vendredi 7 février 2020

L'Oeil du Labyrinthe

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"L'occhio nel labirinto"de  Mario Caiano. 1972. Italie/Allemagne de l'Ouest. 1h35. Avec Rosemary Dexter, Adolfo Celi, Alida Valli, Horst Frank, Sybil Danning, Franco Resse.

Sortie salles Italie: 24 Mars 1972

FILMOGRAPHIEMario Caiano, né le 13 février 1933 à Rome, décédé le 20 septembre 2015 dans la même ville, est un réalisateur italien. 1961 : Ulysse contre Hercule. 1963 : Goliath et l'esclave rebelle. 1963 : Le Signe de Zorro. 1964 : La Griffe du coyote. 1964 : Maciste et les 100 gladiateurs. 1964 : La Fureur des gladiateurs. 1964 : Mon colt fait la loi. 1965 : Les Amants d'outre-tombe. 1965 : Erik, le Viking. 1967 : Ombres sur le Liban. 1968 : Un train pour Durango. 1968 : Son nom crie vengeance. 1972 : Shangaï Joe. 1972 : L'Œil du labyrinthe. 1973 : I racconti di Viterbury - Le più allegre storie del '300. 1975 : ...a tutte le auto della polizia...1976 : Milano violenta. 1977 : Assaut sur la ville. 1977 : Antigang. 1977 : Nazi Love Camp 27. 1980 : Ombre. 1988 : Nosferatu à Venise. 1993: Moscacieca (téléfilm). 1999 : Il presepe napoletano. 2000: Per amore per vendetta (téléfilm).


Une belle surprise que ce curieux Whodunit tropical aussi magnétique qu'attachant !
Que voici un intéressant Giallo plutôt méconnu dans nos contrées, tant et si bien qu'il reste à ce jour inédit sous support numérique au grand dam des fans indéfectibles. Réalisé par l'habile artisan Mario Caiano (Assaut sur la ville, Shangaï Joe et surtout les Amants d'outre-tombe, excusez du peu !), l'Oeil du Labyrinthe opte pour le Whodunit à travers la houleuse investigation de Julie à la recherche de son amant disparu lors de circonstances inexpliquées. Car à la suite d'un cauchemar morbide au cours duquel Lucas est assassiné de sang froid par un mystérieux assassin, Julie décide de se laisser guider par l'agenda de celui-ci avant de rencontrer le directeur d'un orphelinat lui conseillant de visiter une villa côtière fréquentée par des convives interlopes. Amorçant son intrigue par un meurtre graphique assez croquignolet, l'Oeil du Labyrinthe reste ensuite bien sage au niveau des homicides qui tâchent, tant et si bien qu'il faudra patienter jusqu'au dernier quart d'heure afin de retrouver ce goût frelaté pour une violence malsaine de par sa complaisance assumée typiquement transalpine. Vous voilà donc prévenus amateurs de gore faisandé ! Pour autant, et avant de faire grise mine, laissez vous plutôt guider par la belle Julie jouant les investigatrices en y fréquentant des machistes pervers, des femmes rancunières, des drogués et autre déficient afin de lever le voile sur le mystère "lucas" que toute l'assemblée fréquentait paradoxalement !


Thriller à suspense donc aussi bien attachant que fascinant de par son climat d'étrangeté solaire que Caiano exploite habilement à travers le cadre exigu d'une villa implantée auprès d'un cadre exotique, l'Oeil du Labyrinthe s'avère magnétique sous l'impulsion d'un casting perfectible pour autant sincère à travers leurs profils indicibles. L'intérêt du récit résidant bien évidemment auprès de notre interrogation du fameux coupable tout en s'efforçant de saisir les agissements (si) naïfs d'une gourde facilement influençable. La ravissante Rosemary Dexter (au teint basané !) endossant le rôle de Julie avec une mine chétive sensiblement lascive auprès d'un tempérament (trop) vulnérable. D'ailleurs, de par son jeu gentiment discret et ses rebondissements équivoques parfois un tantinet tirés par les cheveux, on redoute que son épilogue soit rapidement bâclée au profit d'un argument éculé. Que nenni ! Le réalisateur ayant pris soin de bien planifier son récit jusqu'à l'ultime quart-d'heure révélateur démontrant de manière aussi limpide qu'explicative les mobiles de l'assassin et ses tenants et aboutissants cérébraux.


Histoire d'amour passionnelle efficacement contée autour d'un cadre côtier sensiblement envoûtant auquel évolue une galerie de personnages suspicieux assez portés sur la luxure (le réalisateur multipliant de manière autonome les cadrages alambiqués ou géométriques, notamment pour tenir compte de la fragilité névrosée de l'héroïne), l'Oeil du Labyrinthe ne déçoit pas pour qui apprécie les thrillers horrifiques spécialement transalpins à travers leur parfum de souffre morbide. 

*Bruno

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