(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site Imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
"Le vertige des profondeurs."
Discrédité dès sa sortie par la critique et boudé par le public (même si Outre-Atlantique l’accueil fut meilleur), Bleu d’Enfer est de ces pépites maudites qu’il faut réévaluer d’urgence - au point que j’en suis déjà à ma troisième révision. Réalisé par l’acteur, scénariste et producteur John Stockwell (illustre second rôle de Christine de Carpenter), le film s’impose comme une déclinaison moderne des Grands fonds, autre aventure injustement méprisée et comparée à tort à un ersatz des Dents de la mer.
Sublimé par une photographie saturée qui magnifie la scénographie maritime des Bahamas, des îles Caïmans et de la Floride, Bleu d’Enfer enchaîne les séquences sous-marines d’une féerie immersive (effet 3D en sus). Sous la houlette d’une chasse au trésor aux rebondissements toujours plus intenses, il joue à fond la carte d’une série B redoutablement efficace par sa simplicité innocente. Porté par le métronomique rythme effréné d’un quatuor de jeunes touristes terriblement attachants, le film repose sur un casting volontairement clinquant.
Au sein de cette ambiance exotique dépaysante, Paul Walker séduit, magnétise par delà l'écran, par un charisme rassurant, une force morale affirmée sobrement expressive. Naturellement convaincant en redresseur de torts, il se laisse pourtant happer par l’irresponsabilité de son comparse hâbleur incarné par Scott Caan, moteur sournois des vicissitudes à venir. Filiforme et solaire, Jessica Alba échappe sans mal au cliché de la gentille cruche : sa douceur de miel et sa sagesse d’esprit s’opposent à la cupidité qui gangrène son entourage. Quant à Ashley Scott, hyper sexy en allumeuse attirée par les mauvais garçons, elle insuffle une joie de vivre expansive et exaltante, renforçant la dimension ludique de ce film d’action maritime au savoir-faire infaillible.
Concentré d’humour, de romance, de suspense et de violence punitive, Bleu d’Enfer s’impose comme un pur divertissement du samedi soir - techniquement maîtrisé, mais surtout fun et jouissif à coeur ouvert. Son attachement à ces personnages juvéniles piégés par de mauvaises influences nourrit l’érosion progressive d’un climat solaire qui s’assombrit, menacé par une ligue mafieuse tentaculaire faite de traîtres et de complices. Un sacré bon moment de détente d'autant plus espiègle et rafraichissant qu'il se réclame d'un charme innocent irrésistible.
— le cinéphile du cœur noir
3èx. Vost
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