mercredi 23 septembre 2020

Les Lèvres Rouges

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Daughters of Darkness" de Harry Kümel. 1971. France/Belgique/Allemagne. 1h40. Avec John Karlen, Delphine Seyrig, Danielle Ouimet, Andrea Rau, Paul Esser, Georges Jamin.

Sortie salles France: 25 Novembre 1971

FILMOGRAPHIEHarry Kümel est un réalisateur belge, né le 27 Janvier 1940 à Anvers. 1963: Hendrik Conscience. 1965: De Grafbewaker. 1969: Monsieur Hawarden. 1971: Les Lèvres Rouges. 1972: Malpertuis. 1978: Het verloren paradijs. 1985: The Secrets of Love. 1986: Série Rose. 1991: Eline Vere. 


"Plus vite. Le jour arrive. Il faut le prendre de vitesse. Accélère. Ne laisse pas la lumière nous surprendre mon amour. Plus vite mon amour, mon amie. Il y a tellement de nuits à aimer. Tellement de nuits; de nuits au creux de mes mains dont jamais nous ne verrons la fin. Plus vite. Vers l'éternité."

Produit entre la France, la Belgique et l'Allemagne, Les Lèvres Rouges est une oeuvre atypique du mythe vampirique si bien que le réalisateur belge Harry Kümel y apporte sa touche personnelle avec un goût prononcé pour l'esthétisme charnel. Ainsi, le soin accordé à son imagerie lascive et à ses teintes bleutées d'une nature crépusculaire laissent en mémoire un recueil de plages fantasmagoriques à damner un saint. De là à dire qu'il s'agit d'une oeuvre culte imprégnée d'onirisme gracile, il n'y a qu'un pas. 
Le pitchUn couple de jeunes mariés louent une chambre d'hôte pour leur voyage de noces. Dans cet hôtel désert, ils font la connaissance d'un étrange couple de femmes et ne vont pas tarder à se laisser séduire. Si cette oeuvre indépendante hélas peu connu du public demeure une variante inusitée du thème vampirique, il est principalement transcendé de l'inspiration d'une réalisation expérimentale et du talent de son casting, notamment sa sublime actrice principale surgie d'un rêve irréel, Delphine Seyrig. Sur ce point, sa présence aussi épurée que charnelle et vaporeuse y est pour beaucoup afin d'y parfaire un climat envoûtant davantage pénétrant. Et ce sans que le spectateur ne s'aperçoive de son pouvoir d'attraction chimérique qu'Harry Kümel met en pratique avec un brio alchimiste (doux euphémisme !).


Pour ainsi dire, l'irremplaçable Delphine Seyrig parvient à nous ensorceler de par l'aura orale de sa voix rocailleuse et d'un regard pénétrant d'une noirceur résolument classieuse. Qui plus est, son esprit mesquin lointainement inspiré de la comtesse sanglante Elisabeth Bathory ne fait que mettre en exergue un caractère de femme discrètement chafouine, obséquieuse et désinvolte à travers son amour immodérée pour les jeunes filles prudes. Or, à partir d'un argument simpliste bâti sur son emprise de séduction et son désir d'y combler sa solitude, Les Lèvres Rouges réinvente le mythe vampirique à travers son étrangeté indéchiffrable, tant et si bien que l'on ne sait jamais quelle direction sa structure narrative va emprunter. Ainsi, en adoptant une démarche érotique explicite ou sous-jacente, ainsi que l'aspect parfois sanglant de certaines séquences stylisées (on peut d'ailleurs évoquer l'imagerie baroque de Dario Argento), Harry Kümel nous entraîne dans une forme de songe fantasmatique où amour et mort se conjuguent lors d'une éprouvante scène de ménage à 3. Notamment auprès de 2 situations chocs très impressionnantes par sa brutalité rendue ingérable. L'aspect désincarné et l'attitude indolente des protagonistes transis d'émoi renforçant l'atmosphère indicible afin de mettre en exergue le pouvoir inéluctable de cette comtesse influente.


Le vampirisme saphique à son apogée concupiscente.
A la fois terriblement poétique, charnel, sensuel, envoûtant, capiteux et parfois même épeurant auprès de sa violence fortuite, Les Lèvres Rouges demeure une authentique réussite formelle au sein d'un conte diaphane où le saphisme vampirique (quel soif d'amour irrépressible !) domine à sa guise les mâles dans un parti-pris (lestement) perfide. De par la géométrie de sa mise en scène auteurisante et le talent des interprètes (notamment la blonde québécoise Danielle Ouimet avec sa longue chevelure d'or !), les Lèvres Rouges réinvente le genre sous l'impulsion d'un onirisme crépusculaire jamais prévisible. Culte et intemporel si bien qu'il semble difficile de s'extraire de tant de poésie efféminée à l'issue du générique.

*Bruno
23.09.20.
23.09.13. (87 v)

mardi 22 septembre 2020

Flic ou Voyou. Prix Golden Screen (Allemagne) en 1980.

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Geroges Lautner. 1979. France. 1h47. Avec Jean Paul Belmondo, Georges Géret, Marie Laforêt, Jean-François Balmer, Claude Brosset, Julie Jézéquel, Michel Beaune.

Sortie salles France: 28 Mars 1979

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Georges Lautner est un réalisateur et scénariste français, né le 24 Janvier 1926 à Nice, décédé le 22 Novembre 2013 à Paris. 1958: la Môme aux boutons. 1959: Marche ou crève. 1962: L'Oeil du monocle. 1963: Les Tontons flingueurs. 1963: Des Pissenlits par la racine. 1964: Le Monocle rit jaune. 1964: Les Barbouzes. 1966: Ne nous fâchons pas. 1967: Le Grande sauterelle. 1968: Le Pacha. 1969: Sur la route de Salina. 1970: Laisse aller, c'est une valse. 1971: Il était une fois un flic. 1972: Quelques messieurs trop tranquilles. 1973: La Valise. 1974: Les Seins de glace. 1975: Pas ce problème ! 1976: On aura tout vu. 1977: Mort d'un pourri. 1978: Ils sont fous ces sorciers. 1979: Flic ou voyou. 1980: Le Guignolo. 1981: Est-ce bien raisonnable ? 1981: Le Professionnel. 1984: Joyeuse Pâques. 1984: Le Cowboy. 1985: La cage aux folles 3. 1986: La vie dissolue de Gérard Floque. 1988: La Maison Assassinée. 1989: Présumé dangereux. 1991: Triplex. 1991: Room service. 1992: l'Inconnu dans la maison.

