de Clive Barker. 1987. Angleterre. 1h30. Avec Andrew Robinson, Clare Higgins, Ashley Laurence, Sean Chapman, Oliver Smith, Robert Hines, Anthony Allen, Leon Davis, Michael Cassidy, Frank Baker.
Sortie en salles en France le 24 Février 1988. U.S: 18 Septembre 1987
FILMOGRAPHIE: Clive Barker est un réalisateur, écrivain, peintre, producteur et scénariste anglais, né le 5 Octobre 1952. 1973: Salome (court). 1978: The Forbidden (court). 1987: Hellraiser. 1990: Cabal. 1995: Le Maître des Illusions.
Premier volet d’une saga culte incarnée par le désormais mythique Pinhead, Hellraiser repousse les limites du conformisme dans un alliage savamment orchestré d’horreur morbide et de lascivité malsaine. La perversité de ses thèmes s’affirme dans une posture masochiste, habitée par des hédonistes en quête de luxure et de souffrance. Par l’entremise du cube hermétique, Frank — personnage lubrique et dépendant à ses plaisirs disparates — se retrouve projeté dans l’univers occulte des Cénobites. Répugnantes créatures en combinaisons de latex noir, lacérées de plaies béantes et parsemées de crochets, vis, broches : tout un artisanat du corps scarifié. Pour retrouver son existence terrestre, le mécréant, tapi dans le grenier de la maison familiale, a besoin d’un flux régulier de sang. Il comptera sur la complicité vénéneuse de son ancienne maîtresse, Julia, pour lui ramener d’aimables prétendants, que leurs ardeurs condamneront.
Frank — cadavre décrépi, fugitif de l’enfer — et Julia — muse assassine — forment le couple maudit d’une quête sanglante vers la régénération charnelle. Clive Barker, créateur d’une mythologie inédite, ne lésine pas sur l’imagerie gore, exaltant la transformation d’un corps décharné retrouvant peu à peu sa forme originelle (jusqu’à dupliquer la physionomie du frère). Il filme, avec une retenue cruelle, des visions macabres d’une beauté sensuelle, sublimées par la procession lancinante du thème de Christopher Young. La poésie funèbre de ces séquences nous hypnotise autant qu’elle nous révulse, car elle convoque nos pulsions les plus inavouables. Chez Barker, Hellraiser pulvérise les tabous, blasphème le Christ lui-même et érige le plaisir de la douleur en système cosmique, sous l’égide des Cénobites : figures fétichistes, fascinantes dans leur étrangeté organique.
Dans ce théâtre infernal, Kirsty, la fille de Larry, devra pactiser en ultime recours pour renvoyer l’enfer à ses geôles. On reste aussi frappé par Julia, matrone meurtrière, épouvantablement sournoise, qui revendique sans honte sa libido insatiable pour nourrir la renaissance de son amant spectrale.
* Bruno
05.01.19. (4èx)
La chronique d'Hellraiser 2: http://brunomatei.blogspot.com/2011/10/hellraiser-2-les-ecorches-hellbound.html
Note: Avant d'opter pour Hellraiser, la production avait songé au titre Sadomasochistes from Beyond the Grave, qu'on pourrait traduire par Les Masochistes d'outre-tombe.
La maison du film se situe au 55 Ludovico Place, qui se trouve être l'adresse de l'institut Ludovico du film Orange Mécanique où Alex avait été envoyé pour devenir non-violent.
Récompenses: Prix spécial de la peur à Avoriaz en 1988.
Prix de la Critique à Fantasporto en 1988.
19.10.11. 4
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