lundi 24 novembre 2025

Train Dreams de Clint Bentley. 2025. U.S.A. 1h43.

                            (Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site Imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives)

Avant-propos: Pour faire mentir ceux qui jurent que Netflix ne sert que des poubelles.

"Éclats de deuil sous la lumière des pins."

Train Dreams est un crève-cœur.
Hymne à la vie, à la nature et à la famille, raconté avec une pudeur humaine d’une sensibilité écorchée vive, le film suit la destinée d’un bûcheron taiseux cherchant un sens à son existence après une tragédie inexorable. Sorte de Hatchi inversé - dans l’attente d’un retour de quelqu’un qui ne reviendra jamais du point de vue humain - Train Dreams devient une expérience de cinéma universelle.

Sa poésie naturaliste résonne comme les traversées lyriques de Terrence Malick et de ces cinéastes-auteurs qui interrogent notre condition humaine, notre faculté à relever les défis dans une introspection mystique, rédemptrice pour qui sait ouvrir les yeux au monde vibrant autour de nous, avec un respect absolu pour tout ce qui respire encore.


D’une puissance dramatique à vif, Clint Bentley - également scénariste - radiographie avec une pudeur retenue cet être esseulé, introverti, transpirant la vie la plus épurée, celle des valeurs nobles et inaltérables. Train Dreams nous laisse le cœur brisé sans nullement s'apitoyer sur son sort, porté par une trajectoire existentielle qui sublime la beauté des rencontres humaines et animales, de la vie et de la nature, dans une métaphore fertile et bouleversante.

Par sa formalité onirique crépusculaire et sensorielle (superbement éclairée), par l'émotion à fleur de peau qu'il suscite, on en sort transformé, inconsolé, effondré, porté par l’impulsion d’une musique discrète dans son infinie sensibilité - ces violons fragiles résonnant comme un souvenir diffus, saturé de nostalgie, de tendresse timorée et de mélancolie, filtré à travers ces rencontres perdues et ces rendez-vous manqués qui révèlent notre condition, notre trajectoire morale, brutalement contrariée par le deuil le plus inéquitable.


Un chef-d'oeuvre sur la lumière, l'espoir et le souvenir, sur ceux qui ne reviennent pas mais qui vibrent encore au-delà du générique.

— le cinéphile du cœur noir

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Ci-joint l'avis de Pierre Laporte:

Calme, contemplatif, intimiste, thérapeutique même grâce à l'effet méditatif qu'il procure, pour une fois, les critiques et la bande-annonce ne furent pas mensongères : Train Dreams est bien le bijou escompté.
On dirait Terrence Malick qui aurait adapté le Walden de Thoreau. C'est un parcours rêvé, simple, profondément naturaliste, racontée par des images sidérantes judicieusement cadrées dans un format 1.43 qui lui donne des allures de vignettes sorties d'un lointain souvenir. ​Bien que le style narratif soit ici résolument lyrique, l'histoire de Train Dreams arrive à faire tenir en 1h35 toute une réflexion existentielle qui rappelle, par certains aspects, la destinée de personnages tels que Jeremiah Johnson et Josey Wales. En cela, le film m'a profondément parlé et touché.


Joel Edgerton s'avère bouleversant, il respire la bonté malgré sa solitude. Il en est de même pour le grand Will Patton. S'il n'apparaît pas à l'écran, il s'est chargé de la voix off : un texte poétique récité avec un ton réconfortant qui élève la portée mythique du récit.
​C'est, sans conteste, le plus beau film que j'ai vu cette année : des sentiments épiques nichés dans une vie ordinaire.

Pierre Laporte

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