                                               

3è au box-Office en 1979 avec 3 950 691 entrées, Flic ou Voyou est le premier succès commercial du tandem Lautner / Bébel si bien qu'il renoueront ensemble à 4 autres reprises avec Le Guignolo, le Professionnel, Joyeuses Pâques et l'Inconnu dans la maison. Sans faire parti de leurs plus grandes réussites, Flic ou Voyou demeure un divertissement bougrement attachant sous l'impulsion de Bébel explosant l'écran à chacune de ses intrépides apparitions. C'est dire si sa présence à la fois frétillante et bondissante insuffle un irrésistible charme à l'ensemble de par sa conjugaison d'humour, d'action et de tendresse que Lautner met en image avec modeste efficacité. L'intrigue mettant en appui les agissements fallacieux du commissaire Borowitz se fondant dans le corps du malfrat Antonio Cerutti pour mieux appréhender 2 truands notoires responsables de la mort d'un flic ripoux et d'une prostituée confinés dans un hôtel. Or, l'enquête s'avère d'autant plus houleuse quant à la complicité véreuse de certains membres du corps policier. Dénué de complexe et déterminé à aller jusqu'au bout de ces principes, Borowitz usera de son statut marginal en y appliquant une justice expéditive. 

Si l'intrigue s'avère à mon sens un brin confuse, ou tout du moins déstructurée, l'énergie qu'insuffle les comédiens aimablement impliqués dans leur fonction ludique de "gendarme et du voleur" pallie ses carences à travers un alliage retors d'humour, de poursuites et de bastonnades. Notamment auprès de l'énergie de ses répliques incisives d'après l'irremplaçable dialoguiste Michel Audiard. Et à ce niveau nous sommes constamment séduits par tant de calembours que les acteurs emploient avec une verve à la fois gouailleuse et provocatrice. Quant aux instants de douce tendresse qui irriguent la narration, on peut sans difficulté compter sur la beauté vénéneuse de la douce Marie Laforêt en maîtresse assez prévenante et vaporeuse, et sur l'insolence de la jeune Julie Jézéquel incarnant la fille de Borowitz avec un naturel pétulant. Tout cela étant imprimé dans une ambiance de légèreté expansive à travers sa nostalgique époque d'un cinéma révolu. Celui du divertissement à la fois généreux, simple, intègre et sans prétention, tant et si bien que les acteurs y communiquent leur fougue avec une mutuelle complicité. On revoit donc aujourd'hui Flic ou Voyou d'un oeil aussi fringant qu'attendrissant, notamment en étant constamment charmé par les numéros d'acteur de Bébel jouant le drille réactionnaire avec une pêche galvanisante. 

*Bruno

lundi 21 septembre 2020

Cannonball

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Paul Bartel. 1976. U.S.A. 1h33. Avec David Carradine, Sylvester Stallone, Bill McKinney, Veronica Hamel, Gerrit Graham, Robert Carradine, Belinda Balaski. 

Sortie salles France: 15 Juin 1977. U.S: 6 Juillet 1976

FILMOGRAPHIE: Paul Bartel est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain né le 6 août 1938 à Brooklyn, New York, et décédé le 13 mai 2000 à New York (États-Unis). 1968: The Secret Cinema. 1969: Naughty Nurse. 1972: Private Parts. 1975: La Course à la mort de l'an 2000. 1976: Cannonball ! 1982 : Eating Raoul. 1984: Not for Publication. 1985: Lust in the Dust. 1986 : Les Bons tuyaux. 1989 : Scenes from the Class Struggle in Beverly Hills. 1993: Shelf Life.

                 Du cinéma d'exploitation fort sympathique de par sa modeste simplicité ludique. 

Spécialiste des courses-poursuites sur bitume à grande échelle si bien que Paul Bartel nous eut déjà régalé avec le cintré les Seigneurs de la Route, Cannonball ré exploite le road movie homérique avec une efficacité constante, aussi modeste soit-elle. Car sous couvert d'un pitch étique dénué de surprises (il est d'ailleurs prié de laisser son cerveau au vestiaire avant d'appuyer sur lecture), Cannonball retrace la course illégale de pilotes de voiture acharnés à emporter la mise quelque soit les moyens encourus. Politiquement incorrect donc, notamment parmi l'audace de stratagèmes carrément criminels, ces derniers rivalisent d'astuces et de subterfuges pour faire échouer leurs adversaires rivés dans l'habitacle de leur bolide avec une mine aussi décontractée que déterminée. 

Truffé de seconds-couteaux issus du ciné bis que les amateurs auront plaisir à retrouver à renfort de dérision, alors que l'on peut même entrevoir Stallone et les réalisateurs Joe Dante et Martin Scorcese lors de courtes apparitions, Cannonball fleure bon le divertissement bonnard de par son rythme nerveux oscillant action, cascades et humour potache. Paul Bartel se focalisant sur les divers itinéraires des meilleurs compétiteurs, avec en tête de liste Coy 'Cannonball' Buckman (David Carradine toujours aussi aimablement charismatique de par sa cool attitude et son regard félin) se disputant la course contre Cade Redman. Ce dernier rivalisant de stratégies offensives terriblement agressives et couardes afin de rester en tête de course. Jamais ennuyeux car franchement plaisant à travers son esprit bon enfant (mal élevé), c'est donc un divertissement agréablement troussé que nous façonne Paul Bartel avec, en guise de cerise sur la gâteau, un final explosif émaillé de cascades en chaîne. Peut-être pas aussi festif et drôle que l'Equipée du Cannonball réalisé 5 ans plus tard mais néanmoins chaudement recommandé auprès de la génération 80 ayant été bercé par sa diffusion sur Canal +

*Bruno. 2èx

Ci-joint les chroniques de ses homologues: 
Equipée du Cannonball (l'): http://brunomatei.blogspot.fr/…/09/lequipee-du-cannonball.h…

Cannonball 2: http://brunomatei.blogspot.fr/2017/09/cannonball-2.html

jeudi 17 septembre 2020

La Fièvre du Samedi Soir

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

"Saturday Night Fever" de John Badham. 1977. U.S.A. 1h59. Avec John Travolta, Karen Lynn Gorney, Barry Miller, Joseph Cali, Paul Pape, Donna Pescow, Bruce Ornstein, Val Bisoglio.

Sortie salles France: 5 avril 1978 (Int - 18 ans). U.S: 16 Décembre 1977

FILMOGRAPHIEJohn Badham est un réalisateur et producteur britannique, né le 25 Août 1939 à Luton. 1976: Bingo. 1977: La Fièvre du samedi soir. 1979: Dracula. 1981: C'est ma vie après tout. 1983: Tonnerre de feu. 1983: Wargames. 1985: Le Prix de l'exploit. 1986: Short Circuit. 1987: Etroite Surveillance. 1990: Comme un oiseau sur la branche. 1991: La Manière Forte. 1992: Nom de code: Nina. 1993: Indiscrétion Assurée. 1994: Drop Zone. 1995: Meurtre en suspens. 1997: Incognito. 1998: Road Movie.


Le saviez-vous ? 40 Millions d'exemplaires de la bande originale du film ont été vendus à travers le monde.

