Sortie salles France: 25 Janvier 1989. U.S: 11 Mars 1988
FILMOGRAPHIE: James B. Harris est un producteur et réalisateur américain né le 3 août 1928 à New York. 1965 : Aux postes de combat. 1973 : Some Call It Loving. 1982 : Fast-Walking. 1988 : Cop. 1993 : L'Extrême Limite (Boiling Point).
Si James B. Harris possède une si courte carrière à son actif, il eut au moins réalisé une oeuvre marquante des années 80, un thriller porté à bout de bras sur les épaules de James Woods, Cop d'après un roman de l'illustre James Elroy. Car sous ses faux airs de modeste série B du samedi soir, ce psycho-killer symptomatique des années 80 demeure un excellent suspense criminel tirant parti d'un cheminement narratif aussi imprévisible que délétère. Notre personnage majeur, un flic à la fois sournois, cynique et expéditif, évoluant autour d'un univers de corruption à travers la drogue, la prostitution et les flics ripoux qui empiètent son enquête. Si bien que Lloyd Hopkins s'efforce de mettre sous les verrous un dangereux serial-killer sévissant dans le quartier depuis 15 ans. Un tueur de prostituée adepte de poème et de gerbe de fleurs qu'il envoie à ses prétendantes. Avec l'aide de quelques témoignages féminins, Lloyd tente de démasquer l'assassin en usant et abusant de son insigne policier lors de ses ripostes tranchées. Bien que l'intrigue demeure un tantinet difficile à suivre si on fait preuve d'inattention, Cop s'avère aussi fascinant que captivant de par l'intelligence de James B. Harris réfractaire au conformisme et aux clichés pour se démarquer du produit standard.
Cop affichant au rythme d'un score monocorde génialement opaque (tendance film d'horreur) une carrure de psycho-killer franc-tireur en nous dressant une galerie de portraits aussi fantaisistes que marginaux (surtout l'écrivaine godiche à deux doigts de se faire déssouder par le maniaque faute de sa posture sirupeuse). Et si l'action s'y fait discrète, lorsqu'elle frappe c'est au bon moment et vers la bonne cible d'après les légitimes défenses (discutables) de Lloyd acharné à éradiquer l'ennemi qui se présente face à lui. James Woods crevant à nouveau l'écran à travers ses expressions naturelles de flic en rut plutôt indépendant, rustre et parfois manipulateur afin de parvenir à ses fins. On apprécie également quelques touches d'humour émanant de réparties irascibles ou de comportements niais (l'interrogatoire de l'écrivaine vaut son pesant de cacahuètes, la 1ère rencontre entre Lloyd et la prostituée de luxe adepte des partouzes).
Ponctué d'éclairs de violence froides, concises mais impressionnantes, au service d'une intrigue à suspense où plane un vénéneux climat d'insécurité sous-jacent, Cop joue finalement dans la cour des grands à charpenter sa narration auprès d'un schéma tortueux réfractaire à l'ornière. James Woods épaulé de son adjoint, l'accort et bon-vivant Charles Durning, monopolisant l'écran avec une pugnacité imparable dans sa personnalité anti-manichéenne. De ce fait, Cop possède aujourd'hui une patine proéminente grâce à son emballage discourtois aucunement conçu pour plaire à tous.
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