mardi 16 septembre 2025

L'affaire Josey Aimes / North Country de Niki Caro. 2005. U.S.A. 2h06.


"La révolte enfouie, la révolte éclatée". 

Inspiré d’une histoire vraie qui fit grand bruit aux États-Unis en 1984, lorsque Lois Jensen se résigna à poursuivre son employeur, la compagnie minière Eleveth, pour discrimination et harcèlement sexuel, L’Affaire Josey Aimes demeure un témoignage d’une puissance intacte, toujours aussi brûlant quelques décennies plus tard. Porté par la présence dépouillée de Charlize Theron en jeune mineur vouée aux gémonies par une horde aussi machiste que décervelée, le film insuffle une émotion à la fois poignante et bouleversante dans son épreuve de force : traduire devant les tribunaux une entreprise dénuée de morale, où les femmes subissent harcèlement, intimidations, brimades et menaces sous la férule d’une dictature prolo, triviale et abrutissante, gonflée d’un orgueil pusillanime.

On pourra néanmoins regretter un final étonnamment moins convaincant, lesté de revirements de ton - le père de Josey, un harceleur repentant, et une amie condamnée par la maladie dans un mélo sentencieux - mais L’Affaire Josey Aimes demeure une œuvre forte, engagée, marquée d’une dignité farouche. Elle montre Josey debout face à la lâcheté des hommes et au silence complice de ses collègues féminines, murées dans le mutisme pour sauver leur emploi.

Vibrant d’humanisme, ce récit d’une femme seule contre tous, cherchant notamment à renouer avec son fils rancunier faute d'un passé plus sordide qu’on ne l’imaginait, interpelle et scandalise par la crudité avec laquelle il dépeint un univers machiste aussi rétrograde que putassier.

A redécouvrir.

— le cinéphile du cœur noir
2èx. Vost

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