Phénomène planétaire au terme des années 70 ayant révélé l'acteur John Travolta dans son rôle de jeune danseur animé par la fougue du Disco, La Fièvre du Samedi soir marqua toute une génération de spectateurs sous l'impulsion musicale des Bee Gees. Relatant sans prétention l'initiation à la Danse et à la maturité du point de vue d'un jeune play-boy issue d'une famille prolétaire italo-américaine, La Fièvre du Samedi soir alterne chorégraphies de danse sous les néons de boites de nuit et virées noctambules d'une bande de jeunes paumés alors que notre roi du disco tente de courtiser une danseuse d'un niveau social autrement érudit. Cette intrigue futile n'épargnant quelques longueurs et maladresses (principalement le développement perfectible de certains personnages) dépeint avec un certain réalisme le portrait d'une génération au mal-être existentiel sous l'autorité désabusée de Tony Manero. Un jeune ouvrier n'accordant toute son énergie qu'à sa passion du Disco sous l'enchaînement des pas et des mouvements du corps parmi l'appui d'une orgueilleuse difficilement apprivoisable. Cumulant les bévues pour ses dragues vulgairement improvisées et les virées marginales parmi ses comparses peu recommandables, Tony Manero finit par se lasser de son quotidien primaire parmi le témoignage lucide de sa partenaire. 


Si les ressorts psychologiques du duo d'amants pâti d'un manque d'intensité et d'une certaine ambiguïté à travers leur relation amoureuse houleuse (Karen Lynn Gorney s'avérant un peu trop versatile d'après ses émotions), le charme finit par opérer grâce à la spontanéité de John Travolta plutôt à l'aise dans son rôle de dragueur et de danseur intarissables. Qui plus est, en témoignant avec émotion de l'ascension musicale du Disco à l'entrée des boites de nuit des Seventies, John Badham met en exergue des numéros de danse vertigineux que la musique inoxydable des Bee Gees ainsi que l'aplomb physique de Travolta transcendent avec une acuité irrésistible. Sur ce point, la première demi-heure s'avère le pilier émotionnel d'un spectacle musical haut en couleur, véritable immersion sensitive dans l'univers fébrile des boites pailletées auquel Travolta impose son énergie de chorégraphe avec une sagacité ensorcelante ! Si les autres séquences musicales qui interfèrent l'intrigue ne retrouvent pas cette même frénésie émotionnelle, La Fièvre du samedi soir réussit tout de même à diluer charme et empathie (nostalgique !) pour la remise en question de notre play-boy en quête sentimentale et professionnelle. Quand bien même l'épilogue nous provoque une émotion poignante quant à l'ultime compromis amical des amants, notamment par le biais de ce plan évocateur sur ces deux mains enlacées.


Peut-être un chouilla moins percutant qu'à l'époque de sa sortie mais indéniablement charmant et attachant, notamment pour le portrait fragile imparti à une jeunesse avide de reconnaissance et de tendresse (deux seconds-rôles y attribuent aussi dans leur fonction désoeuvrée), La Fièvre du samedi soir préserve son magnétisme charnel. Tant auprès de la présence iconique d'un John Travolta en pleine consécration que de la fulgurance musicale des Bee Gees absolument indémodable ! Un témoignage émotif d'une époque révolue, à revoir avec le pincement au coeur pour les nostalgiques du Disco.

*Bruno (3èx). 69 v
Dédicace à Pascale Pallante

mardi 15 septembre 2020

Le Fanfaron

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Il sorpasso" (Le dépassement) de Dino Risi. 1962. Italie. 1h45. Avec Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Catherine Spaak, Claudio Gora, Luciana Angiolillo, Linda Sini.

Sortie salles France: 27 Juin 1963. Italie: 5 Décembre 1962

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Dino Risi (Milan, 23 décembre 1916 - Rome, 7 juin 20081) est un réalisateur et scénariste italien.1952 : Vacanze col gangster. 1953 : Le Chemin de l'espérance. 1953 : Le Signe de Vénus. 1953 : L'Amour à la ville. 1955 : Pain, amour, ainsi soit-il. 1959 : L'Homme aux cent visages. 1959 : Le Veuf. 1960 : L'Inassouvie. 1961 : Une vie difficile. 1961 : A porte chiuse. 1962 : La Marche sur Rome. 1962 : Le Fanfaron. 1963 : Il successo de Mauro Morassi. 1963 : Il giovedì. 1963 : Les Monstres. 1967 : L'Homme à la Ferrari. 1968 : Le prophète. 1970 : La Femme du prêtre. 1971 : Au nom du peuple italien. 1971 : Moi, la femme. 1973 : Rapt à l'italienne. 1973 : Sexe fou. 1975 : Parfum de femme. 1976 : La Chambre de l'évêque. 1977 : Âmes perdues. 1977 : Dernier Amour. 1978 : Les Nouveaux Monstres. 1980 : Je suis photogénique. 1980 : Les Séducteurs. 1981 : Fantôme d'amour. 1982 : Les Derniers Monstres. 1984 : Le Bon Roi Dagobert. 1985 : Le Fou de guerre. 1986 : Il commissario Lo Gatto. 1987 : Teresa. 1996 : Giovani e belli. 1996 : Esercizi di stile, segment Myriam. 2002 : Le ragazze di Miss Italia (TV).


"Tout bonheur est un chef-d'oeuvre : la moindre erreur le fausse, la moindre hésitation l'altère, la moindre lourdeur le dépare, la moindre sottise l'abêtit."

Chef-d'oeuvre de son auteur et du cinéma Italien en prime d'être devenu un film culte grâce à son bouche à oreille lors de sa timide sortie commerciale, Le Fanfaron est une expérience humaine comme on en voit peu dans le paysage sociétal. Car à travers le road trip de Bruno, pèlerin incontinent dénué de complexe, et Roberto, célibataire timoré et introverti trop influençable pour refuser les avances de Bruno, Dino Risi nous fait partager leurs vicissitudes à l'aide d'un humour vitriolé à couper au rasoir. Notamment si je me réfère à la tournure dramatique des effronteries de Bruno en proie à une rage de vivre incontrôlée. Quand bien même Roberto, impressionné par son bagout et son culot jamais à court de carburant, observe son nouvel ami avec une réflexion à la fois lucide et déceptive (dans le sens "trompeur"). Ainsi, en brossant (avec un second degré fallacieux) le portrait d'un fringant fanfaron aussi instable qu'irresponsable, Dino Risi nous laisse un goût acre dans la bouche au fil de l'évolution morale de celui-ci en proie à une émancipation irraisonnée. Et ce quitte à entraîner son entourage vers de fatales désillusions, voir également vers une destination sans retour. Réflexion factuelle sur les mauvaises rencontres et fréquentations du point de vue d'un introverti esseulé incapable de s'affirmer, Le Fanfaron oscille bonne humeur, tendresse tacite, rire grinçant et gravité au fil de mésaventures explosives. Tant et si bien que Bruno semble n'avoir aucune limite pour assouvir son insatiabilité vitale quitte à s'y brûler les ailes.


