand bruit outre-Atlantique - une affaire de pollution des eaux qu’une petite ville californienne endura, ses habitants contaminés et brisés - Erin Brockovich s’impose comme un grand moment de cinéma, rare dans le paysage souvent languissant, rébarbatif ou bavard des films de procès. Ici, tout s’inverse : une jubilatoire investigation de longue haleine, menée par une marginale tenace qui refuse d’abandonner et finit par faire plier des margoulins persuadés de leur intouchabilité.

Julia Roberts (Oscar de la Meilleure Actrice !) y explose l’écran, tour à tour fine, intelligente, spontanée, mais aussi vulgaire - son langage fleuri claque comme une gifle - et provocante dans ses tenues sexy portées comme des armes. Elle impose un mélange décalé de dérision et de férocité qui laisse pantois. Face à elle, Albert Finney irradie un charisme paternel, autoritaire et borné, mais empreint de patience et de résilience. Ensemble, ils affrontent la Pacific Gas and Electric Company (PG&E), machine froide et monstrueuse, filiale d’un empire indifférent aux vies qu’elle broie.

Steven Soderbergh orchestre ce récit avec une maîtrise implacable : aller droit à l’essentiel, ne jamais s’égarer, même dans les scènes intimes, conjugales ou professionnelles, toujours dessinées avec une précision sans gras. L’intensité émotionnelle jaillit, inattendue, sous l’impulsion d’une Julia Roberts qui dévore chaque plan avec une détermination infaillible, laissant le souffle coupé. On suit son combat avec une attention irrévocable, face à l’effroyant scandale qui se dévoile : des familles entières condamnées à des maladies incurables, parfois mortelles, pour nourrir la cupidité d’une société sans vergogne.

Passionnant, drôle, poignant et révoltant, nourri d’une mise en scène vibrante d’amour de cinéma, Erin Brockovich est sans doute l’œuvre la plus salutaire et convaincante de Steven Soderbergh, malgré une filmographie inégale. Un classique authentique, brûlant de courage et de rage, qui rappelle que l’endurance et la force de conviction suffisent parfois à mettre à genoux les géants que l’on croyait intouchables.

— le cinéphile du cœur noir
3èx. Vost

Récompenses: 
BMI Film & TV Awards 2000 : BMI Film Music Award pour Thomas Newman
Oscars 2001 : meilleure actrice pour Julia Roberts
BAFTA Awards 2001 : meilleure actrice pour Julia Roberts
AFI Awards 2001 : film de l'année
Golden Globes 2001 : meilleure actrice dans un film dramatique pour Julia Roberts

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