samedi 29 février 2020

Wind Chill

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gregory Jacobs. 2007. U.S.A/Angleterre. 1h31. Avec Emily Blunt, Ashton Holmes, Chelan Simmons, Martin Donovan, Ned Bellamy.

Sortie uniquement en Dvd en France: 30 Janvier 2008. U.S: 27 Avril 2007

FILMOGRAPHIEGregoy Jacobs est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2020: Untitled Tom Papa comedy special (Téléfilm). 2015: Magic Mike XXL. 2007: Wind Chill. 2004:  Criminal.


Un pur film d'ambiance méprisé et oublié. 
Limogé de nos salles obscures dans nos contrées alors qu'Outre-Atlantique il se voit réduit à une sortie limitée, Wind Chill débarque sous support Dvd neuf mois après sa sortie timorée. Nos distributeurs français ayant été probablement frileux de son potentiel commercial eu égard de son rythme faiblard et de son absence de gore ne misant donc que sur son ambiance horrifique particulièrement réfrigérante. Mais c'est justement à travers cette atmosphère d'étrangeté sous-jacente, ce sentiment d'insécurité palpable que Wind Child parvient à captiver pour s'extirper du produit lambda sous l'impulsion d'un attachant duo d'acteurs d'un humanisme à la fois sobrement fébrile et désemparé. La charmante Emily Blunt, douce, caractérielle, déterminée mais aussi chétive, et Ashton Holmes, dragueur empoté mais dévoué, se partageant la réplique avec une belle conviction, et ce jusqu'à l'émergence d'une brutale intensité dramatique. Si bien que l'on se familiarise dès le départ à leurs scènes de ménage qu'il se provoquent en huis-clos. A savoir, se renvoyer la faute de l'accident au moment même où celle-ci suspecte son chauffeur d'avoir pris un raccourci pour l'enjeu d'un plan cul.


Wind Child nous narrant à l'aide d'une économie de moyens la nuit de cauchemar de ce couple confiné dans l'habitacle de leur véhicule à la suite d'un accident avec un étrange chauffard. Filmé entièrement de nuit dès que ceux-ci se retrouvent perdus au coeur d'un sentier bucolique enneigé, Wind Child invoque une immersion constante en y provoquant en intermittence un surnaturel à la fois interlope et feutré, de par la présence d'ectoplasmes déambulant à proximité d'un cimetière. Et si l'intrigue bizarroïde (son argument surnaturel récursif), bâclée (les motivations expéditives des prêtres d'un étonnant charisme ténébreux !) et inachevée (un shérif serial-killer s'en prend aux touristes du coin en provoquant des accidents routiers) nous fait songer à un épisode grandeur nature de la 4è Dimension, notamment dans son parti-pris d'y télescoper réalité et cauchemar, elle ne manque pas de nous envoûter avec un humanisme empathique (renforcé du jeu mélancolique d'Emily Blunt). Ajoutez enfin à ce cruel enjeu de survie un sentiment d'isolement et d'inconfort tangibles, tant auprès du décorum forestier (qui plus est fouetté d'un blizzard !) que de la menace invisible rodant aux alentours. Quand bien même quelques fantômes s'y matérialisent pour se railler de leurs proies au gré d'hallucinations (et ce en dépit de 2 effets numériques plutôt foirés).


Purement atmosphérique dans un format scope joliment photographié de teintes désaturées, Wind Child mérite franchement le détour pour qui raffole les (purs) films d'ambiance. Et ce dans le cadre intègre de la série B intimiste adepte de la suggestion et de l'angoisse étouffée (au grand dam d'une narration inachevée). Une tentative ratée certes, pour autant magnétique, un brin mélancolique (quel joli score élégiaque !), attachante et sincère. A découvrir.  

*Bruno
2èx

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