Et il a beau communiquer sympathie et joie de vivre de façon discontinue, celui-ci demeure derrière son enveloppe de trublion farceur un raté incapable de s'insérer dans la société (il en est d'ailleurs bien conscient malgré ses apparences désinhibées). Au-delà de son climat estival baignant dans une joie de vivre expansive (nous sommes à l'orée des années 60 dans une Italie champêtre et côtière), on reste ébahi par les performances plus vraies que natures des 2 acteurs se familiarisant en direct face écran avec une vérité humaine infiniment attachante. Vittorio Gassman explosant l'écran dans sa vaste carrure de profiteur invétéré ! Un aimable bon vivant aussi capable d'embobiner les plus réfractaires que de s'attirer les ennuis de par ses frasques marginales semées d'écarts de conduite. Transi d'expansivité dans sa posture naturellement décontractée, l'acteur insuffle une énergie à corps perdu au rythme de ses exubérances en roue libre; si bien qu'il s'attire régulièrement une compagnie amicale à la fois huppée et avenante. Autrement placide, constamment dans la réserve mais davantage curieux d'un comportement aussi favorablement insolent, Jean-Louis Trintignant insuffle une pudeur fragile expressive au fil de son initiation à l'émancipation. Spoil ! Tant et si bien que l'on reste scotché par la tournure de son tragique destin que l'on anticipe inévitablement lors d'une course-poursuite erratique. Fin du Spoil. On reste d'ailleurs estomaqué, le souffle coupé, par le réalisme décoiffant de cette poursuite sur bitume fréquemment jalonnée de virages escarpés. Bref, ces 2 acteurs pétris de sentiments contradictoires dans leur caractère distinct restent dans nos mémoires de cinéphile émérite sous l'impulsion d'une intensité dramatique finalement éprouvante.


Regorgeant de joie et de bonne humeur à travers cette fureur de vivre impubère (nos 2 lurons restent de grands enfants pour le meilleur et pour le pire !), le Fanfaron se décline en grand moment de cinéma aussi populaire qu'auteurisant pour un road trip vertigineux à l'acuité émotionnelle jamais programmée. Du cinéma de vibration à l'état brut, oecuménique. 

*Bruno
 3èx

Récompenses:
1963 : prix du meilleur réalisateur au Festival international du film de Mar del Plata.
1963 : Ruban d'argent du meilleur acteur principal pour Vittorio Gassman.

 « Chaque film a une formule chimique qui lui est propre. Le Fanfaron jaillit d'un excellent alambic, où tous les éléments s'étaient facilement fondus. L'amalgame de mon personnage (un jeune type agressif et peu scrupuleux) avec la mélancolie et la réserve de Jean-Louis Trintignant fit merveille ; le symbole de la vrombissante voiture de sport qui lançait notre tandem sur les routes d'une Italie au comble du miracle économique, de la folie immobilière et des chansons, du boom et de la vulgarité, fut également efficace. ». Vittorio Gassman.

lundi 14 septembre 2020

Circulez y'a rien à voir

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site unifrance.org

de Patrice Lecomte. 1983. France. 1h24. Avec Michel Blanc, Jane Birkin, Jacques Villeret, Michel Robbe, Gaëlle Legrand, Martin Lamotte, Dominique Faysse, Luis Rego.

Sortie salles France: 20 Avril 1983

FILMOGRAPHIE: Patrice Leconte est un réalisateur, scénariste et metteur en scène français né le 12 novembre 1947 à Paris. 1971 : Blanche de Walerian Borowczyk (assistant réalisateur). 1976 : Les Vécés étaient fermés de l'intérieur. 1978 : Les Bronzés. 1979 : Les bronzés font du ski. 1981 : Viens chez moi, j'habite chez une copine. 1982 : Ma femme s'appelle reviens. 1983 : Circulez y a rien à voir. 1985 : Les Spécialistes. 1987 : Tandem. 1989 : Monsieur Hire. 1990 : Le Mari de la coiffeuse. 1991 : Contre l'oubli. 1993 : Tango. 1994 : Le Parfum d'Yvonne. 1995 : Lumière et Compagnie. 1996 : Ridicule. 1996 : Les Grands Ducs. 1998 : Une chance sur deux. 1999 : La Fille sur le pont. 2000 : La Veuve de Saint-Pierre. 2001 : Félix et Lola. 2002 : Rue des plaisirs. 2002 : L'Homme du train. 2004 : Confidences trop intimes. 2004 : Dogora : Ouvrons les yeux. 2006 : Les Bronzés 3. 2006 : Mon meilleur ami. 2008 : La Guerre des miss. 2011 : Voir la mer. 2012 : Le Magasin des suicides. 2014 : Une promesse. 2014 : Une heure de tranquillité.


Divertissement mineur au sein de la carrière de Patrice Leconte, Circulez y'a rien à voir d'en demeure pas moins une charmante comédie policière sous l'impulsion d'un trio de comédiens fringants. (Et ce en dépit des critiques timorées que j'ai pu survolé sur le net en guise de curiosité). Principalement le duo Michel Blanc / Jane Birkin opérant le jeu du chat et de la souris à travers une stratégie sentimentale de longue haleine. L'inspecteur Leroux étant pris d'affection pour la ravissante Hélène Duvernet à la suite d'une histoire de chèque volé dont elle ignore la cause. Si le cheminement narratif demeure futile, Patrice Leconte parvient à le rendre efficace de par la confrontation houleuse entre Jane Birkin (en bourgeoise distinguée) et Michel Blanc (en mode bourru et irascible) s'en donnant à coeur joie dans les crêpages de chignon bonnards. Jamais drôle mais souvent cocasse, on sourie donc de leurs quiproquos et stratagèmes de filature que Patrice Leconte illustre sans prétention avec une pointe d'argument criminel. On regrette toutefois que l'excellent Jacques Villeret soit si peu présent à l'écran en faire-valoir davantage suspicieux du comportement lunatique de son partenaire. Une sympathique romcom donc menée tambour battant si bien que l'on ne voit pas le temps passé, et ce même s'il est à privilégier auprès de la génération 80.


*Bruno

mercredi 9 septembre 2020

Invasion vient de Mars (l')

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Invaders from Mars" de Tobe Hooper. 1986. U.S.A. 1h40. Avec Hunter Carson, Karen Black, Laraine Newman, Timothy Bottoms, James Karen, Louise Fletcher.

Sortie salles France: 3 Septembre 1986

FILMOGRAPHIE: Tobe Hooper est un réalisateur américain né le 25 Janvier 1943 à Austin (Texas)
1969: Eggshells, 1974: Massacre à la Tronçonneuse, 1977: Le Crocodile de la Mort, 1979: The Dark (non crédité), 1981: Massacre dans le Train Fantome, 1982: Poltergeist, 1985: Lifeforce, 1986: l'Invasion vient de Mars, Massacre à la Tronçonneuse 2, 1990: Spontaneous Combustion, 1993: Night Terrors, 1995: The Manglers, 2000: Crocodile, 2004: Toolbox Murders, 2005: Mortuary, 2011: Roadmaster.


