Photo empruntée sur Google, appartenant au site Amazon.fr
"East of Eden" d'Elia Kazan. 1955. U.S.A. 1h56. Avec James Dean, Julie Harris, Raymond Massey, Richard Davalos, Burl Ives, Jo Van Fleet
Sortie salles France: 26 Octobre 1965
FILMOGRAPHIE: Elia Kazanjoglous, dit Elia Kazan est un réalisateur, metteur en scène de théâtre et écrivain américain d'origine grecque, né le 7 septembre 1909, décédé le 28 septembre 2003. 1940 : It's Up to You (documentaire). 1945 : Le Lys de Brooklyn. 1947 : Le Maître de la prairie. 1947 : Boomerang ! 1947 : Le Mur invisible. 1949 : L'Héritage de la chair. 1950 : Panique dans la rue. 1951: Un tramway nommé Désir. 1952 : Viva Zapata! 1953 : Man on a Tightrope. 1954 : Sur les quais. 1955 : À l'est d'Eden. 1956 : Baby Doll. 1957 : Un homme dans la foule. 1960 : Le Fleuve sauvage. 1961 : La Fièvre dans le sang. 1963 : America, America. 1969 : L'Arrangement. 1972 : Les Visiteurs. 1976 : Le Dernier Nabab.
“Le cinéma distille parfois une essence hermétique, et le propre de la magie, c'est qu'on ne peut l'expliquer.”
Chef-d'oeuvre d'Elia Kazan immortalisé par la présence démiurge de James Dean (alors qu'il s'agit de son 1er vrai rôle à l'écran !), A l'Est d'Eden perdure son pouvoir de fascination de par sa puissance dramatique littéralement épurée. Tant auprès du jeu des acteurs bouleversants d'humanité candide que de la mise en scène alambiquée de l'auteur se chargeant de poétiser une douloureuse rivalité familiale parmi la fulgurance de superbes éclairages et d'un rutilant technicolor. Nombre d'images faisant office de tableau pictural ou de jardin d'Eden à travers sa nature florissante, et ce sans se prêter au jeu d'une gratuité infructueuse. Les acteurs et les décors (naturels ou domestiques) se confondant dans le cadre avec une aisance alchimique irréelle (notamment pour rendre compte des états d'âmes des protagonistes sur l'instant présent). Prenant donc pour thème la famille dysfonctionnelle d'après le divorce d'un couple ayant rompu toute communication, A l'Est d'Eden retrace l'introspection morale du jeune Cal s'efforçant de retrouver sa mère au moment d'attirer l'attention de son père en guise d'amour et de considération. Ce dernier étant beaucoup plus sensible à la réussite de son fils Aaron qui plus est entouré d'une fiancée aussi compréhensive que vertueuse. Toute l'intrigue se focalisant sur le parcours épineux de Cal partagé entre sa quête maternelle, son mal être existentiel (davantage ingérable) et son désir de rédemption dans sa condition aussi maudite qu'infortunée. Son entourage ne cessant de discréditer sa farouche solitude faute de sa nature aussi taciturne que frondeuse.
Electrisant l'écran à chacune de ses constantes apparitions, James Dean possède cette rare sensualité d'y charmer son public grâce à sa présence naturelle d'une confondante discrétion. Terriblement chétif, un tantinet timoré, indécis, hésitant et souvent empoté lors de ses manifestations désespérées à gagner la confiance de son père, James Dean émeut sans fard au gré d'une expression sentencieuse inscrite dans une simplicité somme toute naturelle. Quand bien même Julie Harris lui partage la réplique avec une noble humanité à fleur de peau à travers sa sollicitude davantage grandissante de soutenir son beau-frère peu à peu épris de sentiments pour elle. Ce triangle amoureux que se disputent Cal, Aaron et Abra, Elian Kazan le retranscrit avec autant d'élégance que de simplicité épurée. De par la douceur de sa mélodie classique caressant chaque image et la sincérité des sentiments qu'extériorisent chaque acteur à travers leur charisme saillant. Car il faut bien souligner qu'A l'Est d'Eden transpire la magie du cinéma de par ses rutilantes couleurs qu'on ne retrouve plus sur écran de nos jours, le charme de ses acteurs touchés par une indicible grâce, la puissance de son histoire universelle (les rapports conflictuels entre enfants et parents et la jalousie que peut générer la fratrie) et l'intégrité du réalisateur caractérisant ses personnages à la fois meurtris et torturés avec une fine attention psychologique. L'intérêt du fil narratif résidant dans la progression morale de Cal, jeune ado pétri de belles valeurs mais incessamment incompris auprès d'un patriarche influent, égoïste, orgueilleux et rigoriste, et qui lors d'un concours de circonstances dramatiques tentera de se réconcilier auprès de lui mais aussi de son frère. Les rôles fraternels ayant été inversés en cours de route pour un enjeu conjugal.
Foncez donc revoir A l'Est d'Eden à l'infini car les chefs-d'oeuvre de ce calibre rétro sont éternels, comme l'exacerbe à chaque battement de cil l'éphèbe James Dean nous chavirant le coeur avec son désarmant naturel.
*Bruno
3èx
Récompenses:
Golden Globe, Meilleur film Dramatique, 1956.
Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Jo Van Fleet lors de la 28e cérémonie des Oscars.
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