jeudi 8 juillet 2021

Frankie et Johnny

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ebay.fr

de Garry Marshall. 1991. U.S.A. 1h58. Avec Al Pacino, Michelle Pfeiffer, Hector Elizondo, Nathan Lane, Kate Nelligan, Jane Morris 

Sortie salles France: 5 Février 1992

FILMOGRAPHIE: Garry Masciarelli, dit Garry Marshall, né le 13 novembre 1934 à New York et mort le 19 juillet 2016 à Burbank (Californie), est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur américain. 1982 : Docteurs in love. 1984 : Le Kid de la plage. 1986 : Rien en commun. 1987 : Un couple à la mer. 1988 : Au fil de la vie. 1990 : Pretty Woman. 1991 : Frankie et Johnny. 1994 : Exit to Eden. 1996 : Escroc malgré lui. 1999 : L'Autre Sœur. 1999 : Just Married. 2001 : Princesse malgré elle. 2004 : Fashion Maman. 2004 : Un Mariage de princesse. 2007 : Mère-fille, mode d'emploi. 2010 : Valentine's Day. 2011 : Happy New Year. 2016 : Joyeuse fête des mères. 


Une ballade romantique férue de charme, d'humour et de tendresse à la faveur du couple fusionnel Pacino / Pfeiffer. 
Reconnu avec son succès planétaire Pretty Woman, Gary Marshall remet le couvert un an plus tard avec Frankie et Johnny. Une romcom pleine de bons sentiments que les midinettes raffolent prioritairement à travers un concentré d'humour frivole et de tendresse romantique. Inévitablement mielleux donc à travers 2/3 séquences triviales, caricatural au possible auprès d'une poignée de seconds-rôles forçant le trait, parfois maladroit de par sa réalisation classique exploitant des clichés gros comme des boules de billard, un peu trop gentillet aussi ou carrément improbable auprès de situations romancées (le type sortant de prison comme s'il revenait du club-med face à un géôlier mimant la mine impassible, arme à la main), Frankie et Johnny ne peut faire office de chef-d'oeuvre bien que les critiques et le public ne furent pas insensibles à la nouvelle contribution sentimentale de Gary Marshall. Et pourtant, 1h58 durant, le miracle opère comme par magie. Ou plutôt grâce au tempérament incandescent du couple Al Pacino / Michelle Pfeiffer, le film dégage un charme et une spontanéité aussi rafraichissantes que galvanisantes. Si bien que Franky et Johnny parvient haut la main à nous duper et à nous manipuler de par les échanges tantôt torrides, tantôt houleux du couple orageux en voie perpétuelle de contradiction. Et ce sans jamais nous lasser d'une scène de ménage en trop, notamment grâce à l'utilisation judicieuse d'un humour quasi omniprésent, voir parfois même très drôle.

On peut d'ailleurs évoquer l'exploit tant la recette habilement fusionnelle y porte ses fruits sans prétention. Johnny étant frappé du coup de foudre dès son embauche au snack de leur première rencontre, Frankie étant pétrie de trouille à l'idée de s'engager auprès de ce cuisinier éloquent fraîchement sorti de détention pour une fraude bancaire. Par conséquent, de par son intensité émotionnelle étonnamment pure, vertueuse et si scintillante, on peut rapprocher l'alchimie du couple à celui de Rocky et Adrian à travers leurs ballades romantiques (parfois crépusculaires) inscrites dans la simplicité des sentiments et la tendresse candide que Pacino provoque incessamment sans ambages. Les 2 acteurs se livrant corps et âme face caméra avec une redoutable efficacité eu égard de leurs étreintes et apartés romantiques qu'ils nous communiquent dans une modestie souvent intime si on épargne leur crépage de chignon en communauté amicale. Michelle Pfeiffer insufflant une prestance renfrognée nullement outrée et encore moins ridicule en femme blessée d'un passé résolument torturé. Taciturne et frigide mais curieuse et sensiblement attirée à travers ses sentiments et réflexions contradictoires où le chaud et le froid ne cessent de s'y télescoper, Michelle Pfeiffer crève l'écran de A à Z sans jamais nous susciter une émotion programmée préjudiciable. Al Pacino tentant d'y percer les causes de sa souffrance morale avec une verve aussi chaleureuse que loyale au gré de ses ardents sentiments pour elle qu'il chérit sans modération. Là aussi l'acteur viril demeure tout bonnement éclatant de sincérité dans sa fonction de Dom Juan empoté pour autant productif dans ses intentions de prétendant intègre. 


Je t'aime, moi non plus. 
D'une simplicité prévisible à travers l'universalité d'un amour en demi-teinte où l'un ne cesse d'y faire marche arrière par peur de l'engagement alors que l'autre emprunte un cheminement autrement optimiste à travers sa persuasion amoureuse, Frankie et Johnny se permet en outre d'y traiter en filigrane le thème de la violence conjugale du point de vue de la femme molestée incapable de se reconstruire passée l'épreuve traumatique. En dépit de ses maladresses précitées, de son manque de tact et de subtilité et de ses conformités trop aimables, Frankie et Johnny est un trésor d'émotions  gratifiantes en compagnie d'un couple d'acteurs au diapason de leur carrière. Rien que pour leur complémentarité démiurge (ils étaient vraiment fait l'un pour l'autre à travers le conte !), cette ballade romantique à la fois drôle, charnelle et attendrissante atteint haut la main son but: ensorceler le spectateur infiniment troublé, charmé, consumé par leur symbiose amoureuse !

Dédicace à Sonia. 

*Bruno
2èx

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