Nanar pur jus produit par la Canon et réalisé par le papa de Massacre à la Tronçonneuse, l'Invasion vient de mars est une aberration filmique faisant office de pétard mouillé, notamment si on le compare  au classique initial de William Cameron Menzies. La faute incombant principalement à l'ultra cabotinage des comédiens s'auto-parodiant malgré eux et à une trajectoire narrative improbable de par son absence patent de réalisme. Tant et si bien que le spectacle du samedi soir est à réserver à un public ado renforcé d'un aspect cartoonesque en diable. Regorgeant de scènes involontairement hilarantes avec ces acteurs grimaçants et gesticulants à tout va, l'Invasion vient de Mars culmine son potentiel comique lors de ses 40 ultimes minutes avec l'entrée en matière des militaires venus foutre le zouc au repère des créatures gloutonnes. Ainsi, dans un déluge de couleurs criardes et d'effets-spéciaux explosifs, le règlement de compte vire à une sorte de fête foraine de tous les diables (l'action se déroule dans un tunnel) lorsque les militaires; mâchoires serrées et regard acéré, tirent tous azimuts sur les créatures caoutchouteuses sous l'impulsion d'un score orchestral aux accents spielbergien. Au-delà de ses constantes maladresses omniprésentes à l'écran (tant et si bien que l'on ne croit jamais à ce qui s'y déroule sous nos yeux !), l'Invasion vient de Mars demeure étonnamment soignée sur la forme (photo saturée, décors naturels chargés d'onirisme, effets-spéciaux assez convaincants). En tout état de cause, cet échec commercial est à réserver à un public à la fois averti et nostalgique de l'époque révolue des années 80.


*Bruno
3èx

mardi 8 septembre 2020

Crazy for you

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

"Vision Quest" de Harold Becker. 1985. U.S.A. 1h47. Avec Matthew Modine, Linda Fiorentino, Michael Schoeffling, Ronny Cox, Harold Sylvester, Charles Hallahan.

Sortie salles U.S: 15 Février 1985. Inédit en salles en France.

FILMOGRAPHIE: Harold Becker est un réalisateur et producteur américain né le 25 septembre 1928 à New York, dans l'État de New York (États-Unis). 1972 : The Ragman's Daughter. 1979 : Tueurs de flics. 1980 : The Black Marble. 1981 : Taps. 1985 : Vision Quest. 1987 : La Gagne. 1988 : État de choc. 1989 : Mélodie pour un meurtre. 1993 : Malice. 1996 : City Hall. 1998 : Code Mercury. 2001 : L'Intrus.


"Je pense souvent à ces 6 minutes passées avec Shute et aux moments passés avec Carla. Kutch avait raison, c'était bien une quête initiatique. J'ai compris que nous naissons pour vivre puis pour mourir. Et qu'il faut faire ça tout seul, chacun à sa manière. Et aimer les gens qui le méritent comme si demain n'existait pas. Parce que si on y réfléchit bien c'est vrai, demain n'existe pas." 

Inédit en salles dans nos contrées mais édité en Vhs chez Warner Home Video si bien qu'il remporte un succès d'estime auprès des vidéophiles et même auprès de certains magazines de l'époque (Video 7 à titre de mémoire), Crazy for You est une formidable Succes Story surfant inévitablement sur le filon payant Rocky. Car en abordant de manière singulière la compétition de lutte, Harold Becker (Tueurs de Flics, Mélodie pour un Meurtres, City Hall) empreinte efficacement la démarche de la série B de samedi soir pour conquérir nos coeurs. Et ce sans une once de ridicule pour le parti-pris plutôt couillu du domaine sportif prudemment illustré à travers ces entraînements et combats de championnat sobrement détaillés. Ainsi, aussi improbable que cela puisse paraître, Crazy for You parvient à passionner, ou tout du moins à nous charmer sans faillir 1h47 durant, de par le savoir-faire du cinéaste conjuguant romance, tendresse, action et (beaucoup d') amitié avec une efficacité on ne peut mieux huilée. L'intrigue reprenant à peu de choses près les codes et quelques clichés de la saga Rocky avec une sincérité indéfectible eu égard de l'attention apportée à l'humanisme candide de ses personnages côtoyant un (éventuel) champion en quête initiatique. Tant auprès du taulier du restaurant pour qui il exerce, de son entraîneur de lutte, d'un ami rival, de son prof de philo, de son père et de son grand-père, et enfin de sa nouvelle petite amie, Louden Swain va pouvoir s'affranchir de ses carcans moraux grâce à cette galerie de personnages pétris de nobles valeurs.


Car impliqué dans un choix cornélien d'ultime ressort, celui-ci devra méditer une dernière fois sur ses raisons personnelles qui l'eurent poussé à daigner accéder au trône de la gagne. Saturé par instants de la tendre mélodie de Madonna (avec 2 apparitions d'elle en concert), Crazy for you attache donc autant de crédit à la culture sportive qu'à l'éveil amoureux lorsque Louden tombe sous le charme de l'étrangère Carla (elle aussi très ambitieuse dans ses projets d'artiste). Alors que l'on aurait pu craindre une romance guimauve comme il en pullule dans ce genre de série B, Crazy for You se dégage des couacs sirupeux de par l'intelligence cérébrale accordée au couple car apprenant à se connaître avec autant de vigilance que d'attention humaine. Notamment en se référant au caractère bien trempé de Carla que Linda Fiorentino campe avec une force de caractère limite "garçon manqué". Pour autant terriblement sexy du haut de ses 21 ans, elle dégage un charme concupiscent parmi la présence timorée de Louden égaré dans un vertige des sens. Matthew Modine endossant avec une candeur somme toute tranquille un lutteur ambitieux dans sa détermination du surpassement de soi. L'acteur jamais vaniteux insufflant à travers ses projets personnels des émotions naturelles à la fois fébriles, amiteuses et tourmentées de par l'intrusion impromptue de cette fille que tout son lycée souhaiterait s'approprier en guise de prétendant. Tout cela étant traité modestement sans effets de manche si bien que l'on s'attache beaucoup aux personnages (majeurs et secondaires) avec une sympathie communicative. Quand bien même son final si escompté parvient à dégager une réelle vigueur oppressante, aussi furtif soit illustré le match de lutte qu'arpente Louden (la mâchoire serrée !) contre son pire antagoniste.


Une succes story avec un coeur et du discernement.
Petit film maudit occulté de tous, Crazy for You demeure pourtant un formidable moment d'émotions fructueuses à travers ses thèmes de l'amour, de la résilience, du temps présent et de sa prise de conscience existentielle lors d'un voyage initiatique dénué de pathos. Tant et si bien que les fans de romance à l'eau de rose risquent de faire grise mine lors de sa conclusion mature honnêtement crédible et réaliste. A ne pas manquer !

*Bruno
2èx

lundi 7 septembre 2020

Le Viager

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Pierre Tchernia. 1972. France. 1h42. Avec Michel Seerault, Michel Galabru, Odette Laure, Jean-Pierre Darras, Rosy Varte, Noël Roquevert, Madeleine Clervanne, Claude Brasseur.

Sortie salles France: 2 Février 1972

FILMOGRAPHIEPierre Tchernia, né Pierre Tcherniakowsky1, est un réalisateur, concepteur et animateur d'émissions de télévision français, né le 29 janvier 1928 à Paris et mort le 8 octobre 2016 dans la même ville. 1971 : Le Viager. 1974 : Les Gaspards. 1979 : La Gueule de l'autre. 1988: Bonjour l'angoisse.


Excellente comédie populaire réalisée par monsieur Cinéma Pierre Tchernia, Le Viager rameuta 2 191 183 spectateurs dans nos salles. C'est dire si la première réalisation de celui-ci s'avère bougrement efficace de par son concept narratif jouissif lorsque la famille Galipeau, en concertation pour l'enjeu d'un viager, tentera par tous les moyens d'acquérir la villa Tropézienne d'un sexagénaire à la forme olympique. Si tous les comédiens sont à la fête dans ce fort plaisant jeu de massacre pour rire, on retiendra surtout les présences impayables de Michel Galabru en médecin généraliste génialement vénal et obséquieux, et de Michel Serrault absolument jubilatoire en vieillard avenant incapable de discerner les intentions criminelles des Galipeau. Celui-ci portant le film sur ses épaules avec un naturel si inné qu'il en devient hilarant de par son charisme sclérosé davantage appuyé. Ainsi, totalement investi dans sa posture de vieillard anti-sénile, l'acteur éprouve un plaisir non dissimulé à se fondre dans ce corps malingre, entre force tranquille et vitalité sobrement fringante. Toutes les situations les plus loufoques émanant de sa flegme gentillesse et de son tempérament bonnard sans s'occuper des insidieux stratagèmes de ces partenaires sombrant dans une irascibilité progressive. Dénué de temps mort auprès d'un cadre provincial estival, le Viager parvient donc admirablement à défier l'usure du temps à travers un parti-pris (modestement) loufoque dénué d'irrévérence et de vulgarité .


*Bruno
3èx

samedi 5 septembre 2020

Police

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site lecinedeneil.over-blog.com

de Maurice Pialat. 1985. France. 1h54. Avec Gérard Depardieu, Sophie Marceau, Richard Anconina,  Pascale Rocard, Sandrine Bonnaire.

Sortie salles Franec: 4 Septembre 1985

FILMOGRAPHIEMaurice Pialat, né le 31 août 1925 à Cunlhat (Puy-de-Dôme) et mort le 11 janvier 2003 à Paris, est un réalisateur de cinéma et peintre français. 1968 : L'Enfance nue. 1970 : La Maison des bois (Feuilleton TV de sept épisodes). 1972 : Nous ne vieillirons pas ensemble. 1974 : La Gueule ouverte. 1978 : Passe ton bac d'abord. 1980 : Loulou. 1983 : À nos amours. 1985 : Police. 1987 : Sous le soleil de Satan. 1991 : Van Gogh. 1995 : Le Garçu.


Un fascinant jeu de dupe, de pouvoir et d'intimidation entre flics et voyous, chacun se renvoyant la balle avec une arrogance persifleuse. 
Joli succès commercial à sa sortie avec 1 830 970 entrées; Police fut l'un des polars les plus marquants des années 80 même si les critiques furent assez partagées si je ne m'abuse. A la revoyure, quelques décennies plus tard, il est étonnant de constater à quel point le film perdure son intensité de par son saisissant réalisme issu d'un cinéma vérité hérité de Cassavetes pour l'auteur qui me vient promptement à l'esprit. Mais pas que, car au-delà de ces impressionnantes scènes d'interrogatoires aux méthodes parfois musclées (on y dénonce donc en filigrane les brutalités policières auprès de leurs présumés coupables), Police est littéralement sublimé (je pèse mes mots !) par son cast aux p'tits oignons issu de la génération 80. Parmi lesquels le monstre sacré Gérard Depardieu en flic  outrecuidant et primesautier, Sophie Marceau (sans conteste un de ces rôles les plus authentiques) en maîtresse vénale compromise à un gros trafic de drogue, Richard Anconina en avocat sur la corde raide (pas assez reconnu auprès des critiques), Sandrine Bonnaire en jeune catin d'un saisissant naturel (jusqu'à son plus simple appareil) ainsi qu'une multitude de seconds-rôles basanés au charisme patibulaire infaillible.


Bref, on reste fréquemment captivé par les nombreux affrontements psychologiques plus vrais que nature que se disputent flics et malfrats lors d'un jeu de duperie assez commun. Et si durant la première heure on ne saisit pas bien où souhaite nous embarquer Maurice Pialat à travers une réalisation documentée, sa trajectoire narrative adopte une dramaturgie beaucoup plus limpide, tendue et anxiogène lorsque l'inspecteur Mangin (Depardieu) tombe subitement amoureux de Noria (Marceau). Ce qui nous vaut d'ailleurs au passage une séquence d'attouchement sexuel dans une voiture que les féministes d'aujourd'hui ne manqueraient pas de vilipender dans leur démarche extrémiste. Noria étant dépeinte comme une gamine de 19 ans perfide et paumée auquel Mangin ne parvient pas à se détacher quitte à y braver sa déontologie policière. Ainsi, on reste à la fois interloqué et amusé qu'un tel représentant de l'ordre sombre aussi naïvement dans les bras d'une potiche aguicheuse. Et ce même si cette dernière d'un flegme rassurant parvient toutefois à masquer sa véritable personnalité. Tant et si bien qu'à travers sa réflexion sur le faux semblant on présume que personne n'est à l'abri d'une mauvaise rencontre amoureuse (surtout auprès d'une beauté - juvénile - fatale) lorsque l'on se laisse voguer/aveugler par nos propres sentiments intuitifs.


La frontière fébrile entre flics et voyous.
Polar impeccablement maîtrisé à travers sa direction d'acteur hors-pair et sa réalisation clinique au gré d'une intensité dramatique impromptue, Police conjugue divertissement et film d'auteur avec une efficacité toujours plus persuasive. Tant et si bien que la jeune réalisatrice Maïwenn s'en est probablement inspirée pour parfaire l'évènementiel Polisse de par son réalisme communément tranché et incisif. Car on retrouve en effet dans ces 2 oeuvres documentées une similaire intensité émotionnelle pour les scènes d'interrogatoires aussi brutales que rigoureuses. A revoir fissa dans la mesure où Police n'a pas pris une ride dans sa facture de cinéma vérité résolument immersif. 

*Bruno
3èx

Les conditions de tournage houleuses entre Pialat et ses acteurs (source Wikipedia):
Malgré des moyens importants dont Pialat n'est pas coutumier, le tournage de Police fut pour le moins mouvementé : disputes entre Pialat et Anconina, relation tendue aussi avec Sophie Marceau car le réalisateur veut la surprendre et la déstabiliser (elle refusera d'ailleurs d'assurer la promotion du film et se plaindra que Depardieu lui ait assené de vraies claques…) pour obtenir un jeu différent d'elle, jusqu'à Sandrine Bonnaire à qui Pialat, irrité par son manque de disponibilité lors du tournage, décide d'accorder seulement un tout petit rôle. Le film rencontra pourtant un vrai succès populaire.
Lors du premier interrogatoire de Noria par Mangin, ce dernier est à la fois brutal et moqueur ce qui provoque les pleurs de Noria. Pourtant lors du tournage de la scène, Pialat a tellement mis la pression sur Sophie Marceau qu'elle pleurait réellement. L'effet est néanmoins réussi car dans la séquence l'actrice est bouleversante d'intensité1. À propos de son actrice principale, Pialat a déclaré à l'occasion de la sortie du film dans l'émission "Le cinéma des cinéastes" que Sophie Marceau était la personne la plus détestable qu'il lui ait été donné de fréquenter dans le milieu du cinéma.

jeudi 3 septembre 2020

Left Bank. Melies d'Argent, Neuchatel 2009.

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cede.com

"Linkeroever" de Van Hees Pieter. 2008. Belgique. 1h42. Avec Kuppens Eline, Schoenaerts Matthias, Eggers Sien, Mermans Marilou, Vercruyssen Frank, Cleiren Robbie .

Sortie salles Belgique: 26 Mars 2008

FILMOGRAPHIE: Pieter Van Hees est un réalisateur et scénariste belge né en 1970. 2008: Left Bank. 2009: Dirty Mind. 2014: The Waste Land.


                  "Coeur contre coeur le coeur bat plus vite Comme sous l'emprise de la peur."

Le pitch: Marie, jeune athlète introvertie est dans l'incapacité de poursuivre ses épreuves sportives suite à une étrange blessure au genou lui attribuant un arrêt maladie de 2 mois. Au même moment, elle fait la connaissance du jeune Bobby avec qui elle décide de partager une vie commune dans son appartement. Mais sans que son petit ami ne l'avertisse, Marie finit par apprendre que la précédente locataire de l'immeuble eut mystérieusement disparu 7 mois plus tôt.

Directement sorti en Dvd chez nous par l'entremise du mag Mad Movies, Left Bank est le premier métrage du réalisateur belge Pieter Van Hees prenant de sacrés risques à travers son parti-pris draconien de miser sur l'expectative avant la révélation de son dénouement; certes prévisible, mais plutôt impressionnant. Celui-ci cultivant un rythme à la fois lattent et languissant autour d'une intrigue ombrageuse misant à fond la carte de la suggestion. C'est donc une vraie proposition horrifico-fantastique que nous propose ce cinéaste prometteur abordant le genre au 1er degré avec une maîtrise étonnante pour un 1er essai. Tant et si bien que Left Bank parvient sobrement à captiver et à intriguer grâce à son climat trouble indicible et à la caractérisation familière des personnages, véritables moteurs d'un récit chargé de légende, de symboles celtes, de procession sectaire et de sacrifice humain.


Car s'il ne fera pas l'unanimité auprès des spectateurs selon leurs attentes, on ne peut nier l'ambition du réalisateur à tenter de jouer dans la cour des grands dans son refus de surenchère, de facilité et de grand-guignol. L'intrigue efficacement structurée se focalisant sur le profil fébrile de Marie en proie à une série d'évènements davantage hostiles et inquiétants. A l'instar de sa douleur au genou davantage nécrosée et de ces vomissements à répétition qu'elle endure face au témoignage interlope de son compagnon en proie à de soudaines sautes d'humeur. Peu éclairé auprès d'une photo monochrome déprimante, Left Bank insuffle une atmosphère d'insécurité sous-jacente au fil de l'évolution psychologique de Marie éperdument rationnelle en dépit de son incompréhension à tenter de lever le voile sur la disparition de l'ancienne locataire. Ainsi, à travers la vigueur (dépouillée) de son climat malsain en crescendo, notre héroïne se fond dans le corps d'une victime esseulée en dépit de l'assistance de l'amant de l'ancienne disparue. L'étonnante Eline Kuppens portant littéralement l'intrigue sur ses frêles épaules à travers une décontraction davantage contractée eu égard de son évolution irrationnelle à se plonger dans les méandres d'une machination filandreuse. Quand bien même Matthias Schoenaerts prouve déjà l'étendue de son talent à travers un visage naturel faussement rassurant si bien qu'il suscite de manière toujours plus persuasive une angoisse diffuse au fil de ses comportements exubérants.


Une oeuvre mystique étonnante donc de par son magnétisme atmosphérique, même si perfectible et pas aussi terrifiante qu'escomptée, mais qui relève en tous cas la gageure de diriger des acteurs habilement expressifs autour d'un récit insidieux puissamment suggestif. A (re)découvrir.

*Bruno
03.09.20
27.02.11

      Récompenses: Mention spéciale au festival Fant-Asia en 2009
      Melies d'Argent du meilleur long-métrage Neuchatel 2009
      Prix Mad movies du film le plus Mad à Neuchatel 2009

mercredi 2 septembre 2020

Le Chat

                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Pierre Granier-Deferre. 1971. France/Italie. 1h26. Avec Jean Gabin, Simone Signoret, Annie Cordy, Jacques Rispal, Harry Max, Carlo Nell.

Sortie salles France: 24 Avril 1971

FILMOGRAPHIEPierre Granier-Deferre, né le 22 juillet 1927 dans le 9e arrondissement de Paris, ville où il est mort le 16 novembre 2007 dans le 16e arrondissement, est un réalisateur français.1961 : Le Petit Garçon de l'ascenseur. 1962 : Les Aventures de Salavin (sous-titré Confession de minuit). 1965 : La Métamorphose des cloportes. 1965 : Paris au mois d'août. 1965 : Histoires d'hommes TV. 1967 : Le Grand Dadais. 1970 : La Horse. 1971 : Le Chat. 1971 : La Veuve Couderc. 1973 : Le Fils. 1973 : Le Train. 1974 : La Race des seigneurs. 1975 : La Cage. 1975 : Adieu poulet. 1976 : Une femme à sa fenêtre. 1979 : Le Toubib. 1981 : Une étrange affaire. 1982 : L'Étoile du Nord. 1983 : L'Ami de Vincent. 1985 : L'Homme aux yeux d'argent. 1986 : Cours privé. 1987 : Noyade interdite. 1988 : La Couleur du vent. 1990 : L'Autrichienne. 1992 : La Voix. 1993 : Archipel. 1995 : Le Petit Garçon.


"L'échec amoureux n'est ni plus ni moins qu'un calcul coincé dans les reins. De la taille d'un grain de sable, d'un petit pois, d'une bille ou d'une balle de golf, une cristallisation susceptible de provoquer une douleur forte, voire insoutenable."

Drame de la solitude sublimé des performances du duo sacré Jean Gabin / Simone Signoret, Le Chat aborde les thèmes de la vieillesse et de la désillusion amoureuse au gré d'une intensité dramatique escarpée. Gabin / Signoret s'affrontant de manière quasi mutique 1h26 durant à travers leur incapacité à se communiquer leur désarroi d'un échec conjugal qu'ils n'ont pas vu arriver. Ainsi, à travers leur morne quotidienneté dénuée de repère, de communication et de tendresse (en dépit de l'affection de Julien pour son chat de gouttière et pour une connaissance amiteuse située en face de chez lui), Pierre-Granier-Deferre nous retransmet leur déroute sentimentale à travers leur âge avancé dénué de fard. Dans la mesure où ces derniers n'ont jamais pris la peine de prendre soin de leur enveloppe charnel au fil du temps s'étiolant inexorablement à une vitesse vertigineuse. Tant et si bien que depuis quelques années Julien et Clémence se morfondent en silence dans leur blafarde solitude au sein du cadre poussiéreux de leur demeure vétuste qui plus est prochainement expropriée par la mairie. Ainsi donc, à travers la force d'expression démunie d'une bouleversante Simone Signoret se réfugiant dans l'alcool et le tabac afin de canaliser sa souffrance morale, et du regard bourru d'un Jean Gabin à la fois orgueilleux, cruel et entêté, Le Chat insuffle un climat de sinistrose mélancolique.


Notamment à travers la puissance évocatrice de ses flash-back édéniques qu'ils se remémorent de temps à autre au fil de leur jeunesse passionnelle. Car ses amants renfrognés ont beau se tirer la gueule 1h26 durant à travers leur ego altier, ils furent autrefois un couple au diapason à travers leur passion fougueuse d'une complémentarité amoureuse. Outre le vénéneux poison de l'incommunicabilité et de l'absence d'ouverture d'esprit au sein d'un couple miné depuis trop longtemps par la routine, Le Chat nous démontre de manière aussi probante que pathétique tout ce que la bêtise humaine peut engendrer de pire lorsqu'elle se vautre dans une commune vendetta infructueuse. A l'instar de la haine primitive que porte Clémence au chat de Julien dans ses nombreuses tentatives de le voir disparaître. Toute cette mise en scène intimement conjugale demeure donc terriblement attristante à travers les mines déconfites de ces amants en perdition co-habitant chacun de leur côté dans des chambres exigues dénuées de luminosité. Granier Deferre renforçant le climat de claustration quasi irrespirable par le biais d'une météo acrimonieuse et des décors de béton en démolition entourant leur minuscule demeure.


Le chat: catalyseur de la dissolution. 
Eprouvant de noirceur et d'amertume désenchantée à travers l'inévitable trajectoire mortifère de leur destin galvaudé, Le Chat peut-être vu comme une forme de catharsis afin de ne pas réitérer les mêmes erreurs de l'usure du couple dans leur incapacité de se pardonner leurs propres failles et faiblesses au sein de l'injustice de la vieillesse. Désarmant d'aberration de par leur posture vaniteuse à nier leur responsabilité et à s'opposer à la remise en question, Le chat fait office de poème d'amour nécrosé à travers son refus de rédemption. Du grand mélo intime d'une profonde humanité de par la rigueur (commune) des regards en berne. 

*Bruno

mardi 1 septembre 2020

Dernier train pour Busan. Cheval noir du Meilleur Film, FanTasia 2016.

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site mauvais-genres.com 

"부산행 / Train to Busan" de Yeon Sang-ho. Corée du Sud. 2016. 1h58. Avec Gong Yoo, Kim Soo-an, Jeong Yu-mi, Ma Dong-seok, Choi Woo-sik, Ahn So-hee

Sortie salles France: 17 Août 2016.

FILMOGRAPHIEYeon Sang-ho (hangeul : 연상호) est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur sud-coréen, né en 1978 à Séoul. 2011 : King of Pigs. 2013 : The Fake. 2016 : Dernier Train pour Busan. 2016 : Seoul Station.


Précédé d'une réputation élogieuse auprès des critiques internationales, Dernier Train pour Busan fut considéré comme l'un des films d'horreur les plus marquants de l'année 2016. Et s'il ne demeure pas le chef-d'oeuvre escompté, il faut avouer que le divertissement très efficace ne nous laisse nul répit de par son enchaînement de scènes d'action aussi impressionnantes que lisibles (tout du moins dans la majorité des cas). Et ce en dépit d'une réalisation sciemment épileptique afin de renforcer la démesure apocalyptique d'une catastrophe nationale ouvertement horrifique. Il faut d'ailleurs louer l'originalité de son concept à huis-clos ferroviaire même si le Pont de Cassandra était déjà passé par là avec ce virus mortel s'en prenant au compte-goutte à d'autres passagers d'un train. Délibérément gore, sans non plus céder à une vulgaire surenchère, parfois angoissant (surtout sa première partie alertant doucement du danger à venir), et même terrifiant de par la vélocité des démons carnassiers confinés en masse, Dernier Train pour Busan nous dépeint donc une contamination de toute autre ampleur lorsque les voyageurs d'un train sont sauvagement assiégés par ses zombies d'une extrême contagieux. Et à ce niveau, le film demeure très expressif lorsque ces derniers se ruent tels des enragés cocaïnés sur leurs proies souvent démunies. Ainsi, à travers l'intensité de ses séquences de siège instaurées dans ce cadre aussi exigu, Yeon Sang-ho insuffle un climat claustro assez prenant, immersif et terrifiant de par l'enjeu de survie que les voyageurs sont contraints de transcender à travers leur différence caractérielle.


Fréquemment oppressant (sans toutefois sauter au plafond) auprès d'un suspense ne relâchant que rarement la pression, Dernier Train... se démarque intelligemment du produit lambda à travers l'épaisseur psychologique de ces portraits insidieux opposés entre l'esprit d'équipe et l'individualisme. Le réalisateur se focalisant principalement sur l'évolution morale d'un père embourgeoisé, un courtier en bourse trop occupé à parfaire ses affaires plutôt que d'éduquer et de chérir sa fille esseulée. Métaphore sur l'ensauvagement de nos sociétés modernes toujours plus égoïstes et orgueilleuses faute de leur confort matérialiste, Dernier train pour Busan ne cesse de prodiguer la cohésion héroïque pour contrecarrer cette violence triviale rendue incontrôlable. Et ce jusqu'à y injecter une dose d'intensité dramatique inopinée, tant auprès de sa cruauté escarpée (n'importe quel personnage peut trépasser à tous moments) que de sa dramaturgie mélancolique convergeant au sens du sacrifice et à la rédemption. Car outre l'attachement que l'on éprouve pour ces protagonistes de la dernière chance surpassant fréquemment leur courage,  c'est bien la petite Kim Su-an (le personnage le plus digne à travers son témoignage candide) qui bouleverse l'écran de par son expression naturelle à nous communiquer son désarroi, sa supplication et sa tristesse d'aider son prochain en dépit des situations de panique résolument erratiques (pour ne pas dire ingérables). Le final profondément émouvant demeurant toutefois sobre et bourru à travers la concision de séquences dramatiques d'une acuité fragile.


Excellent divertissement horrifique conçu sur la frénésie d'une action pulsatile rarement à court de carburant, Dernier train pour Busan ne manque pas d'émotions, à la fois fortes et fragiles, à travers la caractérisation de ses victimes de dernier ressort combattants leurs propres démons pour tenter d'y extérioriser le meilleur d'eux mêmes. Ce qui est loin d'être profitable lorsque l'on constate les dégâts du charnier, lorsque l'on établit le constat final de cette tragédie humaine à faible lueur d'espoir. 

*Bruno
2èx

Ci-joint le classique du film catastrophe d'infectés auquel Dernier Train... y fait implicitement référence.